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Claude Malaison

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LeWeb 09: Violet Blue, des propos qui dérangent…

12 décembre 2009

Disruptive… Vous connaissez ce terme anglais? On pourrait traduire de multiples façons, telles que incommodant, perturbant ou dérangeant… Déranger, c’est ce que j’aime dans une conférence, quand le ou la conférencière réussit à déstabiliser son auditoire et la force à réfléchir, se poser des questions, réagir, parfois même violemment.

Violet Blue

C’est ce qui est arrivé à la conférence LeWeb 09 en deuxième journée. Enfin des contenus solides, des prestations originales! Et au lieu de vous les présenter par ordre chronologique, laissez-moi  vous présenter celle qui a le plus bousculé les blogueurs et twitteurs à l’écoute, celle que l’on présente volontiers comme la sexologue 2.0 la plus intellectuelle aux USA: Violet Blue.

Dans un récent billet, je vous l’avais présentée ainsi en citant le texte de présentation de la conférence:

« Violet Blue is omnipresent on the Web. » –Forbes

« America’s leading (very) public intellectual sexologist, Violet Blue. » –The Institute for Ethics and Emerging Technologies

« Violet Blue is the leading sex educator for the Internet generation. » –Webnation

Loïc en a rajouté une couche en parlant de ses nombreuses apparitions à l’émission d’Oprah Winfrey. Juste cela me laissait un peu perplexe. Mais quel contenu original et justement dérangeant…

Traiter de sexe 2 et même 3.0,  de gadgets techno et robots esclaves sexuels, d’amour humain-machine n’est pas une mince affaire. Venant d’une toute petite femme toute vêtue de noir et portant lunettes et qui débite ses propos, parfois crus tout en lisant partiellement son texte comme une prof. d’université a eu l’heure de déplaire à bien des gens, pour la majorité des hommes comme elle note elle-même sur son blogue:

«My criticism came exclusively from men. On Twitter and a blog or two (comments), they called me ugly and ‘not sexy’ and ‘boring’, said my talk was the ‘worst’ (and said things about my sex life), called me ‘a waste of skin’, and I gained a new male troll, who is still harassing me.»

C’est qu’elle a aussi traité de la place de la femme, de l’hypersexualistion et de  l’empowerment  de ces dernières par la maîtrise des technologies et de l’effacement du rôle traditionnel du mâle, remplacé pas les machines…Et vlan dans la gueule!

De quoi provoquer, surtout en France mais je crois aussi en Europe car les commentaires hargneux lus sur Twitter au fil de la conférence n’originaient pas que des mâles de l’Hexagone, comme elle le note encore avec justesse: «Still, I managed to upset and generally disrupt the thought patterns of conservative European businessmen. I was also treated totally bizarrely by LeWeb itself.»

Bref, j’ai adoré cette présentation complètement atypique même si elle n’est pas aussi «glamour» que certains l’auraient imaginé. Pour moi, elle va contre la pensée unique qui prévaut aussi bien dans la société que dans l’entreprise. Sortir des sentiers battus, quoi!

Pour vous faire votre propre idée sur le personnage, car sur scène elle est un personnage quelque peu différent de la femme timide et attachante que j’ai rencontré dans les couloirs de la conférence, je vous laisse avec la vidéo de sa prestation. Vous noterez comme moi, le climat de réserve et de gêne qui s’est installé dès les premières minutes…

Je vous laisse aussi avec CE LIEN qui va sur le billet qu’elle a écrit sur son blogue, 24 heures après sa conférence et dont j’ai cité des extraits.

J’enchaîne demain avec un billet sur une autre femme remarquable et qui a tenu des propos tout aussi dérangeants sinon même plus, sur les grands tabous de notre société numérique. Je parle de la sociologue étatsunienne Danah Boyd.

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LeWeb09: Les blogues qu’ossa donne ou pourquoi bloguer dans un contexte de conférence?

12 décembre 2009

Une question toute simple que je me pose en cette journée du samedi post-LeWeb09 et qui paraphrase le titre du célèbre monologue de Yvon Deschamps: bloguer en direct une conférence, «qu’ossa donne»?  Ou encore, pour paraphraser notre propre collectif sur les blogues: «Pourquoi bloguer dans un contexte de conférence»?

blog pit

Le «blog-pit» de la conférence LeWeb09 à Paris

La réponse n’est pas si simple… Depuis l’arrivée de Twitter et surtout du « live video streaming » donc du Real Time Web, thème de la conférence de cette année à Paris, il me semble un peu étrange de voir notre armée de blogueurs s’escrimer sur la mise en forme de billets durant les conférences.

Car tout blogueur ou blogueuse de son état le sait: écrire un bon billet fouillé prend entre 30 minutes et une heure, parfois plus. Oui, je sais… I y a les courts billets, écrits sous le coup de l’émotion du moment, comme celui écrit par Stephanie Booth sur la formidable prestation de Danah Boyd mais ces derniers sont l’exception.

Blogueurs ou journalistes, virtuels ou réels?

L’arrivée de la retransmission en direct des conférences permet à des copains, comme Martin Lessard, de suivre comme nous et de twitter en direct les moments forts et de faire son propre bilan s’il le veut. Alors pourquoi se masser comme nous le faisons à chaque année devant les podiums, dans des gradins ou autres endroits qui nous sont de plus en plus réservés par les organisateurs de conférences?

Je crois que Loïc LeMeur a compris pourquoi, en nous donnant cette place de choix aux premières loges mais aussi en nous réservant une salle pour «blogueurs officiels et représentants de la presse». C’est que les blogueurs sont devenus une nouvelle presse «non-officielle» et qui pour le moment, répond à ses propres normes et codes.

Et Loïc et les autres organisateurs ont besoin de cette couverture sur le Web comme ils avaient auparavant besoin des journalistes traditionnels. Les blogueurs ont aussi besoin de ce genre d’événements internationaux mais pour une autre raison: le réseautage ou networking si vous préférez.

Dans un de mes billets publiés avant la conférence (ce qui fait partie de notre entente avec l’organisation – trois billets pré-conférence) j’ai titré que pour rien au monde, je ne voulais rater la «grand’messe», cette grande réunion annuelle de blogueurs et de geeks en provenance de 50 pays.

Imaginez: pendant deux jours, beaucoup des 2 300 personnes inscrites ont mentionné que le principal attrait de LeWeb09 n’était pas les conférences mais bien le networking! Il en est de même pour les blogueurs/euses. On ne le dira jamais assez, le virtuel ne remplace pas le réel…

Blogueurs

Blogueurs et en même temps photographes… Les deux têtes rousses à l’avant sont celles de Renee Blodget (la photographe) et de Sanja Rastovac. On aperçoit en arrière-plan l’ami Sébastien Provencher

Même chose pour moi. C’est ainsi qu’avec plaisir j’ai pu retrouver de nombreux ami(e)s mais aussi d’en découvrir de nouveaux(elles) comme Cathy Brooks, Sanja Rastovac, Renee Blodget, Ewan Spence, Stéphanie Bouchet, Chris Pirillo, Kristie Wells, Victoria Marchand, Irene Khoeler et le confrère de l’ami Patrick Chanezon, Limvirak Chea, qui s’occupe du développement d’affaires pour Google à Londres.

Ce fut aussi un grand plaisir de retrouver le mari de Kristie Wells, soit Chris Heuer, que j’avais rencontré l’an dernier à cette même conférence dans des circonstances un peu particulières. Pas de chauffage et manque de bouffe avaient poussé Chris à se rendre à l’épicerie du coin pour acheter du vin et des baguettes.

LeWeb picnic

Chris Heuer, le fondateur de Social Media Club en compagnie de Sanja Rastovac et d’un blogueur-podcasteur intéressé au phénomène LeWeb-picnic.

Cette année, nous avons récidivé et probablement mis en place une tradition à LeWeb: celle du picnic de deuxième journée. Oh! En terminant, Chris a créé le Social Media Club, soit un genre de coopérative de blogueurs d’affaires, un peu comme celle que nous avons mis sur pied au Québec soit Rézopointzéro. Des atomes crochus vous dites?

Prochain billet sur la seconde journée de conférence et cette fois, beaucoup de contenus intéressants…

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LeWeb 09: la passion et la langue de bois…

10 décembre 2009

Tel qu’écrit dans le précédent billet, j’attendais beaucoup des prestations à venir de Zennström, Hurley et Mayer à la conférence LeWeb 09. Je dois avouer que j’ai été un peu déçu. Le premier s’est contenté de lire ses notes avec un débit à faire pâlir de jalousie l’Homme de glace (Kimi Raïkkönen). Le second a bien lâché quelques statistiques intéressantes sur l’utilisation de YouTube qui ont été reprises par tous les participants sur Twitter, dont celle qui mentionnait que la plate-forme de vidéo reçoit chaque minute, 24 heures de contenus…

Mayer

Marissa Mayer «backstage» à la conférence LeWeb 09

La troisième VP chez Google et femme de l’année selon le magazine Glamour, Marissa Mayer, a pratiqué devant un Arrington interviewer, taquin et séducteur, ce que l’on nomme la langue de bois… Pour avoir du contenu sur les projets de Google, il fallait plutôt se rabattre sur les médias traditionnels et numériques qui ont couvert in extenso sa présence à Paris.

Je vous suggère deux de ces entrevues. La première a fait un tabac ici à Paris alors que TF1 a annoncé en exclusivité: «Exclusif, Google répond à Sarkozy» où, comme le mentionne la manchette Marissa Mayer, numéro 3 de Google, réagit pour TF1 News aux propos de Nicolas Sarkozy sur Google Books accusé de « déposséder » la France de son patrimoine. «Je ne comprends pas ce que nous reproche votre ministre de la Culture. Après tout, conserver le patrimoine, cela fait partie de son boulot !», a-t-elle «plaisanté».

L’autre est plus «business» et trace à grands traits la stratégie future de la firme de Mountain View, stratégie que Mayer, faut l’avouer a aussi mise en lumière à la conférence. Une stratégie en cinq points selon l’article. Devant les participants elle a parlé de quatre, comme le démontre ce «tweet» que j’ai fait:

Marissa Mayer on Future of search: 4 components: 1-Modes 2-Media 3-Language 4- Personalization #leweb about 17 hours ago from TweetDeck

J’ai aussi accroché sur deux autres produits mentionnés par Marissa, soit Goggles et Living Story et aussi un petit aveu de sa part concernant Wave et le fait que le produit semble complexe et manque, comme le dit Arrington, d’un petit je-ne-sais-quoi. Selon elle, c’est une question de «masse critique» et je ne peux qu’être d’accord. Le succès de Wave se confirmera quand il sortira des cadres limitatifs de sa phase Beta.

Bref, des prestations un peu décevantes qui ont été mises à l’ombre par celle de Chris Pirillo.

À mon avis, sa prestation a été la seule à suinter la passion, même si les propos tenus ne sont pas nouveaux. Ces mêmes propos ont été livrés avec une telle conviction que la salle s’est laissé emporter. Rare… Pour le reste, plusieurs ont remarqué que les conférences de la journée auront été l’occasion pour les «sponsors» de se faire valoir.

Espérons que la seconde journée mettra en scène une passion selon les Brogan, Boyd, Owyang, Ferris, Marks et Violet Blue. À suivre…

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LeWeb 09. Loïc a réussi son pari: nous avons du Wifi!

9 décembre 2009

Mauvaises augures ce matin en arrivant à la conférence #leweb à Paris. Je trouve une foule amassée devant le 104, le lieu où se tient la conférence, l’ancienne morgue de Paris d’ailleurs… C’est que les grilles ne sont pas encore ouvertes et le personnel ne laisse entrer que ceux qui ont leur badge. Je ne l’ai pas, même si hier, j’ai assisté au «backstage» soit une tournée des lieux avec l’organisateur, soit l’ami Loïc LeMeur.

Une tournée qui devait culminer avec la remise de nos badges de blogueurs officiels. Tous et toutes les ont eues sauf… moi. Donc ce matin, j’ai fait le pied de grue devant les grilles comme l’ami Benoit Descary.

À 8h15 les grilles ouvrent enfin et c’est la ruée vers l’inscription où je m’aperçois que mon badge n’est pas encore là. Pourtant hier soir, Géraldine LeMeur m’avait assuré qu’elle y serait. En fait, je suis disparu des bases de données, la suite d’une longue série d’événements guignards qui ont ponctué ma première semaine à Paris mais cela, c’est une autre histoire.

Donc, on a recréé mon identité de blogueur à temps pour que je puisse me trouver une table aux premières rangée d’où j’écris ce billet. Et comme j’ai accès à mon interface WordPress, il faut comprendre que les liens Internet tiennent ici.

En fait, je dois rendre crédit à Loïc pour avoir réussi et tenu sa promesse. Le Wifi tient et mieux encore, nous avons aussi accès à des connexions câblées le tout à 1Gbs. Mieux encore, nous pouvons aussi travailler dans un local aménagé pour les blogueurs et journalistes.

Donc, ce qui au départ semblait ressembler au cauchemar de l’an dernier, se transforme lentement en une aventure passionnante.

Coté conférence, elle a bien débuté avec la présence du fondateur de Twitter, soit Jack Dorsey. Ce dernier est venu parler, certes de Twitter mais aussi de son dernier-né Square, une application de paiement en temps réel qui devrait faire un tabac sur tous les téléphones intelligents de la planète mais qui soulève quand même des questionnements comme ICI dans RRW. La démo a été difficile (ci-haut) mais le produit promet.

Par la suite, l’intérêt est rapidement tombé. J’ai profité du creux dans l’intérêt pour finir ce premier billet. La suite plus tard avec un second sur la présence de Niklas Zennström, Chad Hurley et Marissa Mayer.

Sur le podium actuellement Ryan Sarver le directeur de la plate-forme Twitter. Je vous quitte. À suivre…

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Yulbiz-Paris, XWiki, LeWeb 09 et autres rencontres…

8 décembre 2009

Un court billet pour un court retour sur le Yulbiz-Paris de la semaine dernière où il m’a été donné d’assister et ainsi de rencontrer plusieurs blogueurs parisiens, nouveaux ou pas et de rencontrer de veilles connaissances telles que Fred Cavazza, (le père de Yulbiz-Paris), Émilie Ogez, Bertrand Duperrin et Éric Blot.

Le groupe de iPhoners à Yulbiz-Paris

Juste quelques mots pour dire que j’ai eu un petit coup au coeur en retrouvant le carnet de la question du mois… À la suite du billet de Martin et du mien qui a suivi sur le Yulbiz de Montréal, je me demande s’il ne faudrait pas réintroduire cette convention de la première heure mais bon.

Et encore au Yulbiz, j’ai pu constater l’attrait que le iPhone a sur la communauté geek. À preuve la photo ci-dessous. J’étais un des rares à avoir un gPhone qui en passant n’a pas fonctionné depuis mon arrivée en France. De cela je vous entretiens dans un prochain billet…

Je voulais aussi revenir sur ma rencontre (une fois de plus) avec Émilie Ogez, qui m’a présenté la plate-forme XWiki. Dans le monde du wiki d’entreprise, XWiki commence à se tailler une place intéressante au soleil. Considérée depuis sa création comme une plate-forme un peu «geek» et drabe, elle a pris de la couleur et du style dans les derniers mois.

Et ce n’est pas que cosmétique. Plusieurs nouvelles  fonctionnalités ont été ajoutées et le modèles d’affaires est à la veille de subir lui aussi une cure d’ajustement au marché, ce qui fait de cette plate-forme française, un joueur majeur à l’international, tout juste derrière la dominante SocialText.

Après cette intéressante découverte, est venue nous rejoindre Tara Hunt, qui elle aussi était à Paris pour faire une série de conférences et assister à la conférence LeWeb 09. Pour le lunch, nous nous sommes retrouvés au resto L’entrepôt en compagnie de Bertrand Duperrin.

Tara nous a glissé quelques infos sur la future «start-up» qu’elle a dans ses cartons et qui implique aussi l’ami développeur et blogueur Jérôme Paradis. Il est question de mode, de shopping online mais je ne vous en dis pas plus pour le moment.

Un dernier petit mot pour vous entretenir aussi de ma rencontre avec les blogueurs officiels de LeWeb 09. Une rencontre qui a eu lieu sur une péniche sur la Seine, au pied de Notre-Dame, le soir précédent la conférence. Merci à Fred De Villalmil pour l’organisation, ce qui m’a permis de  rencontrer , en autres, Chris Heuer, son épouse et Cathy Brooks qui travaillent à Paris sur l’opération Social Media Club.

Oh, en passant, il y a de bonnes chances pour que Cathy et Chris se retrouvent à Montréal en 2010 dans le cadre de webcom-Montréal et devinez qui j’ai rencontré sur la péniche? Oui, Julien Smith lui-même qui, lui aussi assiste à LeWeb…

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La «peoplisation» passera mais le Yulbiz demeurera…

1 décembre 2009

Le récent billet de l’ami Martin Lessard sur le Yulbiz du mois de novembre me laisse un peu perplexe. D’aucuns y verront une charge à fond de train des traditionalistes et tenants de l’orthodoxie contre la dénaturation de cet événement qui au départ était  « un regroupement de blogueurs d’affaires qui vise à favoriser le réseautage et la pratique des blogues dans un contexte professionnel ».

Membre du conseil d’administration de Yulbiz.org ,  tenant de LA liste des blogueurs d’affaires et directeur du collectif «Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires», je devrais sans attendre me ranger derrière les propos de Martin mais comme le dit souvent Michelle Blanc, notre présidente et fondatrice, je me garde une «p’tite gêne»…

Pourquoi ? Parce que des propos de Martin, je flaire un peu nostalgie sur les discussions d’initiés et les ouvertures à des occasions d’affaires qui étaient le lot des premiers événements au café Méliès, fréquentés alors par quelques «initiés». Et que dire de la question du mois qui est disparue corps et biens… Ce qui fait dire à Martin:

«De quelques blogueurs, mâles en majorité, du début, voilà que s’est rajouté une nouvelle foule dans la mouvance des réseaux sociaux, de la WebTV et de Twitter, équilibrant le ratio homme femme, augmentant celui des ‘peoples’, abaissant la lumière et augmentant le son de la musique. Voilà ce qui ressemble plus à party mensuel branché».

Et Martin en rajoute: «De rares, les moments de rencontres entre gens de la numéricratie montréalaise se sont depuis généralisés, diversifiés, spécialisés –les ‘camps’ et autres non-conférences ont pris l’espace de discussion et de réflexion– et le Yulbiz est devenu l’after-party où on se voit, se fait voir et regarde l’élite numérique. Car quand la musique est si forte et la lumière si basse, les paroles deviennent inutiles».

Et il en remet une autre couche en final: «Yulbiz était au début « un regroupement de blogueurs d’affaires qui vise à favoriser le réseautage et la pratique des blogues dans un contexte professionnel ». C’était la façon qu’on le présentait alors que j’étais sur le conseil d’administration. Il est aujourd’hui le lieu de rencontre branchée et de réseautage d’une élite web, de micro-entrepreneurs et d’artistes».


Le Yulbiz, un party d’artistes?

Le Yulbiz ne serait plus qu’un 5 à 7 branché pour l’élite 2.0, un party d’artistes? Je ne crois pas… J’étais à celui du 24 novembre au Jello Bar, tout comme Martin et une centaine d’autres personnes. J’étais accompagné de Marie-Frannçoise Hervieu, associée chez Allard Hervieu Communication et nouvelle blogueuse d’affaires. Elle a profité de son immersion pour rencontrer plein d’autres blogueurs et blogueuses, d’autres relations d’affaires du domaine des RP et elle en a profité pour converser, réseauter.

La musique trop forte? Faut croire que je suis parti trop tôt car la musique ou le niveau sonore n’était pas plus élevé qu’à l’habitude. Ce dernier ne m’a pas empêché de converser, d’introduire Marie-Françoise et de souhaiter la bienvenue au Yulbiz à de nouvelles figures comme Suzanne Lortie, dont le blogue vient de naître ou encore Tara Hunt, une des figures dominante des blogues, des Barcamps et du Web 2.0 mondial et qui est maintenant une montréalaise…

Je viens de parler de trois femmes. Eh oui, comme le dit Martin le ratio homme-femme s’équilibre au Yulbiz et ce n’est qu’une bonne chose et n’en déplaise à Martin, le Yulbiz n’a jamais été un espace de réflexion. De discussion oui, qui amène plus tard à la réflexion. Et cela, à mon avis, n’a pas changé. La quantité n’a pas évacué la qualité et le nomadisme de l’événement a dépoussiéré les participants de la première heure, secoué les vieilles habitudes et à mon avis pour le mieux.

Yulbiz international

Le Yulbiz est tout cela et encore plus. Il est aussi un mouvement international et cela, on a tendance à l’oublier trop vite. La semaine dernière, il y a eu Yulbiz à Bruxelles comme le démontre ce «slide show» de présentation et surtout le billet «feedback» sur son blogue par l’ami et organisateur Vincent Battaglia.

Un Yulbiz, comme le dit Vincent, pas comme les autres avec lui aussi son petit côté «people». Ce soir, ce sera celui de Paris auquel j’assisterai. Demain je vous écris sur les faits saillants et les belles rencontres qui auront lieu au Père Tranquille avec photos en prime. En passant, vous en connaissez des bistros qui se présentent ainsi sur le Web? Selon les organisateurs, Fred Cavazza, Émilie Ogez et Fadhila Brahimi, ce sera l’occasion de faire un bilan de 2009 et faire quelques prédictions sur 2010…

Yulbiz est un formidable outil de réseautage international qui nous permet de rencontrer les blogueurs européens, américains et même cubains, de tisser une toile de solidarité et de collaboration internationale qui pourrait, comme le rêve Michelle, aboutir à une grande manifestation internationale.

Ça c’est une vision que nous avions et que nous avons toujours. Le Yulbiz n’est pas un événement «people» mais un besoin fondamental pour nous tous, besoin de nous retrouver en communauté que ce soit à Montréal, Paris, Lille, Bruxelles, La Havane, San Francisco ou ailleurs. La «peoplisation» passera mais le Yulbiz demeurera…

p.s. Dans les dix jours qui vont suivre, l’horaire sera chargé en France: conférences à donner, clients à rencontrer,  amis à retrouver, voyages à Bordeaux et Clermont-Ferrand mais aussi LeWeb09 en direct. De tout cela je vous en écris à compter de demain!

Entreprise 2.0 Réseaux professionnels internes

Les gadgets sociaux libres à l’assaut des entreprises?

30 novembre 2009

Je reprends ici et je développe un bout de mon billet qui a été publié sur la plate-forme coopérative de veille  rezopointzero.com. En fin de billet, je traitais brièvement d’un phénomène, que dis-je, d’une vague qui risque de bouleverser l’intégration des technologies du Web 2.0 en entreprise.

Ce phénomène est rien de moins que l’apparition de  plates-formes collaboratives et «sociales» en logiciel libre en provenance de nos Voisins du Sud. C’est en écoutant une conférence de Patrick Chanezon de Google, où il expliquait à propos de l’Open Social Initiative comment entreprises et institutions pouvaient tirer profit de l’adoption des réseaux sociaux ailleurs que sur l’Internet public, que j’ai accroché sur cette «diapo» :

Patrick venait ainsi de me faire connaitre le travail effectué par la compagnie Sun, sous forme de logiciel libre, pour favoriser de façon efficace l’intégration de réseaux socio-professionnels à un intranet ou portail d’entreprise avec Socialsite. Depuis ce temps, d’autres compagnies suivent le mouvement, dont Google avec Wave dont j’ai décrit les principales fonctionnalités dans ce billet mais surtout dans cet autre où je parle de la stratégie que sous-tend l’offre Wave, un offre qui laisse présager une lutte sans merci entre fournisseurs.

D’un coté les fournisseurs traditionnels qui proposent des produits licenciés et de l’autre, les adeptes du logiciel libre de droits. Dans le cas de Socialsite comme pour Wave, on propose aux entreprises l’intégration sans peine de «gadgets sociaux» à l’intérieur d’une interface Web, que ce soit un portail intranet, un wiki ou un blogue.

Les gadgets sociaux «libres» offerts par iGoogle (cliquez sur l’image)

J’explique rapidement. De nombreux outils de portail, comme SharePoint de Microsoft ou Enteprise Portal de SAP, offrent la possibilité d’insérer dans la page d’accueil ou ailleurs des boîtes de contenus que l’on nomme «portlets». Dans un blogue ou un wiki, on insère régulièrement des composants graphiques ou «widgets».

Un exemple de portlets sous licence IBM

La dernière mode, c’est d’insérer les caractéristiques des réseaux sociaux (liste d’amis, profil, statut personnel, etc.) dans les wikis, agrégateurs à la iGoogle ou Netvibes ou portails traditionnels et de les appeler «gadgets» au lieu de «portlets» ou «widgets».

Une mode qui pose cependant une question importante : que feront maintenant les fournisseurs de produits licenciés de réseaux socio-professionnels face à menace  des gadgets libres?

Ideagoras Innovation LifeLogs Mémoire d'entreprise

Du crowdsourcing aux bijoux de famille

29 novembre 2009

Lentement mais sûrement, le Québec est en train de combler le retard en matière de Web 2.0 et je ne mentionne même pas les médias sociaux… J’ai déjà écrit un billet sur le grand dégel en matière d’intégration des outils Web 2.0 en entreprise et j’en traiterai à nouveau sous peu mais là, je veux vous écrire quelques lignes sur un des phénomènes de l’heure dans le 2.0.

Lequel? Le «crowdsourcing», généré par les idéagoras et terreau fertile pour l’innovation. C’est un secret de Polichinelle et j’en ai déjà parlé mais toujours en citant les USA comme modèle. Mais depuis quelques mois, les initiatives tombent au Québec comme les pommes de l’arbre en automne…

L’environnement

Première initiative, présentée à webcom-Montréal en mai dernier: challengeyourworld.com. Faut donner crédit à toute l’équipe mais en particulier à l’ami Martin Lessard, un de nos grands visionnaires du Web québécois et artisan Internet de la première heure.

La plateforme est une idéagora mise au service de l’environnement et a généré des idées. Mais pas seulement que des idées et c’est cela une idéagora: elle génère des actions concrètes et dans le cas de Challenge Your World, les idées se transformeront en startups ou entreprises vertes. Elle a aussi généré de la créativité en vidéo, récompensée dernièrement au théâtre Impérial.

Le transport

Parlant de créativité et d’idées nouvelles, un des navires-amiral de l’économie québécoise a aussi pris le train et ce n’est pas qu’un jeu de mot ou une figure de style. Bombardier Transport Berlin et faisant a mis en ligne une idéagora en soutien au concours “YouRail – visions du transport moderne”.

Les participants à ce concours peuvent présenter leurs designs créés librement pour trois types de déplacements : d’agrément, d’affaires et de banlieue. Dans une autre catégorie, les participants peuvent utiliser un outil de configuration 3D pour concevoir des revêtements de sièges qui créeront des intérieurs invitants. La date limite pour participer à ce concours est le 14 décembre 2009..

Des dirigeants de Bombardier ainsi que des experts externes sélectionneront le concept gagnant et décerneront des prix d’une valeur de 10 000 euros, (15 000 dollars US) aux meilleures suggestions. Bombardier présentera les concepts retenus au salon InnoTrans, la plus importante foire commerciale de technologie ferroviaire au monde, qui se tiendra à Berlin en septembre 2010.

Bon, ce n’est pas encore le concept ultime où les pairs votent pour la meilleure idée mais quand même, on y retrouve les liens sur la page Facebook, le compte Twitter, Del.icio.us, Digg, Stumbleupon et MySpace et dans la communauté, profils personnels et widget ShareThis.

La mémoire…

Ce qui m’amène au troisième cas d’espèce, soit celui de la série «J’ai la mémoire qui tourne», une production de Guylaine Maroist des Productions de la ruelle pour Astral Média et le canal Historia.

Non? Vous devriez. C’est un petit bijou de mémoire collective récupérée et actualisée, soit en directe ligne avec la mouvance  des LifeLogs et de la mémoire d’entreprise™. Dans cette série télévisée, on demande à toute la population du Québec de fouiller dans les armoires, les vieux coffres hérités des parents ou grands-parents, d’en ressortir les bobines de films en 8mm et Super8 ou les cassettes  Beta et de les faire parvenir aux producteurs.

Mais ce n’est pas tout… En plus du travail éditorial qui mène aux émissions thématiques, on demande à tous de participer sur le site en taggant les émissions, en commentant sur le blogue en plus de pouvoir suivre par fil RSS et groupe Facebook. Ne manque plus que Twitter…

Entreprise 2.0 Gestion des organisations Identité numérique

Vous connaissez ma prédilection pour les ouvrages collectifs…

28 novembre 2009

Je travaille depuis les dernières semaines à l’ossature de mon prochain livre, qui sera la suite logique du dernier, soit le collectif «Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires». Drôle de coïncidence, je reçois hier par courrier le tout nouveau bouquin publié par Christophe Deschamps, qui s’intitule «Le nouveau management de l’information» et qui est préfacé par l’ami Marc de Fouchécour.

Dans son bouquin, Deschamps traite de gestion de l’information, de gestion des connaissances (KM et PKM) , d’entreprise 2.0 en citant l’ami Bertrand Duperrin et d’identité numérique (sujet très préoccupant Outre-Atlantique) et mentionne qu’il veut aller «au-delà du discours marketing ambiant qui prône le Web 2.0  comme unique solution» à tous les maux des individus comme des entreprises. Il dissèque les grands courants et tente de fournir à ses lecteurs des fiches pratiques à télécharger pour optimiser la gestion du temps, la mobilité et la surabondance d’informations (infobésité).

Démarche intéressante qui viendra enrichir ma réflexion et ma recherche, qui porte sur les travaux de nombreux auteurs tels que David DeLong, Michel Germain, Richard McDermott, Étienne Wenger, Thomas Davenport, Andrew McAfee, David Pollard ainsi que le collectif dirigé par Lucie Rivard et Marie-Christine Roy.

À la lecture de ces noms, plusieurs auront compris dans quelle direction portera ce prochain bouquin, soit quelque part à la croisée des chemins du KM traditionnel, de la gestion de l’expertise, des Lifelogs et de l’entreprise 2.0. Ce faisant,  je veux prendre un autre chemin que la gestion des connaissances pour expliquer ce que doit être le coeur et le moteur de l’entreprise 2.0.

Et pour cela, je travaille actuellement avec plusieurs clients qui, avec leur consentement, me fourniront les cas concrets (ce que les USains appellent Case Studies) venant appuyer les réflexions théoriques. Je négocie également avec plusieurs éditeurs, avec celui qui rédigera la préface et possiblement avec des co-auteurs possibles. Vous connaissez ma prédilection pour les ouvrages collectifs…

Événements LeWebParis Real-Time Web Web 3.0 Web sémantique

LeWeb ’09: je cherchais un sujet…

21 novembre 2009

Je cherchais un sujet pour mon troisième billet pré-LeWeb ’09 car il faut bien préciser qu’être blogueur officiel à la conférence parisienne  a une contre-partie: celle de publier trois billets avant le début de la conférence, en plus de bloguer et twitter en direct. Alors, je cherchais donc le sujet dudit billet quand ce dernier s’est imposé de lui-même…

Le thème choisi par Loïc et Géraldine est le Real-Time Web ou Web en temps réel. Alors, parlons-en! Récemment,  l’ami Christian Joyal, a publié ce Tweet: @iamkiai: Betting on the Real-Time Web http://tinyurl.com/kk9a2g

Référence est faite à un article paru dans l’édition Web de BusinessWeek sur un nouveau phénomène qui est en train de monter en puissance et qui se nomme le «Real-Time Web». L’ami Laurent Maisonnave en parle comme du nouvel Eldorado du Web alors que John Borthwick, un des investisseurs de Twitter et CEO de betaworks en parle comme du «Next Big Thing».

J’ai déjà écrit mon désaccord mais force est d’admettre que le RTW, en lien avec la mobilité, risque de dominer le Web pour les prochaines années mais je suis toujours d’avis que le Web 3.0 sera sémantique. Donc, le Real-Time Web est, à mon avis, une étape transitoire, ce que Tim O’Reilly et Dion Hinchcliffe ont identifié comme étant le Web Squared ou Web² . Mais cette étape, à n’en pas douter, est très importante.

Pour les investisseurs Internet tels que Borthwick ou Ron Conway, c’est un marché de plusieurs milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. D’ailleurs l’article de BW propose un « slide show » de 59 diapos présentant toutes les compagnies ou « startups » présentant des produits à même de générer le Web en temps réel. Bien sûr, Twitter, TweetDeck, SeesmicDesktop ou FriedFeed, mais aussi Kyte et UStream ou ChartBeat, etc. Pas surprenant que Twitter ait levé récemment un 35 millions $.

It’s all about Data…

Vous connaissez ma lubie pour les données sur le Web…C’est là l’enjeu crucial… Le futur du Web va se jouer sur ces données. Les nôtres et celles des entreprises. Le Web 3.0 ou 4.0 ou sémantique ou autre sera celui qui réussira à faire un tout cohérent de ce que le Web 2.0 et le Web en temps réel ou Web² vont produire dans les prochaines années, soit une masse gigantesque de données. Sir Tim Berners-Lee parle du défi de lier toutes ces données et met de l’avant le W3C SWEO Linking Open Data community project.

De son côté, Google, qui d’autre, a lancé plus tôt cette année, sa nouvelle option Google Squared. Tiens donc… Et c’est la VP Marissa Mayer qui en a fait l’annonce dans cette vidéo:

Cette même Marissa Mayer que j’avais rencontrée à Paris à la conférence LeWeb08. J’avais ensuite écrit dans un des mes billets post-conférence :

« Mais voilà qu’en début d’année, madame Mayer en remet une couche et signant sur le blogue de Google un long billet sur le futur de la recherche Web : «The Future of Search», un remarquable travail d’analyse de l’avenir de Google Search. Ce que je retiens, c’est le dernier paragraphe de la conclusion où elle parle de l’engin de recherche idéal et le reproduis ici :

«So what’s our straightforward definition of the ideal search engine? Your best friend with instant access to all the world’s facts and a photographic memory of everything you’ve seen and know. That search engine could tailor answers to you based on your preferences, your existing knowledge and the best available information; it could ask for clarification and present the answers in whatever setting or media worked best. That ideal search engine could have easily and elegantly quenched my withdrawal and fueled my addiction on Saturday. I’m very proud that Google in its first 10 years has changed expectations around information and how quickly and easily it should be able to be retrieved. But I’m even more excited about what Google search can achieve in the future.»

Un engin intuitif et qui peut chercher de lui-même dans des carnets de vie personnels (ou LifeLogs) ou dans des banques de mémoire d’entreprise. Après Microsoft et Twine, Google entrera de plein pied dans le Web sémantique.»

Cet engin intuitif, c’est justement ce que Mme Mayer a présenté avec Google Squared, du moins à son premier stade de développement.À la conférence de cette année, à Paris, Mme Mayer sera de retour et je m’attends à ce qu’elle traite de ce développement et d’autres initiatives récentes de Google telles que Wave. Pour moi, il s’agira d’un des temps forts de la conférence.

Ce qui retient aussi mon attention c’est ce dernier paragraphe de présentation de la thématique, publié sur le site de la conférence:

The Real-Time web through the eyes of “Generation Young”
As the next generation enters the workforce, they have a whole different set of expectations around technology.  They did not just recently embrace the “concept” of the real-time web.  For many, it’s all they’ve ever known!
How do companies cope with the demands for instant messaging, access to social networking sites, etc., and maintain their IT security infrastructure? How has this generation been affected by “growing up online.”  What are the pros and cons?  What does this mean for the up and coming generation of entrepreneurs certain to develop the next iteration of The Web.

Bon… Je sens qu’on va encore parler de la Génération C ou NetGen.

En passant, il n’est pas trop tard pour vous inscrire: http://www.leweb.net/register

Communication interactive Événements Ideagoras Innovation

Le tour de force de Guy Kawasaki…

20 novembre 2009

Je dois l’avouer d’entrée: j’ai déjà vu Guy Kawasaki en conférence ou plutôt en performance… Hier soir, au théâtre Impérial à Montréal, l’ancien de chez Apple n’a pas déçu la foule qui avait envahi l’endroit, du plancher au balcon. En effet, il a fait salle comble. D’entrée de jeu, il a cassé la glace avec plein d’anecdotes sur son passé, écorchant au passage tous les «PCistes» de ce monde et en particulier Gates et Ballmer.

Il a aussi parlé abondamment de hockey car il est probablement l’américain le plus fan de hockey qu’il m’ait été donné de rencontrer. Mais il n’était pas venu nous entretenir des déboires des Canadiens. Il  venait parler d’entrepreneurship 2.0 et d’innovation.

La salle comble du théâtre Impérial (photo de Benoit Descary)

Et d’entrepreneurship il a parlé au grand plaisir et amusement de la foule car en performance, même sur un sujet aussi sérieux, Kawasaki sait se montrer drôle. Je vous faire grâce ici d’une énumération fastidieuse de tous les propos qu’il a tenus pendant une bonne heure et demie en plus d’une assez longue période de questions. Pour cela, vous pouvez toujours consulter le flux de commnentaires sur Twitter à #cyw ou encore consulter les «slides» de sa présentation ci-dessous:

Je vous mentionne seulement qu’il a donné une série de onze conseils pour tous les wannabe-entrepreneurs 2.0. De ces onze, j’ai surtout retenu le dixième qui est «Niche thyself», autrement dit, trouvez votre niche. Tout-à-fait d’accord avec lui. J’avais d’ailleurs repris et répondu à Sylvain Grand’maison sur ce même thème dans ce billet sur les blogues de niche.

Je ne m’étends pas plus sur le contenu. Je voulais simplement terminer en rapportant une discussion que j’ai eue avec un des organisateurs de cette soirée très écologique et connaissance de longue date qui travaille avec l’équipe de challengeyourworld.com, soit Martin Lessard.

Grand fan de hockey, Guy Kawasaki a reçu des organisateurs un cadeau bien particulier. Un encadré avec le chandail d’un autre Guy très entreprenant. (photo de Nathalie Rivard)

De cette discussion avec Martin, il en ressort que les propos et conférences de toutes ces grandes figures du Web 2.0 sont archi-connus. Ils ont «fait du kilométrage» avec leur propos et tous ceux qui s’intéressent au Web 2.0, en parlent ou en vivent savent donc d’avance ce que ces vedettes ou «gourous» vont dire. Donc, quand ils viennent ici à Montréal, c’est toujours ou presque la déception.

Qu’on se souvienne de Malcolm Gladwell et Seth Godin chez Infopresse ou encore Andrew McAfee à webcom-Montréal. Le défi est donc grand pour ces derniers de se réinventer à chaque endroit et de ne pas décevoir. Hier soir, Guy Kawasaki a réussi ce tour de force. Faut aussi dire que le théâtre n’était pas rempli de «geeks» 2.0. Mais même ces derniers ont ri de bon coeur. Une soirée fort réussie.

Merci à Martin et à toute l’équipe de challengeyourworld.com. En passant, je vous ai déjà dit que cette plate-forme avait été la première idéagora conçue et mise en ligne au Québec?

Entreprise 2.0 Gestion des organisations Ideagoras Innovation Intranet Mémoire d'entreprise Réseaux professionnels internes wikis

Communautés 2.0 en entreprise: trois niveaux personnalisés!

15 novembre 2009

On a cru au départ au grand paradigme de la transformation globale et uniforme de l’entreprise traditionnelle en entreprise 2.0. La pratique est en train de prouver le contraire… En effet, plus je travaille avec mes clients au déploiement de stratégies Web 2.0 et de certains de ses outils à l’intérieur de leurs entreprises, plus je m’aperçois que ce déploiement doit se faire de façon graduelle, par projets pilotes.

Mais aussi en phases mesurées dans le temps (j’entends certains parler d’étapisme…) et que nous devons surtout ternir compte de réalités différentes dans les unités d’affaires et profiter si possible d’une refonte de l’intranet existant (s’il existe bien entendu), miser sur ses forces et corriger ses faiblesses. Un peu comme l’a défini Ross Dawson dans ce diagramme:

Les réalités sont très différentes, que se soit au point de vue fonctionnel ou opérationnel. La mise en place des communautés internes, blogues ou wikis doit s’intégrer dans une stratégie de refonte de l’intranet existant et profiter si possible des fonctionnalités de personnalisation afin de présenter aux employés les informations corporatives et la conversation sur ces dernières ainsi que la collaboration sur les grands enjeux de l’entreprise dans un espace global et ouvert.  Bref, l’intranet offrira par la gestion des profils personnels (personnalisation et SSO), un accès illimité à cette grande communauté d’entreprise.

Mais il n’y a pas que cette grande communauté… Là, je rejoins le discours que nous tenions au début des années 2000 en tant que spécialistes de l’intranet. La personnalisation des intranets est la solution à l’intégration du Web 2.0 dans l’entreprise en permettant de créer différents niveaux de communautés dans l’entreprise.

Dans mes conférences antérieures, je parlais de trois niveaux de personnalisation dans l’intranet d’entreprise: Moi en tant qu’employé, moi en tant que spécialiste dans ma communauté professionnelle, et moi en tant qu’employé dans l’entreprise. Ces trois niveaux, je les applique maintenant aux communautés qui généreront pas la suite les réseaux internes.

Premier niveau

Comme nous venons de le voir, le premier niveau de communauté touche l’entreprise dans son ensemble. Des communautés que je nomme d’intérêt et qui sont ouvertes à tous les employés: profil personnel et professionnel à partager avec tous afin de faciliter la communication et la conversation, faciliter aussi l’identification des expertises et faciliter l’innovation participative. Ces communautés d’intérêt sont corporatives et créées et animées par un gestionnaire de communauté aidé de super-utilisateurs qui forment habituellement jusqu’à 10% des employés.

La communauté d’intérêt et ouverte chez Booz Allen Hamilton

C’est encore et toujours par un portail personnalisé que les employés accèdent à ces communautés. Ces dernières comprennent principalement des outils de communication sociale tels que blogues, micro-blogues et réseaux professionnels, le pendant interne du réseau social. Elles comprennent aussi outils de partage de photo et de vidéos, des fonctions RSS et de messagerie instantanée, de «bookmarking», de «tagging» de votation populaire, de sondage et des idéagoras internes.

Deuxième niveau

À ce niveau, les communautés se spécialisent et deviennent des communautés de pratique, si chères aux spécialistes des ressources humaines qui ne jurent que par la gestion du savoir. En effet, c’est à ce niveau que les communautés génèrent des contenus d’expertise ou de mémoire d’entreprise™ à partager entre employés d’une même spécialité en vue d’un transfert générationnel. Comme pour les premières, ces communautés de pratique sont animées par des super-utilisateurs, toujours sous la coordination d’un gestionnaire de communautés.

Les trois niveaux de communauté de pratique chez Wachovia

Blogues d’expertise et wikis encyclopédiques y foisonnent ainsi que le partage de vidéos et photos mais aussi une ou des idéagoras en extranet pour établir un lien avec les retraités afin de récupérer leur expertise et établir des liens de mentorat avec les plus jeunes en entreprise. Cela, IBM l’a bien compris avec cet extranet:

Au deuxième  niveau, la personnalisation commence à jouer un rôle plus actif car les divers outils ne sont pas nécessairement disponibles à tous les employés de l’entreprise. Ils le seront en fonction de leur profil professionnel, de leur expertise ou de leur intérêts particuliers.

Troisième niveau

Ce niveau est par essence, beaucoup plus «granulaire», met en scène des communautés de projets et offre des outils de collaboration opérationnels. Ce sont en particulier des wikis ou blogues de projet et dans bien des cas, ces derniers sont munis de système de sécurité et de confidentialité plus ou moins élaborés et seulement les membres des équipes y sont autorisés, toujours en fonction de leur profil professionnel, tel que défini par l’outil de portail intranet, des outils tels que SharePoint, WebSphere, ou SAP Enterprise Portal mais d’autres aussi comme Google…

Ces communautés, comme pour les précédentes sont aussi régies par des codes d’éthiques ou «règles d’engagement». Ces dernières sont soit établies par concensus, ce qui est souhaitable mais dans certains cas, de façon unilatérale par la direction…

Le wiki de service de la US Navy à accès privé et nommé Anchorpedia

Dans ces environnements sécurisés, les membres des communautés fermées ont quand même accès à tous les autres outils du Web 2.0 décrits au premier niveau et sont animés et modérés par des responsables de communautés professionnelles.

Dans certaines entreprises, ces communautés fermées ne se parlent pas du tout entre elles ou ne parlent pas au reste de l’entreprise, perpétuant les silos pour des raisons de confidentialité et de sécurité. Mais ces raisons et ces niveaux varient d’une entreprise à l’autre et idéalement, elles devraient décloisonner les employés confinés à ces silos mais ce n’est pas demain la veille et pour le moment il faut faire avec.

C’est ce qu’a fait la très secrète CIA… Étrange de parler de Google dans un environnement sécurisé mais je prends l’exemple des communautés collaboratives mises en place à Langley. J’en ai déjà parlé dans un billet à la suite de la présentation qu’avaient fait Sean Dennehy et Don Burke à la conférence Enterprise 2.0 de Boston en 2008. C’est grâce à l’aide et aux technologies de Google que la CIA s’est dotée d’Intellipedia.

Intellipedia est un ensemble d’initiatives 2.0 :

  • Intellipedia une encyclopédie d’aggrégation
  • Intelink blogs pour la communication
  • Tag|Connect (similaire à del.icio.us ) pour le classement
  • Inteldocs (un SGD pour le partage de docs à l’ensemble de la communauté)
  • Gallery (similaire à Flickr pour le partage de photos)
  • iVideo (similaire à YouTube pour le partage de vidéos )
  • Intelink Instant Messaging (IIM)
  • Really Simple Syndication (RSS)

D’autre part, l’environnement collaboratif mis en place n’est pas le vaste agora communautaire que l’on imagine mais plusieurs environnements avec trois niveaux de sécurité adaptés qui correspondent aux trois niveaux que j’ai identifiés plus haut :

  • Sensitive But Unclassified (SBU) (Intelink)
  • SECRET (SIPRNet) -U)
  • TOP SECRET (JWICS)

En arriver à implanter cet environnement horizontal dans une structure si hiérarchique et secrète relève du tour de force. Burke et Dennehy l’avouent : «Le projet en est encore à la phase initiale des «early adopters» qui ne sont pas tous des jeunes… La preuve est que le plus actif a la soixantaine avancée». En fait, Intellipedia comprendrait, dans sa partie Wiki, quelque 35 000 articles (200 000 pages) …

Finalement, ce genre de projet nécessite une gestion importante du changement :«We still call collaborators spies !» a conclu avec justesse Sean Dennehy.

NDLR: Ce billet sera aussi publié sur le blogue de notre agence soit Allard Hervieu Communication.