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2011: une année de crise ou d’utopie ?

31 décembre 2010

Certains « déclinologues » ou apprentis futurologues considèrent avec suspicion les bouleversements amorcés au cours de la dernière décennie. Nous avons en effet été plongés dans une crise sans précédent qui dépasse les seules limites de l’économie et englobe aussi les bouleversements sociaux, climatiques et aussi les avancées énormes en matière de technologie. Dans ce domaine on parle désormais de Web 3.0, 4,0, d’Internet 2, etc.

L'Internet du futur

La crise est donc globale et en cela, je vous invite à lire la superbe analyse de Michel Cartier et Jon Husband dans leur nouveau livre La société émergente du XXIe siècle, dont l’essentiel est disponible sur le site Constellation.com. Ils commencent par parler de rupture:

« Une société est en rupture quand sa complexité se modifie au point que ses statistiques deviennent exponentielles. Elle se place alors sur les bords du chaos oscillant entre la peur de faire des choix sans aucun point de repère et le bonheur de pouvoir changer sa trajectoire. C’est la simultanéité de l’émergence des crises de toutes sortes (économique, énergétique, écologique, géopolitique et générationnelle) qui révèle l’importance de la rupture actuelle. »

Pour ma part, j’estime que cette crise et les péripéties du début de XXIe siècle s’apparentent en effet à une autre rupture historique, à une autre ère chaotique – au XIVème siècle – favorable à la gestation de la Renaissance. Michel dit que nous en avons pour au moins cinq ans encore avant d’en arriver à une ère qui sera, je l’espère, marquée par l’ouverture des idées, la diffusion des connaissances, de nouvelles grandes découvertes, un certain art de vivre et de nouvelles façons de penser, en fait, la démocratie participative de M. Cartier…

Et pourtant Internet et le Web 2.0 ne nous donnent-ils pas les outils pour justement atteindre cette nouvelle démocratie ? Les nouvelles technologies et leurs applications aux communications de masse ne sont-elles pas en train de renverser les rapports de force entre les élites et l’ensemble des ciyoyens de cette terre ? Qu’on pense seulement à la prise de parole citoyenne sur les blogues, le demi-milliard de personnes formant l’immense réseau Facebook ou encore à la révélation des secrets d’État sur Wikileaks.

C’est justement… Internet, les réseaux sociaux et collaboratifs font partie de la rupture et de la crise généralisée que vit actuellement l’Humanité toute entière dans son village de plus en plus global (Ah… McLuhan!). Ils sont pour beaucoup dans la perte de confiance dans le politique, d’où crise de confiance. Ils sont aussi pour beaucoup dans la crise financière mondiale, à la racine de toutes les nouvelles stratégies militaires et forcent des sociétés fermées et totalitaires comme la Chine ou Cuba à repenser leurs politiques et leurs contrôles. Même chose pour les entreprises… En fait États comme entreprises vont être forcés à revoir leur structure de pouvoir, leurs hiérarchies et leur quête du rendement à tout prix.

Êtes-vous prêt pour le 21e siècle from Michel Cartier on Vimeo.

Michel et Jon dressent un portrait clair mais un peu sinistre de notre planète et de l’Humanité qui l’habite en ce début de l’an 2011 mais ces derniers proposent une UTOPIE :

« Nous allons vivre dans une « société de l’information » où la convergence de tous les réseaux de communication deviendra une place où circulera un tsunami de rêves, de mensonges et d’informations non validées. C’est sur cette place publique que les dirigeants tenteront de convaincre leurs citoyens du bien fondé de leurs propositions, et c’est là qu’apparaîtra le refus des citoyens qui déclareront que ce n’est pas ce qu’ils désirent. Cette place publique deviendra le champ de bataille où s’affronteront des opinions contradictoires, donc l’endroit où se négociera le pouvoir. Actuellement, le pire danger que court notre société n’est pas tant le dérapage économique que les manipulations des moyens de communication et la commercialisation de la culture par des consortiums qui n’ont pas de projets à offrir mais que des profits à engranger.

L’utopie proposée exige un changement de modèle sociétal, culturel et économique. Nous voulons développer une démocratie participative avec marchés, celle-ci reposant sur la prise de parole des citoyens et sur des négociations entre les classes politiques, économiques et la société civile. C’est peut-être la seule utopie dont nous sommes capables.« 

Time & You

Acceptons l’augure que ces prochaines années – encore toutes en utopies – soient propices à l’innovation, à la créativité, à la réalisation de projets collaboratifs de toutes sortes, comme à la confrontation d’idées, l’acceptation de la différence et à l’épanouissement collectif, ce qui devrait favoriser l’émergence (j’aime ce mot…) d’une nouvelle Renaissance… Car ce que nous vivons depuis le passage de cap du Millénaire, en particulier la nomination de « VOUS’ comme personne de l’année en 2006 par le magazine Time mais aussi l’éclosion du Web en temps réel et de la mobilité soutenue par tous les iPhones, Androids et Blackberrys et  iPads de ce monde n’est que son prélude.

Mais gageons qu’il y aura encore bien des bouleversements, parfois dramatiques car on ne peut s’empêcher de voir poindre Big Brother à l’horizon. Nous l’avons vu avec la réaction des gouvernements à la suite des révélations de Wikileaks. Nous le voyons aussi en Chine essayer de dresser un immense pare-feu autour de cet immense pays et ainsi créer un intranet contrôlé avec ses propres réseaux sociaux, son propre engin de recherche, ss propre encyclopédie, etc. D’autres le voient aussi dans la volonté des grandes compagnies technologiques de ce monde comme Google, Microsoft, Amazon, IBM et d’autres de créer un immense nuage virtuel de données, bref d’en arriver graduellement à un seul et méga-ordinateur planétaire, appelez-le Martice ou Tron… La machine qui  se retourne contre son créateur…

Osons espérer que ce soit le meilleur qui reste à venir…

Bon, assez philosophé… Je vous laisse avec mes vœux sincères pour une heureuse et positive année 2011. Puisse l’an qui vient répondre à vos espérances tant personnelles que professionnelles. À l’an prochain !

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MAJ – Hastings et Zuckerberg, personnalités de l’année… Et Assange ?

15 décembre 2010

Logiquement, ce billet devrait être celui de mon bilan de la conférence LeWeb, qui a eu lieu à Paris, les 8 et 9 décembre derniers. Pourtant, un sujet tout autre s’est imposé lors du vol de retour vendredi dernier. Dans l’avion, je suis tombé sur deux magazines américains, soit Fortune et Time. L’un titrait sur la « 2010 business person of the year » avec comme photo de couverture le CEO de Netflix, Reed Hastings, tandis que l’autre titrait « Do you want to know a secret » avec comme photo de couverture Julian Assange de Wikileaks. Un excellent papier d’ailleurs sur les grands enjeux du secret.

unes

Bon, je me suis dit que le palmarès ne serait pas le même que dans un magazine d’affaires comme Fortune, lorsque Time dévoilerait SA personne de l’année et je croyait dur comme fer que le reportage sur Assange, datant du 13 décembre, servirait d’introduction à sa future nomination comme personne de l’année. Je me suis trompé…

personne

Le magazine Time vient de nommer Mark Zuckerberg comme SA personnalité de l’année 2010. Dans Fortune, le jeune milliardaire et fondateur de Facebook est arrivé quatrième dans le décompte des 50 personnalités business de l’année. Oh, en passant, parmi les 25 premiers, douze sont du domaine des nouvelles technologies, soit 50% de la représentation. Dans les cinq premiers, on en retrouve trois: Hastings en premier, Steve Jobs en troisième et Zuckerberg en quatrième.

Les autres ?

6e = Robin Li, Baidu
7e = Larry Ellison, Oracle
10e = Jeff Bezos, Amazon
11e = Eric Schmidt, Google
12e = Mark Pincus, Zynga
15e = Sam Palmisano, IBM
18e = Marc Benioff, Salesforce
19e = Marc Andreessen, Andreessen Horowitz
23e = Dick Costolo, Twitter

Pour en revenir à la personnalité de l’année, le choix de Fortune peut paraître bizarre avec Reed Hastings de Netflix. De l’aveu même des rédacteurs de Fortune, il n’aurait jamais dû se retrouver en premier et faire la couverture mais qu’on le veuille ou pas, les actions sont en hausse de plus de 200 % ce qui en fait aussi le « stock of the year ». Mais surtout, Netflix est en train de devenir plus qu’un simple phénomène mais une véritable révolution dans la distribution et bientôt qui sait dans la production de films en streaming sur Internet.

Va pour ce choix mais Zuckerberg comme personnalité TIME de 2010 ? Selon eux, ce dernier a mis en contact plus de 500 millions de personnes et ainsi créé le troisième plus important pays du monde ??? Oui mais… Car il y a un mais. En termes d’impact, je crois que Julien Assange et Wikileaks en ont eu beaucoup plus et soulèvent beaucoup plus de questions, de réactions, de prises de position. Wikileaks pose des questions sur la liberté de la presse, sur la convergence entre la presse traditionnelle et les nouveaux médias Web, sur ce qui est ou devrait être secret, et encore plus sur l’avenir d’Internet et la volonté des puissants de baîllonner notre liberté personnelle et collective…

On verra pour les autres publications qui font aussi ce genre de nominations mais pour ce qui est de TIME, il en est plusieurs à penser que leur comité de sélection s’est couché devant des pressions « officieuses »: De dire l’ami Philippe Martin sur son mur Facebook: « je pense plutôt qu’ils ont reçu d’énormes pressions pour ne pas nommer Assange allant contre le vote du public, c’est politique ».

Philippe a raison.  Je crois qu’Assange méritait le titre. On donne bien le Nobel à un dissident chinois qui milite pour les droits de la personne. Là, on ne dérange que le gouvernement Chinois et c’est voulu. Mais nommer Assange personnalité de l’année dérange trop de monde et ce n’est pas voulu !

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Selon ce que rapporte lesaffaires.com, Assange était en avance dans le vote populaire pour le titre de personnalité TIME de l’année mais ce vote aurait été « modéré » par un comité restreint d’experts ainsi que par les journalistes du magazine. Puis-je rajouter : « désireux de ne pas trop déplaire au gouvernement des USA qui en a fait son ennemi public numéro 1″…

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En fait, Assange a gagné le vote des lecteurs du TIME avec 382, 020 votes, loin devant le Premier ministre du Turquie Recep Tayyip Erdogan. Ironique non ? Pour les résultats, consultez le reportage du TIME.

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Et je ne peux qu’être d’accord avec le commentaire de Michelle Sullivan sur son babillard Facebook: « Sorry Mark, I don’t agree with Time Magazine’s choice for person of the year. And don’t tell me Time is incapable of making controversial choices – Hitler was named Time’s Man of the Year for 1938 in January 1939, only months before WWII was declared by the Allies. He had already annexed Austria by then, and Kristallnacht had taken place. I don’t care about the movie. Zuckerberg was so 2009″.

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En France, vous savez, le journal Libération a annoncé dernièrement qu’il accueillait sur ses serveurs une version miroir du site Wikileaks. Libération continue dans la même veine en publiant aujourd’hui un texte qui va dans le même sens que ce billet et titre: Entre Assange et Zuckerberg, Time choisit le moins dérangeant. Voici d’ailleurs reproduit le lead de leur texte : »On attendait Julian Assange, le porte-parole emprisonné de WikiLeaks, et c’est le visage de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, qui s’affiche à la une du magazine américain Time pour sa rituelle « personnalité de l’année ». Un choix « soft » plutôt qu’un choix « hard », pour un magazine qui a pu se montrer plus audacieux par le passé« .


Blogues Études Internet Identité numérique Internet of Things Mobilité Real-Time Web

Votre blogue est-il en train de devenir un bien de consommation ?

29 novembre 2010

En décembre 2006, j’ai commis un billet intitulé: La déferlante sociale… En relation avec le phénomène croissant du contenu généré par les utilisateurs qui faisait, comme je le notais, que le défunt magazine Business 2.0, dans son édition de juillet 2006, avait nommé comme personne la plus influente de l’année dans le domaine des nouvelles technologies, non pas Bill Gates ou Steeve Jobs mais VOUS en tant que producteurs de contenus. Pour ne pas être en reste, la magazine Time faisait de même pour sa personnalité de l’année 2007.

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Une déferlante est une vague et dans le billet, je parlais même de Tsunami. Mais toute vague ou Tsunami finissent par mourir une heure, un jour, un an plus tard, faute d’énergie cynétique…

En sera-t-il de même pour le Web 2.0, pour tous les adeptes et/ou usagers du Web social  et en particulier pour les blogueurs ??? On serait tentés de le croire, du moins pour une partie de ceux qu’on appelle les ¨Early Adopters » dont font partie plusieurs blogueurs. Les temps ont bien changé en seulement trois ans mais trois ans sur le Web, c’est une éternité… Les blogueurs publient de moins en moins sur leur plate-forme préférée, faute en partie à la facilité des flux Twitter et Facebook. Les conversations, comme les monologues se miniaturisent

Plusieurs d’entre vous ont probablement vu passer la référence justement sur Twitter dans les derniers jours: Forrester publiait une mise à jour de sa fameuse échelle des technographies sociales et notait: ¨The story behind the data is pretty clear. The initial wave of consumers using social technologies in the US has halted¨.  Finie la première vague. Point barre…

techno ladder

Et c’est vrai… Le nombre de Early Adopters, personnifiés chez Forrester par les Creators et les Conversationalists a plafonné et pas seulement aux USA. Même chose ici au Québec comme en Europe. Personne n’est à la traîne des autres. Le phénomène est global. Et le nombre de ¨suiveux¨ ou Joiners et Spectators a augmenté, merci à Facebook et Twitter. Faut-il en déduire les flux en temps réel vont tuer à petit feu la conversation sur le Web ou du moins l’opinion et l’analyse commentée et la conversation argumentée et même sujette à de longues polémiques ?

On serait portés à croire que oui. Je ne suis pas le seul à avoir remarqué et écrit que les commentaires sur les blogues se faisaient de plus en plus rares. Les ¨suiveux¨, spectateurs ou consommateurs sont de plus en plus nombreux et pourtant le nombre de blogues augmente : plus de 300 millions dans la Blogosphère… Contradiction ?. Ou assistons-nous au retour du « broadcast », du « one to many » ? À 300 millions vous allez me dire que c’est plutôt du « many to many » mais n’oubliez pas que ce dernier concept nécessite et doit nécessairement générer conversation  et collaboration. Mais les chiffres de Forrester nous indiquent que malgré le nombre, la conversation reste l’affaire de 23% d’individus, soit de 300 millions sur presque deux milliards dInternautes, exactement le ratio des créateurs…

internatstats

Le blogue : une affaire de spécialistes ?

Actuellement, le Web en temps réel règne en maître avec les Twitter et cie. mais arrive aussi la montée en puissance de la géolocalisation et du Web mobile soutenu par ses appareils physiques allant du iPod, au iPhone, au iPad et quoi d’autre encore ? Le Microsoft Surface, le Magic Wall, et surtout une foule d’applications de réalité augmentée. O’Reilly parle de Web Squared alors que d’autre voient poindre l’Internet des objets.

Comme le dit Chris Anderson dans son nouvel essai, le Web est en train de se métamorphoser en bien de consommation par le biais d’applications comme Flipboard. Plus de 70 % des contenus proviennent maintenant de ces applications de plus en plus mobiles. Les Internautes prennent lentement mais sûrement l’habitude de consommer les contenus payants mais très abordables Web. On paie ses chansons, ses magazines, ses livres ou ses nouvelles. Pourquoi pas les blogues ?

La multiplication des sources de contenus devait favoriser l’éclosion des créateurs libres, des contenus gratuits et des logiciels libres. Mais c’est à se demander si le Web en temps réel, les interactions sociales dans les communautés virtuelles mais surtout les applications et les appareils mobiles ne favoriseront pas le retour des spécialistes de création et de gestion de contenus tels les gestionnaires de communautés, les curateurs de contenus et les blogueurs professionnels.

Lors du dernier Podcamp Montréal, j’ai réalisé grâce à l’exposé de l’ami Benoit Descary que toute la Galaxie Sociale 2.0 ne peut avoir de raison d’être que si le blogue sert de fondation, non seulement à notre identité numérique mais aussi à la conversation globale qui a créé le Web social et qui, comme dans une toile d’araignée, sert encore de liant essentiel à la survie de cette toile…

Quel sera donc l’avenir du blogue dans un monde de communautés virtuelles, de rivières d’information, d’applications mobiles, d’Internet des objets ? Et surtout de consommateurs de contenus ? Sera-t-il encore l’expression d’une individualité et d’une expertise mise gratuitement et pour leur plus grand bien à la disposition d’une ou de plusieurs communautés humaines ? Sera-t-il encore cet élément essentiel de notre identité numérique ? Ou deviendra-t-il un autre médium à la carte à consommer sur son iPad ? Vous, vous en pensez quoi ?

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LifeLogs et coffre-fort virtuel: même exercice de mémoire…

16 août 2010

Vous vous souvenez certainement que je traite abondamment sur ce blogue des LifeLogs et des portfolios numériques, le premier vrais billet ayant été publié en janvier 2007 et faisait état du projet MyLifebits chez Microsoft. La semaine dernière, j’ai eu la surprise de lire dans Technaute, un article portant sur le site LegacyLocker.com. Ce que propose ce dernier pour 300$ c’est justement  de créer un LifeLog personnel,  de faire un exercice de mémoire… Je parle souvent des LifeLogs dans un contexte de mémoire d’entreprise™ mais cela vaut aussi pour chacun d’entre nous.

Lisez plutôt ces extraits du texte commis par Glenn Chapman de l’agence France-Presse et repris par Technaute:

«Mes enfants ne savent pas encore lire», explique le fondateur du groupe américain LegacyLocker.com, Jeremy Toeman, qui propose de constituer cet héritage numérique. «Un jour, mon blog représentera pour eux une trace identique à celle des vieilles photos de votre grand-père, quand ils voudront connaître mon histoire».

S’il disparaissait, qu’adviendrait-il de ses traces sur Facebook, Twitter, gMail et autres comptes mail? Et comment ses proches y accéderaient-ils sans ses mots de passe?

Pour 30 dollars par mois, ou un paiement unique de 300 dollars, LegacyLocker met à disposition un coffre-fort en ligne pour codes d’accès, logins, et copies de documents, de photos ou de vidéos.

«Aujourd’hui, on reçoit en héritage une boîte à chaussures ou un journal intime; demain ce sera un compte Flickr ou encore un blog», explique le créateur du site.

Les clients peuvent également laisser des messages qui seront envoyés à leurs héritiers à leur disparition.

Le célèbre site de socialisation Facebook a lui aussi décidé de faire une place à ses membres décédés, en offrant la possibilité de réaliser des pages leur étant dédiées.

«Nous avons créé le concept de profils « posthumes » où les gens peuvent conserver et partager les souvenirs des défunts», est-il écrit sur le site.

Le fondateur de LegacyLocker est par ailleurs soucieux de permettre aux internautes de conserver des biens virtuels acquis en ligne, comme des gains sur un site de poker ou encore de la musique téléchargée.

On ne parle pas de LifeLog mais de coffre-fort en ligne mais le principe est le même. Sauf qu’on rajoute de nouveaux éléments dont la gestion de accès post-mortem et du testament numérique.

renée

Des notions qui sont devenues pour moi d’une douloureuse réalité après la mort tragique de notre amie Renée et de sa réapparition virtuelle régulière dans nos vies réelles grâce à sa page Facebook toujours active. Le testament numérique est le sujet dont traite actuellement Adele McAlear dans ses conférences dont celle-ci qu’elle a donnée à webcom le 26 mai dernier.

Adele McAlear – Death and Digital Legacy from webcom Montreal on Vimeo.

Déjà, plusieurs personnes ont fait ce genre de testament dont l’amie Michelle Blanc, D’autres comme Mario Asselin et Samantha Slade créent leur propre LifeLog et le documentent quotidiennement. Et vous ?

Communication interactive Identité numérique Médias sociaux

YouTube aux artistes: permettez et profitez !

23 juin 2010

À tous ceux et celles qui se plaignent de l’invasion des médias sociaux dans les domaines des arts et de la culture, en particulier dans le domaine de la musique, je vous suggère de bien regarder et surtout écouter la présentation de Margaret Gould Stewart, en charge de l’expérience utilisateur chez YouTube. Une conférence faite à TED plus tôt cette année, où elle parle de «Digital Rights Management» et de droits d’auteur. et elle sait de quoi elle parle car chez YouTube, elle gère 20 heures de vidéos téléchargés à chaque minute ou l’équivalent de 100 ans de vidéo par jour…

Elle y mentionne entre autres le cas d’une vidéo de mariage qui a atteint 40 millions de visionnements et qui a permis à Sony et la chanson d’un de ses protégés, «Forever» de Chris Brown, disparue des palmarès depuis 18 mois de revenir en tête de ces mêmes palmarès. Sony, en plus, a mis une publicité pour accompagner la vidéo et l’a aussi reliée à la chanson originale sur iTunes…
Comme le mentionne madame Stewart, les créateurs de contenus, producteurs et distributeurs devraient faire attention avant de bloquer le contenu généré par les utilisateurs qui recyclent les contenus artistiques. Comme elle le dit: «You can miss new art forms, new audiences, new distribution channels and new revenue streams». pour elle, nous en arrivons avec YouTube à un écosystème culturel d’opportunités : «Allow, then benefit»…

Identité numérique LifeLogs Mémoire d'entreprise Mobilité Réalité virtuelle

Web X.0: bienvenue sur la planète intelligente !

4 juin 2010

C’est curieux comme le hasard fait bien les choses. Hier soir j’ai partagé mon repas et mes idées avec Louise Guay. Bien sût, elle a parlé longuement de ses projets avec le MIT qui touchent, entre autres, le projet de «responsive cities» mais elle a aussi traité d’identité virtuelle et nous nous sommes vite entendus sur les prémices que sont la mobilité et la réalité augmentée. Je n’ai pas pu résister de lui parler aussi de mémoire d’entreprise™ et qui parle mémoire, parle données.

Et comme par hasard, en arrivant au Condo Émergent (le vrai) sur Foursquare, j’ai branché nonchalamment la télé pour tomber sur une pub d’IBM traitant exactement des mêmes thèmes abordés lors de notre soirée. Toutes les nouvelles technologies que nous inventons et fabriquons se retrouvent dans la majorité des objets que nous utilisons. En cela, les frigos intelligents, les téléphones intelligents, les systèmes de transport intelligents et participatifs comme celui de BART à San Francisco, le projet de Bixi-wiki à Montréal, les maisons éco-énergétiques équipées par la domotique, bref, tout cela c’est les responsive cities et plus…

Je parle de «smart objects» (smart phones, etc), de «smart cities», de «smart energy», de «smart enterprises», bref de «smart planet». et encore une fois, qui des entreprises a compris qu’une planète plus intelligente passait par non seulement l’accumulation mais aussi par le traitement des milliard de données que nous produisons quotidiennement ?

Plusieurs compagnies s’y intéressent. L’une d’entre elles étant justement IBM comme le fait foi cette pub:

Mais IBM n’est pas seule, peu s’en faut… Depuis longtemps dans mes billets je parle de la guerre que se livrent IBM, Microsoft, Amazon, SalesForce, Facebook, Google et quelques autres: la guerre des données, vos données ! Je ne reviendrai donc pas sur tous les aspects de cette guerre qui vise à dominer le marché de l’identité numérique et de manière indirecte l’identité virtuelle mais laissez-moi vous rapporter les propos des fondateurs de Google, Serguey Brin et Larry Paige.

Encore une fois, par hasard, je suis tombé ce matin sur ces propos rapportés par Nicholas Carr dans son bouquin «The Big Switch – Rewiring the world from Edison to Google». Au chapitre 21, intitulé iGod, Carr relate une entrevue les deux fondateurs de Google, entrevue donnée en 2004 au magazine Playboy ( Oui, il y a des articles sérieux)…

Je reproduis ici tel quel les propos du narrateur et du «narré»: «Toward the end of the interview, Paige and Brin gave voice to their deepest ambition. They weren’t just interested in performing their search engine, they said. What they really looked foward to was melding their technology with the human brain itself. «You want access to much (information) as possible so you can discern what is most relevant and correct» explained Brin. «The solution isn’t to limit the information you receive. Ultimalely you want to have the entire world’s knowledge connected to your mind«.

Et plus loin, Carr écrit ceci: «It wasn’t the first time that Brin and Paige talked about their desire to tinker with the human brain-and it wouldn`t be the last. In fact, the creation of an artificial intelligence that extends or even replaces the mind is a theme they return to again and again. «Every time I talk about Google future with Larry Paige», reports Steeve Juvetson, a prominent Silicon Valley venture capitalist, «he argues that it will become an artificial intelligence».

Les buts sont clairs: amasser le plus de données possible  avec les réseaux et médias sociaux, le géoréférencement, les mashups, la réalité augmentée et surtout des Lifelogs afin de mettre en place une banque de données universelle et avec l’aide du Web sémantique, de permettre de créer la mémoire et son interprétation intuitive nécessaire à la création de l’intelligence artificielle (AI) et ainsi de réaliser ce que Ray Kurzweil attend depuis longtemps et annonce pour 2029: la fusion homme-machine.

Et bizarrement, la semaine dernière, j’ai rencontré le fiancé de Clara Shih, cette dernière était conférencière à webcom. Daniel de son prénom est neuro-chirurgien mais aussi entrepreneur dans Silicon Valley. Leurs recherches ont levé des centaines de millions en financement et devinez sur quoi il travaille? Sur des puces implantables dans le cerveau humain et qui permettent (entre autres) de transférer de l’information dans les deux sens. «Uploader au cerveau ou downloader dans un ordinateur». Et ils ont déjà réussi à «downloader» une demi-heure d’activité mentale sur un ordinateur. Imaginez les implications et la quantité de données. Imaginez les implications médicales mais aussi légales et éthiques. Vous vous rappelez la branchement cervical entre Néo et la Matrice?

MAJ

En résumé, je vous invite à écouter attentivement cette vidéo mettant en vedette Ray Kurzweil tournée, comme par hasard, au Googleplex. et ce n’est pas par hasard que Google subventionne The Singularity University

Merci Louise pour l’inspiration…

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LeWeb09: Il n’est jamais trop tard pour bien faire…

21 décembre 2009

Il n’est jamais trop tard pour bien faire… Je ne sais plus qui a inventé cette maxime mais je la reprends à mon compte ce matin en me disant qu’il faut absolument que je me bouge un peu et termine ma série de billets sur le conférence LeWeb09, conférence qui s’est tenue à Paris les 9 et 10 décembre derniers.

Pourtant ce ne sont pas les sujets à chronique qui ont manqué lors de la seconde journée. Oui, je vous ai entretenu de Violet Blue mais il y a aussi eu Tony Hsieh, le fondateur de Zappos qui est venu parler des formes et niveaux de bonheur.

Happiness

Quand on sait que Zappos est régulièrement citée aux USA comme LA compagnie où il fait bon travailler, votée aussi bien par l’interne que l’externe, on de prend à tendre l’oreille à ses propos.

Aussi à ceux de celui que j’ai failli encore manquer cette année. Encore car il m’était passé sous le nez l’an dernier. J’avais préféré faire du réseautage et cela a bien failli arriver cette année également. C’est le rire général de la foule qui m’a ramené à ma table de travail. Car Yossi Vardi sait faire rire.

Cet investisseur/entrepreneur, comme il se présente, devait nous présenter le Web émotionnel. À la place, il nous a présenté «The Next Big Thing», soit selon lui, le FTTG ou si vous préférez, «Fiber to the Grave». Hilarant. Je vous laisse apprécier:

Après environ cinq minutes, juste après la diapo sur le «Swine Flu» vous me voyez retourner à mon siège.

Bref, une présentation tout aussi hors des cadres sérieux mais traitant tout de même d’un autre tabou de notre société: la mort mais telle que revue par lui sur le Web.

Après Vardi le «funny», des propos lourds…

Je devais ensuite enchaîner, comme promis, avec une autre femme remarquable et qui a tenu des propos tout aussi dérangeants que ceux de Violet Blue, sinon même plus, et sur un autre grand tabou de notre société numérique soit la violence sur le Web. Je parle de la sociologue étatsunienne Danah Boyd.

Danah Boyd

Comme elle le dit elle-même dans sa présentation, cela fait un peu bizarre d’intervenir tout de suite après Vardi le «funny» avec des propos très lourds de sens. Pour vous donner une bonne idée de l’importance du contenu qu’elle a livré, je vous retranscris quelques-unes des notes prises «live» par la collègue- blogueuse Stephanie Booth. En passant, comme je l’ai noté sur Twitter, Danah Boyd a été la seule à parler d’études de cas à la conférence LeWeb. Stephanie l’a relevé dans ses notes:

How do we get a sense of our norms? Not through our audience, but through the people we follow. What we see gives us our sense of going on, rather than who sees us.

We’re not on the same internet as the average teen.

Three case studies about visibility and what we see. Assumptions about what people see/do online that need questioning.

1. College admissions

MySpace, early on, college admissions officer calls danah about this young man who wrote a beautiful essay about wanting to leave the gang world, but his MySpace seemed to tell a different story. Interesting question: why do they lie to college admissions officers, and put the truth online? They’re not lying, just different ways of describing oneself in different parts of our lives to survive. Gang profile on MySpace to survive. Interesting: admissions officer assumes he is lying! Two different context, neither the kid or the officer knows how to deal with it.

2. Parental access

MySpace girl invited her dad to be her friend, but dad saw she took a test “what drug are you?” — cocaine. He did the good thing, talked to her. Asked her. “Dad, just one of these quizzes!” Having the conversation, opening up. Dad made the decision not to make assumptions based on what he saw, but to start conversations.

3. Violence

Young woman in Colorado murders her mother. American press: “girl with MySpace kills mother”. On her profile, detailed descriptions of how her mother abused her. It was documented but nobody did anything. Heartbreaking.

Just because it’s visible doesn’t mean people will see it or do anything about it.

We can be very visible, but nobody is looking. What does it mean to be public? Who is looking, and why are they looking?

Those who are looking are those who hold power over those observed. “If it’s public, I’m allowed to look!” => great conversations around privacy. Surveillance.

Privacy is used often to justify why we aren’t looking at things. Last 3 years: shift about how we think about domestic violence. 60s: didn’t exist. Can do what you want at home. Now: right to safety in private space. We use privacy to deal with when people are hurt in public spaces.

Lots of kids crying out for help online.

Transparency, visibility: the best and the worst is made available.

Bullying: lots of parents are afraid of technology because they fear it creates new dangers or situations. Data shows that bullying is not more present today than before, but it is much more visible.

Challenge: we can see when kids are hurt. Parents who don’t understand the technology blame the technology, when the technology is just making the problem visible. Call to action.

Looking at the darker side of youth-generated content. But there is nobody to turn to. Legal? Easy to get the police involved, but not about social services, etc?

et ensuite vous laisse avec sa présentation en vidéo.

Après ce moment fort, est venu la conférence de Tim Ferriss, qui est venu parler de comment monter une stratégie Web d’utilisation des médias et acteurs sociaux autour de la publication d’un livre.

La monarchie et le star système…

Intéressant mais un peu noyé dans l’expectative de la prochaine conférencière. Les français ont beau le nier mais ils aiment le star système et la monarchie.

Vous auriez du voir sur place, le frénésie qui s’est lentement emparée de la foule juste avant et lors de la présentation de la reine Raina de Jordanie. Précédée des services secrets et de ses conseillers rapprochés cette femme remarquablement belle et intelligente a livré un discours non moins remarquable.

blogueurs

Frénésie de photographes, dont l’ami Benoit Descary

Queen Raina of Jordan

Pour une reine, celle de Jordanie…

Je lève mon chapeau à celui ou celle qui a aidé à le préparer. Le discours a été taillé sur mesure pour les blogueurs et surtout les twitteurs sur place, avec plein de courtes citations «punchées» comme celles-ci:

# Social Media are still LifeStreaming not LifeChanging #QueenRaina #leweb

Can the Real-Time Web bring Real-World change #QueenRaina – Great quote for Twitter #leweb

We are Digital Darwins ??? @QueenRania #LeWeb

Comme je le note dans la seconde citation, c’est pensé pour être retwitté. La reine Raina n’est pas la seule à maintenant utiliser ce genre de phrase dans un discours ou une présentation à une conférence couverte par des blogueurs et twitteurs. J’ai vu le phénomène naître il y a un an au moins, à la conférence Enterprise 2.0 de Boston et l’ai vu aussi à webcom-Montréal et à Challenge your World avec Guy Kawasaki en novembre dernier.

Vous voulez faire un succès de votre conférence et augmenter votre visibilité sur le Web? Arrangez-vous pour la parsemer de ces courtes phrases-punch qui vont constituer du bon matériel à twitter et à retwitter. Cela, la Reine l’a compris comme d’ailleurs Gary Vaynerchuck, LA rock star de cette conférence.

Ce dernier a fait tout un «show» et volé la vedette à Loïc en affirmant qu’il ne referait plus de conférence à Paris à moins qu’on lui permette de la faire entièrement en Q&A. Et de renoter à Loïc: «C’est une conférence 2.0 ou pas?». Petit scénario qu’ils avaient probablement préparé mais qui a bien plu à une foule pendue à ses propos.

Pour le reste, je dois avouer que j’ai raté les deux panels de la fin, me disant que je pourrais les revoir sur Ustream. Et pour ce qui est du bilan, du grand résumé de ma quatrième participation à cette conférence, vous devrez me lire sur le blogue d’AHCOM d’ici à jeudi, date où je prendrai comme bien d’entre vous congé de blogue pour la période des Fêtes, à moins que…

Entreprise 2.0 Gestion des organisations Identité numérique

Vous connaissez ma prédilection pour les ouvrages collectifs…

28 novembre 2009

Je travaille depuis les dernières semaines à l’ossature de mon prochain livre, qui sera la suite logique du dernier, soit le collectif «Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires». Drôle de coïncidence, je reçois hier par courrier le tout nouveau bouquin publié par Christophe Deschamps, qui s’intitule «Le nouveau management de l’information» et qui est préfacé par l’ami Marc de Fouchécour.

Dans son bouquin, Deschamps traite de gestion de l’information, de gestion des connaissances (KM et PKM) , d’entreprise 2.0 en citant l’ami Bertrand Duperrin et d’identité numérique (sujet très préoccupant Outre-Atlantique) et mentionne qu’il veut aller «au-delà du discours marketing ambiant qui prône le Web 2.0  comme unique solution» à tous les maux des individus comme des entreprises. Il dissèque les grands courants et tente de fournir à ses lecteurs des fiches pratiques à télécharger pour optimiser la gestion du temps, la mobilité et la surabondance d’informations (infobésité).

Démarche intéressante qui viendra enrichir ma réflexion et ma recherche, qui porte sur les travaux de nombreux auteurs tels que David DeLong, Michel Germain, Richard McDermott, Étienne Wenger, Thomas Davenport, Andrew McAfee, David Pollard ainsi que le collectif dirigé par Lucie Rivard et Marie-Christine Roy.

À la lecture de ces noms, plusieurs auront compris dans quelle direction portera ce prochain bouquin, soit quelque part à la croisée des chemins du KM traditionnel, de la gestion de l’expertise, des Lifelogs et de l’entreprise 2.0. Ce faisant,  je veux prendre un autre chemin que la gestion des connaissances pour expliquer ce que doit être le coeur et le moteur de l’entreprise 2.0.

Et pour cela, je travaille actuellement avec plusieurs clients qui, avec leur consentement, me fourniront les cas concrets (ce que les USains appellent Case Studies) venant appuyer les réflexions théoriques. Je négocie également avec plusieurs éditeurs, avec celui qui rédigera la préface et possiblement avec des co-auteurs possibles. Vous connaissez ma prédilection pour les ouvrages collectifs…

Communication interactive Entreprise 2.0 Gestion des organisations Identité numérique

Entreprise 2.0: à quand une université qui forme des hybrides?

6 novembre 2009

Il y a un peu plus d’un an, j’ai écrit un billet sur le phénomène des hybrides. C’est quoi un hybride me demandez-vous en choeur? Simplement une personne qui de par sa formation ou son expérience de travail, peut cumuler aussi bien les expertises et les usages de la communication et de l’informatique. Cela vaut aussi bien pour les RH et les Ti ou encore toute autre combinaison.

Depuis ce premier billet, j’estime toujours que les entreprises et les universités doivent à tout prix s’entendre pour former ces hybrides, ce qui n’est pas le cas actuellement. Aujourd’hui, on forme toujours les jeunes comme les moins jeunes à des disciplines uniques, qui n’intègrent pas l’utilisation des nouvelles technologies dans leur travail de tous les jours et pourtant, le Web est maintenant un incontournable.

Les diplômés qui sortent de nos institutions de «haut savoir» sont encore, dans bien des cas, très peu en mesure d’assumer la direction d’une stratégie Web d’entreprise (entreprise 2.0). Pour cela, il faut comprendre les grands enjeux certes, mais aussi les technologies qui aideront à les réaliser. Les entreprises perdent actuellement temps et argent à reformer professionnellement leurs diplômés récemment engagés. L’équation est simple: perte de productivité + perte d’argent = perte de compétitivité.

C’est pour cela que je me suis investi dans l’organisation de conférences professionnelles, tout d’abord Intracom puis webcom-Montréal mais aussi dans la formation professionnelle à l’Université de Montréal afin de réaliser un vieux rêve que je partageais avec Jean Lanoix : créer une université d’hybrides ou à tout le moins, des programmes d’hybridation dans nos universités… Mon cours a évolué depuis ses débuts. J’avais tout d’abord repris le traditionnel « Pratiques de la communication interne ».

Pas surprenant, les étudiants s’y inscrivaient avec en pensant retrouver un cours traditionnel avec les grandes théories sur la communication et les vieilles pratiques. Je devais les déprogrammer et dans bien des cas, les plus réfractaires aux nouvelles idées et pratiques étaient les jeunes de la génération Y.

Mais le cours a pris cette année une appellation beaucoup plus appropriée soit : Communication interactive en entreprise et j’ai bien hâte de voir à la prochaine session, quelles seront les attentes. Ce cours est un premier pas, timide je l’avoue mais avec des collègues comme Serge Leclerc et Guy L’Italien et mon directeur de programme Patrice Leroux qui eux aussi s’y mettent, nous devrions être en mesure d’améliorer un tant soit peu et bien humblement, les usages de la communication en entreprise.

Mais avant que le rêve ne se réalise vraiment, il faudra attendre l’arrivée de la «NetGen» à l’université et ensuite dans les entreprises car ce sont eux les vrais hybrides naturels, ceux et celles qui trouveront tout naturel de se faire parler de stratégie de création et d’animation de communautés, de groupes collaboratifs en wikis et de communication corporative par les blogues et la WebTV.

Nouveau paradigme

Ce qui m’amène à bifurquer du sujet et de traiter de ma propre éducation.  J’aurais pu disserter sur ma formation universitaire ou mon expérience professionnelle en communication interne et en technologie, ce qui a fait de moi un de ces hybrides,  des conférences de 2005, les premières à parler de Web 2.0 et qui ont mené à ma spécialisation, mon créneau professionnel en Entreprise 2.0 mais je voudrais plutôt insister sur une autre formation/éducation. Celle de mon fils.

C’est lui qui m’a formé aux univers virtuels et aux jeux vidéos. Le «Serious gaming» c’est aussi son influence. C’est après l’avoir regardé collaborer sur WoW que j’ai fait le lien avec les difficultés des jeunes de la «NetGen» avec le système scolaire traditionnel et que j’ai ensuite pris contact avec Marc Prensky, le père des Digital Natives et grand apôtre du DGBL (Digital Game Based Learning) à l’école.

Nous assistons actuellement et devant nos yeux à l’émergence (j’aime ce mot) d’un nouveau paradigme: pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la transmission du savoir s’inverse. Ce sont maintenant les jeunes qui apprennent aux plus vieux. Vous demeurez sceptiques ? Alors, je vous montre le début d’un article paru dans l’ancienne version de  Le Devoir.com (ci-haut mais non-disponible gratuitement sur internet…dommage).

Ce qui ne veut pas dire que nous les vieux profs n’avons plus notre place, loin de là. Même les fameux Y ne sont pas des hybrides. Donc, avant que les trois générations qui travaillent actuellement en entreprise (Y, X, et BB) ne disparaissent dans les brumes de l’Histoire, il y a encore beaucoup de travail en formation universitaire mais aussi en formation en entreprise!

Mais il y a aussi tout un travail à faire dans les écoles primaires, secondaires et au Cégep avec les profs. Il faut leur enseigner à enseigner différemment et à utiliser les usages du Web 2.0 et surtout 3D. Actuellement ces derniers sont dépassés par leurs propres élèves dans bien des domaines. Normal qu’ils se sentent démotivés et aussi normal qu’ils démotivent leurs élèves, surtout les garçons, moins portés sur l’apprentissage linéaire et individuel mais beaucoup plus sur les apprentissages de groupe avec rétribution quasi immédiate.

Mais cela c’est une autre histoire… Le serious gaming et le DGBL à l’école, ce n’est pour demain. Les jeunes n’ont pas encore un ordinateur portable et un téléphone intelligent et on ne leur montre pas encore assez à bloguer leurs travaux ou encore à gérer leur identité numérique, alors…

Événements Identité numérique

Adieu ma nomade…

18 septembre 2009

Je n’ai vraiment pas le goût d’écrire… Le « motton » est encore trop gros. Les larmes coulent allègrement. Comme je le disais sur Twitter, mon Skype est ouvert sur le néant. Ma nomade n’est plus… Si vous regardez ce billet, regardez aussi plus haut, ma photo c’est Renée qui l’avait prise juste avant une « petite marée haute », notre code verbal pour le traditionnel apéro/vin blanc.

Nous parlions beaucoup de nomadisme ensemble et c’est un peu à cause de ces conversations qu’elle avait décidé de poser sa besace à Isla, persuadée qu’une nomade numérique pourrait couler des jours heureux et prospères dans son coin de paradis avec ses amis et ses chats. Elle me disait il y a quelques jours que ça lui faisait tout drôle d’être là-bas en ce moment au lieu d’être de retour à Montréal. Elle réalisait que le Mexique, c’était pour de bon. Dans son dernier billet, elle a écrit ceci:

«Au fil de mes pensées, j’arrive à la petite crique où chaque matin je prends le temps de prendre le temps. Moment où je tente d’accorder ma respiration au rythme des vagues; moment où je regarde vers le nord, vers Montréal – holà tout le monde, oui je pense à vous tous les matins !»

Combien de fois elle m’a demandé de la rejoindre, je ne compte plus. Je voulais finalement la rejoindre pour le Temps des Fêtes et on faisait déjà des plans de fiesta. De fiesta il n’y  aura pas. De fêtes joyeuses non plus…  Adieu Renée, ma très chère nomade. En souvenir et j’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur, je publie une photo que tu as prise et qui est tellement toi.

Note: Philippe Martin va concevoir et mettre en ligne un blogue qui s’intitulera En direct du ciel. C’est sur ce dernier que je lui rendrai mon hommage formel.

Communication interactive Identité numérique

Courriel de Biz Stone: que prépare Twitter ?

11 septembre 2009

Courriel dans ma boîte GMail en provenance de Biz Stone, le co-fondateur de Twitter. Oh, ce n’est pas que j’entretienne une correspondance avec ce dernier. C’est plutôt que comme des millions d’utilisateurs, j’ai reçu un avis officiel signé de sa main. Un avis qui va ainsi :

Hi,

We’d like to let you know about our new Terms of Service. As Twitter has evolved, we’ve gained a better understanding of how folks use the service. As a result, we’ve updated the Terms and we’re notifying
account holders.

We’ve posted a brief overview on our company blog and you can read the Terms of Service online. If you haven’t been by in a while, we invite you to visit Twitter to see what else is new.

Overview: http://blog.twitter.com
Terms: http://www.twitter.com/tos
Twitter: http://www.twitter.com

These updates complement the spirit of Twitter. If the nature of our service changes, we’ll revisit the Terms as necessary. Comments are welcome, please find the « feedback » link on the Terms of Service page.

Thanks,
Biz Stone, Co-founder
Twitter, Inc.

Les nouveaux termes d’utilisation de Twitter vont faire couler de l’encre et de la salive… Parce que Twitter prépare l’entrée de la publicité sur sa plateforme et qu’il se réserve des droits étendus sur l’utilisation de nos contenus, même si Stone et compagnie réitèrent que nos Tweets nous appartiennent. Voyez par vous- mêmes deux extraits qui me laissent songeur:

« Now that we know more about how Twitter is being used, we’ve made changes to our Terms of Service—these are the basic rules that go along with using Twitter. The revisions more appropriately reflect the nature of Twitter and convey key issues such as ownership. For example, your tweets belong to you, not to Twitter. With these revisions, we expect some discussion so here are a few highlights from the updated page.
Advertising—In the Terms, we leave the door open for advertising. We’d like to keep our options open as we’ve said before.

Ownership—Twitter is allowed to « use, copy, reproduce, process, adapt, modify, publish, transmit, display and distribute » your tweets because that’s what we do. However, they are your tweets and they belong to you. »

J’ai mis en gras et italique tout ce que Twitter compte faire avec notre contenu. Même si ce dernier nous appartient c’est énorme… Modifier nos contenus ? Les adapter ? Les « processer » ? Pour le reste, je suis d’accord mais pas du tout en ce qui concerne les modifications et les adaptations. Et pour ce qui est de la pub, j’ai hâte de voir le modèle et me demande si Stone et Twitter ne préparent pas ainsi le terrain à une entente avec Google et ainsi contrer la manoeuvre Microsoft-Facebook-Friendfeed…