Le hasard fait bien les choses… Hier, je suis tombé sur un Tweet m’indiquant, hyperlien à l’appui, «les dix innovations qui changent l’entreprise». Vous savez, je n’ai jamais aimé ce genre de classements ou de palmarès mais par curiosité, j’ai cliqué sur le lien qui m’a amené sur ces dix tendances ou innovations :
MAJ1 et 2: Google+, un avertissement en coup de tonnerre : Le Web 2.0 aurait-il vécu ses plus belles années ?
19 juillet 2011Google+ sera-t-il le dernier grand site de réseautage social du Web 2.0 ? Tout en moi voudrait qu’il n’en soit pas ainsi mais en même temps tout en moi crie le contraire… Oh… ce n’est pas le dernier site, la dernière communauté à apparaître mais je crois que tous ceux qui viendront APRÈS ne seront que copies ou tentatives de trouver une autre façon d’entrer en relation, de réinventer une formule déjà arrivée à maturité avec Facebook, LinkedIn et G+…
Alors, suis-je en train d’écrire sur le chant du cygne des réseaux sociaux ? Pas encore… Mais je crois que Google + est un avertissement en coup de tonnerre ! Le Web 2.0 a vécu ses plus belles années (2004-2010) et dans un cycle de vie normal, les adultes vieillissent et finissent par disparaitre et laisser la place à la jeunesse 3.0 ou 4.0 ou n’importe quelle autre appellation qui serai détermnée par les prochains gourous du Web ou de l’Internet à la Tim O’Reilly. À ce titre, laissez-moi vous entretenir des derniers travaux d’un de nos maîtres à penser québécois (pas un gourou) et selon moi, un homme qui a, ici comme en Europe, l’impact d’un Marshall McLuhan. J’ai nommé Michel Cartier.
Pas surprenant qu’à webcom, nous ayions donné son nom aux Prix Cartier remis aux personnes qui ont profondément marqué le milieu québécois des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Dans une récente rencontre, Michel m’a fait part des résultats de ses dernières recherches sur les changements à apprivoiser au cours des 10 prochaines années avec comme danger de vivre de la pensée magique, c’est-à-dire de la technoscience… En fait, ce qui détermine notre avenir est plus complexe et implique aussi bien le technologique que l’économique et aussi le sociétal..
Trois vagues (rappelez-vous Alvin Toffler) qui ont simultanément atteint leur point de rupture entre 2000 et 2010 et qui, comme un Tsunami, balaient l’ancien ordre social pour le remplacer par de nouveaux modèles basés sur trois axes majeurs:1- La technologie, poussée par la convergence en mode intégré, 2- Un nouveau modèle économique de proximité et surtout 3- Un nouveau rapport au pouvoir basé sur la prise de parole.
Trois axes et autant de schémas…
Ces trois axes, Michel en a fait des schémas car il faut connaître l’homme pour comprendre que tout passe par les schémas. Donc, lors de notre rencontre, il m’a montré le fruit de ses dernières réflexions maintenant schématisées. C’est donc avec son accord, que je les diffuse ci-dessous. Comme vous le verrez, ils sont encore sous une forme brute, dessinés au crayon mais aussi sous forme évolutive car encore incomplets mais chacun venant expliquer ce qui se passe dans notre société et ce qui l’influencera dans les prochaines années. Et comme j’ai débuté ce billet par les réseaux sociaux, je reproduis donc le schéma sur l’axe sociétal.
On y voit nettement la convergence des usages sociaux entre les médias de masse et l’informatique avec les divers outils inventés au fil de la ligne du temps tracée en haut. La question est de savoir qui cannibalise qui en bout de ligne pour capter l’audience de milliards d’internautes (2 milliards à date…) et de consommateurs de contenus sur trois types d’écrans, soit téléviseurs, ordinateurs et écrans mobiles. Pas inclue dans son schéma est la question des contenus ainsi générés et consommés.
Contenus et données auront besoin d’être entreposés, ce que l’on verra dans le schéma sur le système, et surtout organisés et présentés de façon cohérente, ce que l’on nomme actuellement la curation de contenus. Bref, la schéma de Michel me rappelle drôlement un autre schéma que j’utilise assez rarement dans mes conférences pour parler de la naissance du Web social, où les technologies sont vues comme un accélérateur de changement social et les forces sociales comme un transformateur du développement technologique. Cette interdépendance et interinfluence arrive juste à la jonction du schéma de Michel Cartier en 2004, l’année où justement le social et le technologique ont fusionné pour créer le Web social.:
Parler de technologies m’amène à présenter le schéma sur l’évolution de ces dernières et justement de prendre en compte la gestion de la conversation sociale et l’entreposage des données ainsi générées. J’ai souvent parlé les entrepôts de données et de la guerre que se livrent les grands comme Google et Amazon pour leur contrôle. Justement, cela touche d’une part la technologie mais aussi l’économie, soit les deux prochains schémas de Michel. Celui ci-dessous montre l’évolution des technologies informatiques depuis les années 70 en termes de traitement, de stockage et de réseaux.
Bien évidemment, nous sommes passés du «mainframe» au client-serveur avec les minis puis les micros mais vous remarquerez que l’arrivée sur le marché des appareils mobiles change la donne. Encore une fois, on assiste à un changement de paradigme entre les années 2000 à 2010. Chris Andreson du magazine Wired a parlé de la mort du Web et de la prédominance de l’Internet avec maintenant 70% des contenus consommés par des applications accédant directement à Internet et non plus au Web via un navigateur. Mais la multiplication de ces appareils et applications a aussi multiplié la quantité de données disponibles et surtout à entreposer d’où le petit dessin en bas pour le Cloud Computimg ou en français «infonuagique» et son alter ego : les entrepôts de données.
Le guerre pour nos données et l’ordinateur planétaire…
Ce que le schéma ne montre pas cependant et que j’ai fait remarquer à Michel c’est que tous nos bidules mobiles, téléphones intelligents, iPads, iPods, lecteurs de livres numériques et netbooks n’ont pas de disques durs pour le stockage des données, d’où l’infonuagique et les entrepôts, d’où le RETOUR au mainframe ! Un seul ordinateur planétaire avec des milliards de terminaux qui sont actuellement des objets qui deviendront intelligents mais si on se projette juste un peu plus loin, des terminaux qui seront implantés chez les utilisateurs, directement… Bienvenue Cyborgs !
Et cette perspective fait saliver les grands de l’écomonie numérique… De là, le dernier schéma de Michel où l’économie a évolué des pionniers aux consortiums, des consortiums aux conglomérats et de ces derniers aux géants de service qui comme le mentionne Michel pourraient devenir les «maîtres du monde» remplaçant au passage les grandes banques qui jouent actuellement ce rôle. Et qui sont ces géants ? Si vous avez répondu Google, Microsoft, Facebook, Amazon, Salesforce, vous avez vu juste. Et c’est justement ces grands de l’économie numérique qui actuellement se livrent la «data war» pour le contrôle non seulement de vos données mais aussi de l’ordinateur central et planétaire.
Oh, en passant, j’ai oublié de mentionner, concernant le schéma sur la technologie, que Michel distingue Internet 1 et Internet 2 car en effet, il y a actuellement deux Internets. Celui sur lequel nous évoluons actuellement et qui a permis le W3. Au départ, on le nommait ARPANET et il était réservé aux militaires et aux chercheurs universitaires.
Comme Internet 1 est devenu hyper commercial et social et surtout encombré, devinez où ont migré les militaires et chercheurs ? Sur Internet 2 et ce nouvel Internet possède des caractéristiques de connectivité impressionnantes, comme le démontre la capture d’écran d’une de mes «slides». Imaginez… Le CERN a établi en 2005 le record encore inégalé : 5,44 Gigabits/seconde… Et dire que l’infrastructure de transport du PC1 Cable peut permettre à Internet 2 d’atteindre 640 Gigabits/seconde…. Bienvenue à Internet 2 et à quand Internet 3, 4 ou 5?
En fait, il n’y a pas de limites au nombre d’Internets ou comme les appelle Michel, espaces de connectivité… Bref où est le Web 2.0 dans tout cela ? Catalyseur de changement entre 2005 et 2010, il risque de passer bientôt à l’Histoire. O’Reilly parle de Web Squared, Berners-Lee de Web sémantique, Anderson d’Internet des choses. Et Michel Cartier lui, parle d’une immense fracture mondiale, de bouleversements que nous vivons à tous les jours. Pas seulement dans notre utilisation des technologies mais aussi dans notre vie sociale, économique, politique et même environnementale !
Bienvenue dans un monde post Web 2.0 mais pas pour les entreprises, surtout à l’interne car ces dernières sont presque deux à trois ans en retard sur les usages personnels sur le Web et sur Internet. Et loin de s’amenuiser, cet écart grandit !!!
MAJ1
J’ai eu beaucoup de commentaires et de retweets à la suite de ce billet mais malheureusement, les commentaires ne se sont pas inscrits ci-dessous, dans l’espace prévu à cette fin. Donc, je reproduis ici le courriel que j’ai reçu d’André Mondoux :
Bonjour Claude.
Tel que promis, deux articles. Ils seront publiés – si ce n’est déjà fait – dans les semaines qui suivent. Je n’ai pas les références exactes (ce sont deux revues françaises : Les cahiers du numérique et TERMINAL), mais si tu en as besoin, je te les ferai parvenir. L’idée de fond est que ce n’est pas tant le retour du mainframe dans la mesure où avec ce dernier les rapports de force/politiques étaient clairs : le centre et le « dumb terminal »… Maintenant, la structure ressemble effectivement au mainframe, mais ce dernier apparait non plus comme un rapport politique, mais bien l’horizon du monde lui-même (le dumb est devenu « client » supposément émancipé/ la technique semble « autonome » – ce que Cartier nomme technoscience….). Les conséquences et implications sont décrites dans les articles que je te fais parvenir bien humblement.
Cordialement,
André
J’aime bien cette précision sur le mainframe: du rapport de forces politico-technologique entre un centre intelligent et une périphérie bête et stupide alors que le SYSTÈME aurait évolué pour devenir autonome et inclusif, l’ordinateur planétaire ou le système-monde comme le nomme André Mondoux, étant connecté à l’intelligence et aux émotions consommatrices de deux milliards d’humains/clients. Et oui, je vois déjà d’autres commentaires affluer aux sujet de la Matrice et de Big Brother… Ce faisant, je joins le Pdf du texte d’André intitulé Mon Big Brother à moi.
MAJ2:
Et comme une mise à jour ne vient jamais seule et surtout comme le hasard fait bien les choses, Chris Anderson et son magazine Wired viennent remettre de l’eau à mon moulin en cette fin de journée. Sur Twitter, j’ai donc intercepté un lien qui m’a amené sur un article tout frais paru (45 mins.) et qui porte sur quoi ? Je vous le donne en mille: « The Coming Cloud Wars: Google+ vs Microsoft (plus Facebook)». Bonne lecture !
Le Web 2.0, so¨passé¨ ?
20 novembre 2010Il en a été un peu question lors du dernier webcom-Montréal et encore plus à Web 2.0 Summit. Il en sera aussi question à LeWeb à Paris dans quelques jours… Je vais aussi en parler dans ma prochaine conférence, mardi prochain devant les membres de la SQPRP. De quoi au juste ? Que le Web 2.0 perd de son actualité au profit de l’Internet des données et applications ainsi que du Web au carré ou plus communément nommé par Tim O’Reilly, Web Squared. Ce faisant et pour des besoins de mémoire, je tiens à republier le billet que j’ai commis sur ce sujet et qui me semble encore tout frais d’actualité:
C’est Tim Berners-Lee qui a mis le feu aux poudres… Depuis le temps que je vous écris que le Web en 2009-2010 fleurira de vos données «It’s all about Data» et que j’écris sur la guerre des données (Data War) qui se joue entre les grands comme Google, Microsoft, Amazon et autres, une guerre qui a pour armes d’accumulation massive le Cloud Computing, le scraping et la portabilité, je croyais donc le sujet entendu. Eh bien, non… Sir Thimoty, qui se présente toujours comme l’inventeur du World Wide Web (www ou encore W3) est venu en rajouter une couche avec une sortie publique fort remarquée, à la conférence TED, en février dernier.
Il est venu parler du futur Web, donc du Web 3.0 où tout n’est que données liées (Linked Data). Il est surtout venu faire la promotion du W3C SWEO Linking Open Data community project. La simple existence de ce projet et ses possibilités a excité les neurones de plusieurs et valu un super billet de vulgarisation dans ReadWriteWeb, édition française. Mais aussi une réplique de Tim O’Reilly et John Batelle, quelques mois plus tard, dans un webcast préparatoire à la conférence Web 2.0 Summit qui aura lieu en novembre à San Francisco. En effet, on ne détrône pas si facilement O’Reilly de sa paternité chiffresque…
Le SlideShare du webcast de Tim O’Reilly le 25 juin dernier
Il est donc revenu à la charge lors de ce webcast en proposant, comme le mentionne l’ami Fred Cavazza dans un excellent billet d’analyse, un Web intermédiaire, soit de Web Squared ou si vous préférez le Web². Comme l’écrit Fred: «Les explications autour de ce Web² sont résumées dans l’article fondateur suivant : Web Squared: Web 2.0 Five Years On ». C’est un article sur le site de Web 2.0 Summit qui appuie leurs prétentions mais les deux compères ont aussi pris le soin de rédiger un «White Paper» pour officialiser leur paternité sur le thème et l’idée.
Ce qui n’a pas empêché une autre grosse pointure, soit Dion Hinchcliffe de venir rajouter son propre grain de sel avec le billet: The Evolving Web In 2009: Web Squared Emerges To Refine Web 2.0. Hinchcliffe, qui écrit aussi pour ZDNet, donne des ateliers sur l’entreprise 2.0 à la conférence bostonienne Enterprise 2.0 et est, pour le bonheur de ceux et celles qui assistent à ses «workshops», un fervent adepte des schémas. Il a donc pondu le schéma suivant:
Hinchcliffe présente donc le Web² comme une suite logique et naturelle du Web 2.0, une forme d’évolution ou comme le dit Fred de «maturation qui va nous amener vers la prochaine itération majeure», soit le Web 3.0, le Web sémantique où les données et les liens fusionnent, là où se crée finalement une interrelation entre toutes les données afin de finalement donner un sens au Data Cloud, un sens généré au départ par les usagers eux-mêmes comme dans le projet original de Linked Data de Berners-Lee.
Sa croissance est exponentielle. Ce nuage va devenir immense et pas seulement avec les données personnelles et tout ce que cela implique au niveau de leur entreposage et de leur portabilité mais aussi de leur protection et sécurité mais aussi celles des entreprises, à l’externe aussi bien qu’à l’interne… Un immense Cloud planétaire! Certains se réfèrent déjà au concept de Neural Net développé en science fiction et en référence aux travaux sur les Artificial Neural Networks, associés à l’intelligence artificielle. D’autres, comme Thierry Hubert, avec son projet Darwin, parlent de Virtual Cortex, issu directement de la «Théorie du Chaos»…
Bref un SupraNet où des agents intelligents se chargent de faire les corrélations pour récupérer de cet immense et chaotique nuage de données et de liens, les informations pertinentes, requises par les utilisateurs.
Et dire que Gene Roddenberry, il y a bien des années, a décidé de donner un nom très particulier au premier robot à cerveau positronique doté d’intelligence artificielle à apparaître dans sa série Star Trek. Ce nom, vous l’avez deviné, c’est : Data…
Premier tweet, premières pubs et premier milliard…
28 juin 2010Décidément, les fondateurs de Twitter ne font rien à moitié ces temps-ci, question d’attirer les feux de la rampe. La semaine dernière, Evan Williams et Biz Stone recevaient le président russe Dimitri Medvedev à leurs quartiers généraux de San Francisco et le faisaient en grande pompe dans la cafétéria. Medvedev a profité de cette visite dans Silicon Valley pour créer son compte et publier son premier Tweet :
Hello everyone! I’m on Twitter, and this is my first tweet. 1:25 PM Jun 23rd via web
Comme on est à même de le constater en visionnant cet événement «historique», son premier message était plus consistant que ce qui apparait en anglais sur le compte…
President Medvedev Visits the Twitter Office from TwitterHQ on Vimeo.
De la bonne pub pour Twitter mais aussi pour le président qui a aussi visité, entre autres, Apple. Parlant de publicité, juste avant, Stone et Williams ont eu à défendre devant la communauté des développeurs les récents changements survenus depuis avril sur la plate-forme californienne de micro-blogging. Des changements beaucoup orientés annonceurs.
Vous avec entendu parler de Twitter Places, Promoted Tweets et Twitter Annotations ? Twitter Places c’est la première incursion de Twitter dans le monde de la géolocalisation. Donc, en conjonction avec Google Maps, de permettre de situer l’origine du tweet .
La fonctionnalité a été mise en service, en douce le 14 juin dernier. Dans un billet sur le blogue de la compagnie, le responsable de ce département chez Twitter, Othman Laraki annonce aussi que ce travail s’est fait en collaboration avec FourSquare et Gowalla, ce qui veut dire une intégration des check-ins dans Places mais aussi la possibilité d’intégrer l’API dans d’autres applications. Comment faire pour avoir accès à ce nouveau service ? Facile, il suffit d’aller dans «Settings» et de cocher la case TweetLocation pour l’activer ou encore de suivre les instructions.
Virage publicitaire et capitaliste ?
Mais ce sont les deux autres qui suscitent plus la controverse chez les développeurs et sonnent l’arrivée en force de la publicité sur Twitter. Les Annotations permet aux développeurs (et à Twitter bien sûr) d’ajouter des informations supplémentaires à un tweet – comme une chaine de texte, une URL, un tag d’emplacement ou des bits de données – sans affecter le compte de caractères (140). Autrement dit, de telles informations constituent les métadonnées du tweet ou de l’utilisateur qui l’a posté et suivent le contenu original dans son voyage à travers la Twittosphère.
Les applications et services peuvent alors prendre ces informations, les filtrer et leur donner une signification. Dans un certain sens, Annotations ressemble au protocole «Open Graph» de Facebook, qui ajoute aussi des métadonnées au comportement des utilisateurs sur certains sites quand ils sont connectés. De même qu’ils le sont avec Facebook, les annonceurs sont intéressés par la capacité de Twitter à les aider à cibler des utilisateurs basés sur leurs intérêts.
Et une fois ce ciblage fait, les entreprises partenaires pourront dans une première phase, se prévaloir de la possibilité d’acheter des mots-clés comme pour Google Adwords et afficher leur tweets promotionnels (Promoted Tweets) dans les résultats de l’engin de recherche de la plate-forme de micro-blogging.
Il s’agit bien là d’une première phase et les autorités de Twitter y vont du bout des pieds avec cette nouvelle initiative car ils savent bien qu’ils marchent sur des oeufs car la publicité sur Twitter n’a jamais été populaire, aussi bien auprès des utilisateurs que des fondateurs eux-mêmes, à preuve ces remarques de Biz Stone sur le blogue de Twitter:
«Over the years, we’ve resisted introducing a traditional Web advertising model because we wanted to optimize for value before profit. The open exchange of information creates opportunities for individuals, organizations, and businesses alike. We recognized value in this exchange and planned to amplify it in a meaningful and relevant manner.
Stubborn insistence on a slow and thoughtful approach to monetization—one which puts users first, amplifies existing value, and generates profit has frustrated some Twitter watchers. Believe me, when your name is Biz and you’re a co-founder of Twitter, it also means putting yourself at the mercy of folks like Stephen Colbert who hit home runs with lines like, « So, I assume that ‘Biz’ in ‘Biz Stone’ does not stand for ‘Business Model’. »»
Et comme le rajoute le COO Dick Costolo, Twitter expérimentera cette formule avec quelques partenaires dont Best Buy, Bravo, Red Bull, Sony Pictures, Starbucks, and Virgin America afin d’évaluer la «résonance» de ces tweets promotionnels. S’ils résonnent bien, on pourra passer à la phase suivante soit leur apparition dans les flux personnels.
Remarquez que Twitter, avec ses 75 millions de membres, n’a pas tellement le choix de prendre ce virage stratégique et embrasser cette nouvelle orientation «business». Il y a un certain Mark Zuckerberg qui les pousse à le faire. D’une part avec le Open Graph et sa politique ouvertement orientée marché. D’ailleurs, le patron de Facebook ne s’en est pas caché la semaine dernière au festival Cannes Lions International Advertising. Deux de ses objectifs sont d‘atteindre un milliard de membres et un milliard de $. Un autre est possiblement d’être bientôt coté en bourse. Plus capitaliste que ça…
Mais tout n’est pas perdu pour les idéalistes… Déjà, certains, comme Joshua Shinavier, voient poindre à l’horizon l’opportunité pour Twitter et Facebook de fournir la matière première du futur Web sémantique… en temps réel !
Mais dans cette histoire qui profite à qui ?
Dix innovations qui changent l’entreprise? Il y a loin de la coupe aux lèvres…
3 juin 2010Par hasard, une fois de plus, je suis tombé sur un Tweet m’indiquant, hyperlien à l’appui, «les dix innovations qui changent l’entreprise». Je n’ai jamais aimé ce genre de classements ou de palmarès mais par curiosité, j’ai cliqué sur le lien qui m’a amené sur le site français 01NetPro. Ce dernier fait son classement ainsi:
1/ Réalité augmentée / Un environnement physique contextualisé
2/ Interfaces utilisateur / Une nouvelle ergonomie pour plus d’efficacité
3/ Travail collaboratif / Un virage vers la messagerie instantanée et le social
4/ Sémantique / Une nouvelle façon de trouver l’information
5/ Poste de travail en ligne / Un bureau accessible de partout
6/ Réseaux sociaux / L’explosion des communautés intra et interentreprises
7/ Affichage dynamique / Une communication à la fois active et passive
8/ Virtualisation / Un poste de travail interchangeable et moins fragile
9/ Géolocalisation / Les bonnes informations au bon moment
10/ RFID / Un décollage qui préfigure l’Internet des Objets
Intéressant car se retrouvent là les innovations et les grandes tendances qui vont avoir un impact majeur sur nos vies personnelles et professionnelles au cours des cinq à dix prochaines années. C’est là que je ne suis plus d’accord avec le titre. Dans un récent billet, j’ai traité des entreprises, de la planète intelligente et de l’intelligence artificielle. J’ai titré sur le Web X.0. Ces dix tendances vont y contribuer certes mais dans le cas des entreprises, il y a encore loin de la coupe aux lèvres.
Dans bien des cas, les entreprises en sont encore à se demander quoi faire avec le Web 2.0, les réseaux sociaux, les blogues et les wikis. Ils en sont encore à la seconde génération d’intranets et se méfient de tout ce qui est collaboratif et qui implique une perte de contrôle du message et du pouvoir qui y est associé. Alors leur parler de réalité augmentée, de Web sémantique (Web 3.0) et d’Internet of things ou d’intelligence artificielle? Nous sommes loin du «mainstream» et employer le présent dans un titre pour qualifier ces tendances est comment dire… prématuré ?
Pour les entreprises, que ce soit des deux côtés de l’Atlantique, je préfère me fier au HypeCycle de Gartner. Comme vous êtes à même de le constater, plusieurs des dix tendances qui «doivent» changer l’entreprise ne sont pas dans le cercle rouge du début de l’adoption mais plutôt loin à gauche dans le «technology trigger». Et remarquez la ligne de temps au bas. Entre cinq et dix ans avant qu’elles atteignent le seuil d’adoption généralisé pour les points bleus et plus de dix ans pour les triangles jaunes…
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas des cas d’exception, en particulier en réalité augmentée, aussi bien aux USA et en Europe avec comme exemple CultureClic. Mais parler d’adoption à large échelle intra et extra muros, c’est une autre histoire. Il faut aussi souligner que l’adoption de ces technologies et de leurs usages passe par du vrai monde. NOUS, comme consommateurs et NOUS comme employés. Nous sommes encore loin du 20% de early adopters de plusieurs de ces nouvelles technologies. Et de convaincre le 80% restant ? Je le répète, il y a loin de la coupe aux lèvres… Avec un grand besoin de gestion du changement!
Le Web en 2010: le vertige des listes et trois tendances lourdes!
30 décembre 2009Je dois vous avouer que j’ai régulièrement le vertige, surtout en hauteur mais aussi à l’approche du Nouvel An… En cette période de l’année, je ressens un sentiment bizarre qui a été identifié hier par l’amie Suzanne Lortie. Elle en a même fait le sujet de son dernier billet sur son blogue: Le vertige des listes…
Un vertige face à un véritable fléau qui afflige régulièrement les médias aussi bien traditionnels que Web mais aussi les blogues, les statuts Facebook et Twitter, surtout en cette période de fin d’année où les bilans sont chose courante. D’ici au début de 2010, on ne verra que ça : top ten IPO candidates for 2010 chez TechCrunch, 10 ways social media will change 2009 ou encore Top 10 YouTube Videos of All Time chez ReadWriteWeb et ainsi de suite.
Je dois avouer qu’il serait aisé de tomber dans cette facilité et de faire mon propre décompte de mes dix meilleurs billets de 2009 ou encore de faire mon appréciation des dix moments marquants du Web 2.0 en 2009 ou encore mieux faire de la prospective et de parler des 10 technologies qui marqueront la prochaine décennie!
Facile et payant. En effet, ces classements, listes et décomptes vous valent habituellement une excellente couverture sur Twitter comme le démontrent les 2 626 tweets faits à date sur ces prédictions de RWW. Et que dire du trafic encore plus important généré sur l’article certes, mais aussi sur l’ensemble du blogue par le biais des liens fournis sur les articles similaires.
Bref, vous le comprendrez, je n’aime pas cette sensation de vertige des listes, de catégorisation, de tout vouloir mettre dans des cases, même si les listes peuvent parfois être utiles comme elles l’ont été au tout début de leur apparition sur Twitter.
Tendances 2010
Mais j’aime bien, à chaque fin d’année, faire un tour de tous les blogues que je suis régulièrement (eh oui, «listés» dans mon Netvibes) question de faire un peu de veille sur ce que seront les grands courants ou tendances lourdes qui vont influencer le Web au cours de la prochaine année mais aussi au cours des suivantes car les grands courants de fond sont souvent mouvants, changent de forme ou de direction.
Ainsi, plusieurs blogues maintiennent que 2010 sera l’année des gestionnaires de communauté. Certes, plus il y aura de communautés 2.0 sur le Web mais aussi dans l’entreprise, plus il y aura besoin de personnes pour les gérer et les animer. Donc, oui, on en verra de plus en plus, regroupés dans des listes ou communautés comme celle de Luc Legay.
1) L’Internet des données
Mais ce ne sera pas le grand courant de fond. Pour le trouver, il ne faut pas aller très loin. J’en parle régulièrement sur ce blogue : Les données. Et en cela, ReadWriteWeb confirme dans son analyse de la première de cinq grandes tendances pour 2010.
ReadWriteWeb’s Top 5 Web Trends of 2009:
1. Structured Data
2. The Real-Time Web
3. Personalization
4. Mobile Web & Augmented Reality
5. Internet of Things
Eh oui, encore une liste… Les «Structured data» ou encore «linked data», le crédo de Tim Berners-Lee, seront à l’avant-scène tout comme le Web Squared ou Web². En effet, avant de parler de Web 3.0, de Web sémantique ou de Web 3D, certains dont Tim O’Reilly, ont vu 2010 et les prochaines années comme des années de transition et ont théorisé sur cette dernière. Pour en savoir plus, je vous reporte à CE BILLET que j’ai commis plus tôt cette année.
Mais il est tout aussi important pour l’évolution du Web d’être capables de mettre en place une infrastructure matérielle et logicielle robuste et sécuritaire. Où iront toutes les données que nous générons, individus comme entreprises? Ces données gérées et entreposées sont-elles sûres, protégées ? Le Cloud Computing est-il à l’abri des «hackers»? Qu’arrriverait-il aux données en cas de sinistre, de faillite ou de vente de l’hébergeur? Le «nuage» sera-t-il à l’origine d’une cyber-guerre?
Voilà une foule de questions qui seront à l’avant-scène et je vous conseille de lire l’excellente analyse faite par la MIT Technology Review et intitulée «Security in the Ether». Vous y trouverez plusieurs réponses. C’est et de loin, le meilleur article sur le sujet depuis des lunes…
2) Real-Time Web et Web mobile
Et je souscris à l’analyse faite par RWW sur le Real-Time Web et le Web mobile et ce n’est pas pour rien que nous étions plus de 2 300 réunis à LeWeb09 en décembre pour entendre les ténors du Web, dont Evan Williams, nous parler de Skype, Twitter ou UStream mais aussi de Square, de géolocalisation et de la popularité croissante de Foursquare ou Gowalla. Ce qui devrait logiquement déboucher sur l’Internet of Things mais la réalité augmentée elle, devra attendre, n’en déplaise à certain(e)s…
3) L’expertise des retraités
Et n’en déplaise à d’autres, 2010 sera aussi l’année où l’on verra coexister en entreprise quatre générations différentes d’employés et en 2015 l’arrivée d’une cinquième et cela est aussi une tendance lourde… Eh oui, fallait bien que je traite aussi de l’entreprise 2.0. Donc, finie l’utopie de la retraite à 55 ans! Fini aussi l’illusion que les générations Y et NetGen allaient balayer les BabyBoomers et leurs prédécesseurs.
Le Harvard Business Review a ainsi relevé les cinq générations qui devraient se côtoyer dans les entreprises:
- Traditionalistes, nés avant 1946
- Baby Boomers, nés entre 1946 et 1964
- Gen X, nés entre 1965 et 1976
- Millennials (Gen Y), nés entre 1977 et 1997
- Gen 2020 (Gen C ou encore NetGen), nés après 1997
Un peu tiré par les cheveux pour la première et la dernière, vous dites? Regardez bien ce diagramme publié avec le HBR:
Les projections ici voient une décroissance constante des BabyBoomers. Rien de moins certain. Beaucoup d’entre eux reviennent au travail, leur revenu de retraite se révélant insuffisant alors que dans bien d’autres cas, c’est la caisse de retraite de l’entreprise qui est épuisée ou réutilisée à d’autres fins.
Bien des gouvernements sont en train de revoir leur politique de gestion des fonds publics de retraite et songent à mettre en place, comme en France, des incitatifs pour les entreprises à récupérer les savoirs de leurs retraités, comme je mentionnais dans ce billet.
D’ailleurs, le HBR note:
«In 1986, when the youngest Baby Boomers entered the workforce, the percentage of knowledge necessary to retain in your mind to perform well on the job was about 75 percent (according to research by Robert Kelley). For the other 25 percent, you accessed documentation, usually by looking something up in a manual. In 2009, only about 10 percent of knowledge necessary to perform well on the job is retained — meaning a myriad of other sources must be relied upon.»
Pour 90% des savoirs et des expertises nécessaires pour bien accomplir son travail, il faut avoir recours à d’autre chose que sa propre mémoire. De là l’importance de créer la mémoire d’entreprise™ et les retraités ont un rôle important à jouer dans cette construction.
Plusieurs entreprises comme IBM (ci-dessus) et sites publics comme YourEncore proposent déjà aux retraités de troquer leurs expertise contre des $$$ sonnants et trébuchants et favorisent aussi le transfert d’expertise entre les jeunes travailleurs et leurs aînés à la retraite. Ce phénomène de création de communautés «idéagoriennes», soyez-en certains, va s’accélérer à partir de 2010!
Le Web en temps réel: nouvel Eldorado ou étape transitoire?
10 août 2009Plus d’une semaine sans avoir écrit une seule ligne sur mon blogue… Syndrome de la page blanche??? Non, c’est juste une panne d’inspiration… Ce matin, c’est l’ami Christian Joyal, qui m’a «dépanné» sur Twitter. Christian venait de publier ce Tweet: @iamkiai: Betting on the Real-Time Web http://tinyurl.com/kk9a2g
Référence est faite à un article paru dans l’édition Web de BusinessWeek sur un nouveau phénomène qui est en train de monter en puissance, qui est la nouvelle «lubie» de l’ami Laurent Maisonnave et qui se nomme le «Real-Time Web». Laurent en parle comme du nouvel Eldorado du Web alors que John Borthwick, un des investisseurs de Twitter et CEO de betaworks en parle comme du «Next Big Thing». Pas d’accord. Je suis toujours d’avis que le Web 3.0 sera sémantique. Donc, le Real-Time Web est, à mon avis, une étape transitoire, ce que Tim O’Reilly et Dion Hinchcliffe ont identifié comme étant le Web Squared ou Web² . Mais cette étape, à n’en pas douter, est très importante.
Pour les investisseurs Internet tels que Borthwick ou Ron Conway, c’est un marché de plusieurs milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. D’ailleurs l’article de BW propose un « slide show » de 59 diapos présentant toutes les compagnies ou « startups » présentant des produits à même de générer le Web en temps réel. Bien sûr, Twitter, TweetDeck, SeesmicDesktop ou FriedFeed, mais aussi Kyte et UStream ou ChartBeat, etc. Pas surprenant que Twitter ait levé récemment un 35 millions $.
It’s all about Data…
Vous connaissez ma lubie pour les données sur le Web…C’est là l’enjeu crucial… Le futur du Web va se jouer sur ces données. Les nôtres et celles des entreprises. Le Web 3.0 ou 4.0 ou sémantique ou autre sera celui qui réussira à faire un tout cohérent de ce que le Web 2.0 et le Web en temps réel ou Web² vont produire dans les prochaines années, soit une masse gigantesque de données. Sir Tim Berners-Lee parle du défi de lier toutes ces données et met de l’avant le W3C SWEO Linking Open Data community project.
De son côté, Google, qui d’autre, a lancé plus tôt cette année, sa nouvelle option Google Squared. Tiens donc… Et c’est la VP Marissa Mayer qui en avait fait l’annonce dans cette vidéo:
Cette même Marissa Mayer que j’avais rencontrée à Paris à la conférence LeWeb08. J’avais ensuite écrit dans mes billets post-conférence :
« Mais voilà qu’en début d’année, madame Mayer en remet une couche et signant sur le blogue de Google un long billet sur le futur de la recherche Web : «The Future of Search», un remarquable travail d’analyse de l’avenir de Google Search. Ce que je retiens, c’est le dernier paragraphe de la conclusion où elle parle de l’engin de recherche idéal et le reproduis ici :
Un engin intuitif et qui peut chercher de lui-même dans des carnets de vie personnels (ou LifeLogs) ou dans des banques de mémoire d’entreprise. Après Microsoft et Twine, Google entrera de plein pied dans le Web sémantique.»
Cet engin intuitif, c’est justement ce que Mme Mayer a présenté avec Google Squared, du moins à son premier stade de développement. Et comme je le disais, il y a d’autres joueurs, ne comptez pas Microsoft pour battu et regardez aussi des illustres inconnus pour le moment comme Twine et Darwin. Et en particulier cette dernière soit Darwin Development Corporation, une startup de Boston avec des ramifications montréalaises, fondée par Thierry Hubert. Les deux premiers paragraphes de leur présentation sur leur site en dit beaucoup :
« We believe that our Emergence Ranking™ of Web events produces a more meaningful result to users over the existing popularity ranking techniques. Our Awareness Engine™ is named DARWIN because it classifies and correlates Web events according to attractors of the chaotic nature of the Web 2.0.
DARWIN embraces the growing and unstructured Web events into a scaleable ecosystem transforming this “chaos” of information into a meaningful and targeted expression for its users and clients.»
Et le Web 3.0 basé en partie sur ces outils de recherche et d’analyse intuitive des données viendra finalement concrétiser en entreprise la dixième et dernière étape de ce que je nomme la Mémoire d’entreprise™. C’est Jon Husband qui m’avait mis sur cette piste il y a quelque temps en disant qu’il est buien beau de vouloir créer une mémoire en entreprise, de bâtir, communiquer, partager, identifier, agréger, récupérer, transmettre, documenter et gérer les savoirs mais il faut, pour faire tout cela, être capable de rechercher et trouver ces savoirs dans des montagnes de données ainsi générées en entreprise.
Pour cela, il faut certes lier les données, mais aussi un cortex virtuel pour faire les corrélations et extraire l’information du chaos de données…
Web 3.0. O’Reilly réplique avec le Web Squared…
25 juillet 2009C’est Tim Berners-Lee qui a mis le feu aux poudres… Depuis le temps que je vous écris que le Web en 2009-2010 fleurira de vos données «It’s all about Data» et que j’écris sur la guerre des données (Data War) qui se joue entre les grands comme Google, Microsoft, Amazon et autres, une guerre qui a pour armes d’accumulation massive le Cloud Computing, le scraping et la portabilité, je croyais donc le sujet entendu. Eh bien, non… Sir Thimoty, qui se présente toujours comme l’inventeur du World Wide Web (www ou encore W3) est venu en rajouter une couche avec une sortie publique fort remarquée, à la conférence TED, en février dernier.
Il est venu parler du futur Web, donc du Web 3.0 où tout n’est que données liées (Linked Data). Il est surtout venu faire la promotion du W3C SWEO Linking Open Data community project. La simple existence de ce projet et ses possibilités a excité les neurones de plusieurs et valu un super billet de vulgarisation dans ReadWriteWeb, édition française. Mais aussi une réplique de Tim O’Reilly et John Batelle, quelques mois plus tard, dans un webcast préparatoire à la conférence Web 2.0 Summit qui aura lieu en octobre à San Francisco. En effet, on ne détrône pas si facilement O’Reilly de sa paternité chiffresque…
Le SlideShare du webcast de Tim O’Reilly le 25 juin dernier
Il est donc revenu à la charge lors de ce webcast en proposant, comme le mentionne l’ami Fred Cavazza dans un excellent billet d’analyse, un Web intermédiaire, soit de Web Squared ou si vous préférez le Web². Comme l’écrit Fred: «Les explications autour de ce Web² sont résumées dans l’article fondateur suivant : Web Squared: Web 2.0 Five Years On ». C’est un article sur le site de Web 2.0 Summit qui appuie leurs prétentions mais les deux compères ont aussi pris le soin de rédiger un «White Paper» pour officialiser leur paternité sur le thème et l’idée.
Ce qui n’a pas empêché une autre grosse pointure, soit Dion Hinchcliffe de venir rajouter son propre grain de sel avec le billet: The Evolving Web In 2009: Web Squared Emerges To Refine Web 2.0. Hinchcliffe, qui écrit aussi pour ZDNet, donne des ateliers sur l’entreprise 2.0 à la conférence bostonienne Enterprise 2.0 et est, pour le bonheur de ceux et celles qui assistent à ses «workshops», un fervent adepte des schémas. Il a donc pondu le schéma suivant:
Hinchcliffe présente donc le Web² comme une suite logique et naturelle du Web 2.0, une forme d’évolution ou comme le dit Fred de «maturation qui va nous amener vers la prochaine itération majeure», soit le Web 3.0, le Web sémantique où les données et les liens fusionnent, là où se crée finalement une interrelation entre toutes les données afin de finalement donner un sens au Data Cloud, un sens généré au départ par les usagers eux-mêmes comme dans le projet original de Linked Data de Berners-lee.
Sa croissance est exponentielle. Ce nuage va devenir immense et pas seulement avec les données personnelles et tout ce que cela implique au niveau de leur entreposage et de leur portabilité mais aussi de leur protection et sécurité mais aussi celles des entreprises, à l’externe aussi bien qu’à l’interne… Un immense Cloud planétaire! Certains se réfèrent déjà au concept de Neural Net développé en science fiction et en référence aux travaux sur les Artificial Neural Networks, associés à l’intelligence artificielle. D’autres, comme Thierry Hubert, avec son projet Darwin, parlent de Virtual Cortex, issu directement de la «Théorie du Chaos»…
Bref un SupraNet où des agents intelligents se chargent de faire les corrélations pour récupérer de cet immense et chaotique nuage de données et de liens, les informations pertinentes, requises par les utilisateurs.
Et dire que Gene Roddenberry, il y a bien des années, a décidé de donner un nom très particulier au premier robot à cerveau positronique doté d’intelligence artificielle à apparaître dans sa série Star Trek. Ce nom, vous l’avez deviné, c’est : Data…
Bienvenue dans le nouveau Web, celui qui n’a pas de nom ni de numéro !
9 avril 2009Faut-il vous faire un dessin pour vous convaincre que le Web 2.0 est maintenant devenu ce que les Chinois appellent «Main Stream» ? Peut-être seulement avec ces photos que j’ai prises de ce que les gens du métier journalistique appellent un «spread», soit deux pages pleines et qui se font face.
Quelle ne fut donc pas ma surprise de recevoir copie de mon hebdo local soit Le Journal de St-Bruno/St-Basile, édition du 8 avril (Eh, oui… je suis un 450) avec en page UNE un titre accrocheur : « Les affaires à l’ère Facebook».
Référence en pages 4 et 5. C’est pas rien… Donc dossier spécial confié à la rédactrice en chef Nathalie Côté qui débute avec ? Je vous le donne en mille : une entrevue avec l’ami Simon Lamarche de chez Adviso et qui explique qu’il s’en sert pour le recrutement :« Ça nous permet de mieux connaitre les gens avant de les engager», confie-t-il à la journaliste.
Cette dernière se penche ensuite sur les entreprises locales. Ainsi elle a trouvé une vingtaine de groupes pour la station de ski Mont St-Bruno dont un créé par le directeur marketing de la station, Maxime Legros qui rencontre un hic avec son groupe de 29 membres :« Le vrai problème qu’on rencontre c’est que c’est dur à l’alimenter de façon générale. On a tendance à vouloir y mettre nos promotions mais ce n’est pas ce qui fonctionne», confie-t-il à la journaliste.
Elle passe ensuite en entrevue quelques autres commerçants de l’endroit et fait ensuite un inventaire des contenus des groupes Montarvillois et sans surprise, il y a un peu de tout, «du concours de décrochage de néons aux photos de gars en bikini», écrit-elle pour ensuite remarquer fort justement que les entreprises et les patrons rencontrés ne savaient pas pour la plupart l’existence de groupes d’employés. La journaliste y va ensuite de sa conclusion en amenant comme spécialiste Marianne Kugler, prof au département de journalisme de l’U. Laval à Québec (probablement une des anciennes profs de la journaliste) qui réitère l’importance pour les entreprises d’être présentes sur Facebook.
Le Web 2.0 n’est plus tendance…
Bref, un bon dossier à mon avis, qui a pour mérite de vulgariser le phénomène sans tomber dans les travers habituels et sensationnalistes de plusieurs médias nationaux et internationaux. J’ai un seul reproche et un vague à l’âme… Pour le reproche, c’est que Nathalie Côté n’a pas fouillé plus loin (volontairement ou pas) pour trouver les vrais réseaux sociaux professionnels pour les entreprises, soit LinkedIn et son pendant français Viadeo.
Le vague à l’âme c’est que le Web 2.0, c’est maintenant du passé comme tendance, une tendance qui a débuté en 2004 avec le FOO Camp en septembre de cette année-là. C’est quoi le FOO Camp ? C’est un rendez-vous organisé chaque année en septembre à Sebastopol dans la vallée de Sonoma en Californie (75 de kilomètres de Silicon Valley) par Tim O’Reilly, le «père» du Web 2.0. Ce camp de deux jours s’appelle donc «Friends of O’Reilly Camp» et regroupe à chaque année, quelque 200 invités, triés sur le volet. Une version «élite» des dorénavant connus «BarCamps»… C’est là en 2004 que Tim a trouvé pas seulement l’appellation web 2.0 mais aussi son essence, qu’il a largement propagée par la suite.
Donc, oubliez Facebook… Pour certains jeunes c’est un site pour les parents et grands-parents. Faudra bientôt aussi oublier Twitter, YouTube, Wikipedia, Flickr et compagnie et regarder ce qui nous attend dans les prochaines années. Je dis cela pour les «early adopters» et les «geeks», bien entendu, car c’est une bonne chose que le Web social atteigne maintenant toutes les couches sociales et ainsi puisse aider à démocratiser nos sociétés et donner plus de pouvoir, plus de voix au chapitre et aux médias à chacun d’entre nous.
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Mais pour tous ceux et celles qui sont constamment à l’affût des tendances et du «Next Big Thing», il faudra regarder du côté du Web sémantique à la Twine, des agents intelligents dans nos smart phones, de la Web-télé, du Cloud Computing et des services Web à la Google et Zoho, de l’apprentissage virtuel à la Second Life, du Serious Gaming, de la réalité augmentée, d’Internet2, et du Metaverse. Bienvenue dans le nouveau Web, celui qui n’a pas de nom ni de numéro !
MAJ
Je ne suis pas le seul à noter les changements d’habitudes dans l’utilisation des plates-formes telles que Facebook et Twitter, à preuve ce billet paru sur CNet et intitulé : « Why Facebook and Twitter are aging gratefully». l’auteur
«Facebook and Twitter users have wrinkles, torn hamstrings, and many, many fillings. And increasingly, they’re beginning to complain about chillblains, varicose veins, and the Social Security system.
In just the last two months, the number of Facebook members over 35 has doubled. And the biggest demographic grouping isn’t 12 to 18. It’s 35 to 44.
ComScore also reported this week that 10 percent of Twitter users are between 55 and 64. That’s the same percentage as are between 18 and 24. In fact, the majority of Twitter users are 35 or older.
And here’s Reuters telling us that 18- to 24-year-olds are 12 percent less likely than average to visit Twitter.»
Avis aux mauvais augures : Le Web 2.0 n’est pas mort. Il évolue !
27 octobre 2008Le tout a commencé le 14 octobre par un billet de l’ami Philippe Martin sur la mort du Web 2.0, intitulé :«Le Web 2.0 est mort, vive le Web 2.0 !». Je ne sais pas si c’est la morosité ambiante, la crise financière, la récession annoncée et les coupures de postes dans les startups du Web 2.0 mais on dirait que bien des gens sont rapides sur la gâchette à prédire la fin de Web 2.0 et en particulier de son phénomène le plus connu : les blogues.
L’ami Laurent Maisonnave a été le premier à relever les propos de Paul Boutin dans le magazine Wired d’octobre où ce dernier écrit :« @WiredReader: Kill yr blog. 2004 over. Google won’t find you. Too much cruft from HuffPo, NYT. Commenters are tards. C u on Facebook?», un clin d’oeil à l’utilisation de plus en plus grande de Facebook et Twitter pour communiquer et s’exprimer sur le Web. Pour Boutin, les blogues sont un phénomène de 2004, récupéré par les médias et les entreprises. Les blogues seraient devenus «affaires», impersonnels…
Oui, il y a plus de blogues d’affaires et donc Yulbiz.org mais impersonnels ? Alors là, pas d’accord ! Boutin n’a pas lu «Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires» et n’a pas suivi nos conversations sur la puissance des blogues de niche ou encore les billets de l’amie Michelle Blanc sur la passion et les affaires… Les blogues ont certes évolué depuis 2004 mais ne sont pas un phénomène à la veille de disparaître.
Selon le plus récent recensement de Technorati, il y en a 133 millions. Difficile de sortir du lot selon Boutin mais est-ce le but premier du blogueur que d’être dans les 100 premiers au monde ? Pas du tout…. Ce n’est pas pour cette raison qu’on commence à bloguer et pas pour cette raison qu’on continue. On commence et on continue parce qu’on a envie d’écrire et pas seulement que 140 caractères… On continue parce qu’on se sent un peu coupables de ne pas publier une journée, on continue pour s’exprimer sur les sujets qui nous passionnent, sur les sujets sont les moteurs de notre vie professionnelle. On blogue parce qu’on veut demeurer «à la fine pointe», parce qu’on tient à ce que notre expertise soit visible, reconnue. Qu’elle soit dans les 100 premiers, tant mieux mais ce n’est pas le but !
Et les blogues vont continuer à évoluer. Le micro-blogging à la Twitter fait partie de cette évolution et oui, on peut y retrouver les «pionniers» tels que Calacanis, O’Reilly et Scoble mais cette tendance à la communication instantanée ne fera pas disparaître pour autant le blogue, comme le blogue n’a pas fait disparaître le journal traditionnel. Les blogues, comme les autres médias sociaux ont changé le rapport de pouvoir face à la liberté d’expression. Twitter n’amène rien de neuf de ce côté. Toutes ces formes d’expression écrites sont complémentaires, s’influencent et évoluent dans le fond comme dans la forme…
Et cette évolution passe par la vidéo, les podcasts et les vlogues. «Join the video conversation» dit Seesmic Il s’agit bien de l’appropriation de l’image par tous, comme ce fut le cas de l’écrit. Mais l’image, ce n’est pas que la vidéo : il y a la photo, donc Flickr et autres clones du genre… Et quand on parle ensuite de partager vidéos, photos et texte, on pense alors aux réseaux sociaux, à Facebook, Ning, Flickr lui-même et bien d’autres dont Twine…
Twine, c’est le Web sémantique, donc le Web 3.0. À tous les mauvais augures qui annoncent le mort du Web 2.0 : Il n’est pas mort, il évolue ! C’est d’ailleurs ce que notent plusieurs observateurs du Web, dont les rédacteurs de ReadWriteWeb. Ces derniers ont identifié récemment dix tendances lourdes en termes d’évolution :
1. Le Web sémantique
2. L’intelligence artificielle
3. Les mondes virtuels
4. Le mobile
5. «L’Attention Economy»
6. Les sites Web comme services Web
7. La video en ligne / Internet TV
8. Les «Rich Internet Apps»
9. Le Web international
10. La personalisation
À mon avis, ils ne se trompent guère sur les deux premiers et sur le mobile mais oublient la suite logique soit les carnets de vie, ou si vous préférez «LifeLogs», et le «Cloud Computing» avec ses entrepôts de données.
En terminant, je vous réfère aussi à ce billet, paru sur le blogue de Chris Brogan. Il est de Dennis Howlett et est intitulé «Web 2.0 – Was it ever alive?». Un autre mauvais augure qui dénigre le phénomène et son extension en entreprise, soit l’entreprise 2.0. Lisez ce billet mais surtout, lisez les commentaires de Tim O’Reilly en réponse. Non, le Web 2.0 n’est pas mort. Il évolue !
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