L’idée pour ce billet s’inscrit dans une série amorcée en 2008 sur la miniaturisation des conversations sur le Web, en particulier avec l’apparition de Twitter en 2007. Par la suite, j’ai commis plusieurs billets sur le sujet mais en particulier un dernier en février 2010 où je me demandais si la conversation avait ou non quitté la Blogosphère.
Cette question je me la pose encore plus en ce pluvieux mois de juin, car je viens de reprendre la publication de billets après une halte non-voulue de plusieurs mois. Et c’est encore plus frappant: la conversation est de plus en plus rare sur les blogues Ce que je disais l’an dernier c’est que la rétroaction conversationnelle de notre lectorat s’exprime ailleurs et autrement.
Où et comment ?
D’une part, dans la grande rivière de la micro-conversation (ou micro-blogging) et par le nombre de «re-tweets» ou RT d’un billet mais aussi par les quelques mots qui accompagnent cette recommandation. Car il s’agit bien de recommandations. Si quelqu’un prend le temps de recommander votre billet c’est du moins qu’il l’apprécie ou encore qu’il trouve le contenu pertinent, ou que ce dernier sert à faire avancer la réflexion collective sur un sujet donné. Mais ce n’est pas de la conversation, on s’entend…
Depuis le début des blogues, les lecteurs pouvaient devenir commentateurs et participer à un débat communautaire sur une idée soumise dans le billet. Maintenant, avec le Web en temps réel, les outils mobiles et les réseaux sociaux comme Facebook ou LinkedIn, ils deviennent des passeurs, des relayeurs d’information et élargissent non pas seulement les débats possibles mais aussi la communauté et le fameux accès «sérendipitique» à la connaissance. Ils deviennent aussi des organisateurs ou curateurs de contenus avec l’arrivée de Paper.li, de Storify.com, de Flipborad ou encore de Webdoc.com mais encore là, où est la conversation ???
Les blogues et les micro-blogues et les réseaux sociaux peuvent-ils être complémentaires ??? Dans un monde idéal, les billets de blogues ou encore les articles dans les médias traditionnels ou Web fourniraient les contenus. Twitter, Facebook et compagnie fournissent maintenant la communauté à informer. Et dans une moindre mesure, ladite communauté converse, du moins c’est ce que veut prétendre Facebook.
Se crée donc divers types de consommateurs de contenus plus ou moins actifs, comme le démontre cette carte du monde des réseaux sociaux (Cliquez sur l’image ci-dessous pour télécharger le .pdf). Vous y retrouvez le nombre d’utilisateurs par pays mais surtout, vous retrouvez trois types de personnes qui consomment les contenus: les Messagers, les Sharers et les Groupers. Mais encore là, ces trois groupes ne font que transmettre ou curer de l’information produite par les créateurs (les publishers tels que définis par Paper.li), groupe qui n’est pas tenu en compte par GlobalWebIndex parce que ce groupe n’est pas sur les réseaux sociaux. Il crée du contenu sur les blogues, les podcasts, la Web télé et les médias traditionnels en ligne.
Sans surprise, l’endroit où se brasse l’information, les conversations et la consommation c’est le plus grand réseau social au monde: Facebook. Vous avez vu les chiffres publiés il y a quelques mois sur le Web et que je reproduis plus haut dans ce billet. Dire qu’au moment où ils ont été publiés, il y avait 610 millions de membres sur FB. Nous en sommes maintenant à 750 millions ! Mais la question demeure : et la conversation dans la Blogosphère ? Disparue ou presque au profit de la grande agora mondiale où chaque minute, comme le montre la capture d’écran (ci-dessous), il se publie plus de:
95 000 statuts, 80 000 posts sur nos murs, 65 000 photos, 50 000 liens et surtout 500 000 commentaires… En voici une autre illustration mais vidéo faite par Time.com/video et qui diffère légèrement quant aux chiffres et en propose d’autres :
Que faut-il faire pour nos blogues ?
Je sais qu’ici je ne serai pas populaire mais à mon avis, il est temps de fermer les commentaires sur nos blogues et à la place, ouvrir sur ces derniers des flux en temps réel à la suite de chaque billet, de relier notre propre ruisseau d’information au grand fleuve Web, ce que font déjà les réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn, Twitter, etc.). Mais pas encore les blogues ou du moins la majorité d’entre eux. Il y a bien celui de l’ami Sameer Patel qui propose pareille option mais ce n’est pas la règle. Vous avez un commentaire ou vous « retwitterez » ce billet ???