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Entreprise 2.0 : le frein de la monoculture du logiciel propriétaire…

19 mai 2009

À la suite de mon billet sur l’entreprise 2.0 et le retard du Québec en cette matière, Nicolas Roberge a  laissé un commentaire fort à propos et auquel je voulais répondre également en commentaire. Mais je voulais y intégrer un autre tableau/image de l’étude réalisée par Forrester. Alors, aussi bien y aller de ce billet en lieu et place…

Donc, voici d’une part son commentaire :

Superbe analyse! J’ai particulièrement aimé le passage qui explique que les entreprises et gouvernements ont fait la plupart de ses investissements internet avant 2001. Toutefois, avec la venue du SOA (architecture orientée services), il y avait façon de faire évoluer ces mêmes solutions morceau par morceau, soit sans jeter le bébé avec l’eau du bain. Toutes les technologies sont en mesure de travailler ensemble et d’offrir des solutions intégrées de grande envergure. La monoculture dans l’industrie des TIC au Québec nuit beaucoup à son développement.

L’éclatement d’internet de cette décennie est largement attribuable au logiciel libre qui a réduit les frais reliés au développement d’infrastructures d’envergure.

Et d’une autre, ma réponse :

Nicolas, tu as raison quand tu parles du logiciel libre mais, car il y a un mais,  aussi bien au Québec qu’ailleurs en Amérique du Nord nous avons, comme tu le dis si bien,  une monoculture du logiciel propriétaire et de l’informatique traditionnelle. Cette culture Ti est loin de vouloir changer, si on se fie à cet autre tableau de l’étude de Forrester à laquelle je référais dans le précédent billet.

En effet, si la réduction des coûts des Ti est la principale préoccupation en cette période de récession, l’usage du logiciel libre pour réduire ces coûts est loin dans les priorités. Un maigre 10% des entreprises considèrent très important d’étendre leur usage du logiciel libre alors que 34% disent que ce n’est pas important et je gagerais bien une de mes chemises que dans le 10% on retrouve beaucoup de répondants européens… Et ce n’est pas tout. Le reste du tableau est encore plus navrant…

Pas important non plus de réduire le nombre de vendeurs majeurs de logiciels avec lesquels les entreprises font affaires, pas important non plus d’externaliser les applications et encore moins important de prioriser la dématérialisation de ces mêmes applications. Bref, le Cloud Computing vient en dernier dans les priorités.

Et pourtant aussi bien le logiciel libre que le SaaS et le Cloud Computing sont des solutions à la préoccupation majeure qui est la réduction des coûts des Ti en entreprise. Bref, reste encore beaucoup de chemin à faire avant que la monoculture informatique traditionnelle change. Et sans ce changement, l’entreprise ne pourra pas vraiment se dire ou être 2.0 !

Ce que confirme d’ailleurs un des «gourous» du Web et de l’entreprise 2.0  aux USA, soit Dion Hinchcliffe, que j’ai rencontré l’an dernier à la conférence Enterprise 2.0 à Boston. Ce dernier a publié, à la fin janvier, un billet très intéressant sur ZDNet.com, billet intitulé :« Using Web 2,0 to reinvent your business for the economic downturn». Et sa recommandation no 1 : Move to lower-cost online/SaaS versions of enterprise applications.

En fait, les voici toutes :

  1. Move to lower-cost online/SaaS versions of enterprise applications.
  2. Use Enterprise 2.0 to capture the knowledge and know-how of employees.
  3. Strategically move IT infrastructure to the cloud.
  4. Embrace new low-cost models for production such as crowdsourcing.
  5. Lower customer service costs by pro-active use of online customer communities.
  6. Reduce application development and integration time/expenditures with new platforms and techniques.
  7. Open your supply chain to partners on the Web
  8. Overhauling and reinventing paper and digital workflow.

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2 Commentaires

  • Répondre Éric Noël 19 mai 2009 - 9 h 17 min

    Je ne suis pas convaincu de placer sur le même pied le logiciel libre, le saas et le cloud computing concernant la réduction des côuts.

    Le saas et surtout le cloud computing sont tributaire du logiciel libre dans l’optique d’une baisse de coût.

    Richard Stallman est plus éloquant que moi à ce sujet: « Le cloud computing est tout simplement un piège forçant plus de monde à verser dans la sécurité, à acheter des systèmes propriétaires qui leur coûteront de plus en plus cher au fil du temps. […] L’une des raisons pour lesquelles vous ne devriez pas utiliser des applications Web pour votre travail informatique est la perte de contrôle. C’est tout aussi mauvais que d’utiliser un programme propriétaire. Pour votre informatique personnelle sur votre ordinateur, choisissez un programme qui respecte la liberté. Si vous utilisez un programme propriétaire ou le serveur Web de quelqu’un d’autre, vous êtes sans défense. Vous vous en remettez à quiconque a développé ce logiciel. »

  • Répondre Nicolas Roberge 19 mai 2009 - 11 h 18 min

    Si on se place dans les chaussures des gestionnaires non-TI, l’impartition du matériel et du logiciel (SaaS) ressemble étrangement à la perte de contrôle qu’ils viennent avec un vieux département TI à interne. Les séniors TI n’ont pas toujours l’objectivité nécessaire pour faire évoluer convenablement les systèmes; ils aiment est être en contrôle et le risque n’est pas toléré. Une bonne pratique en gestion de projets TIC est de minimiser les risques. Comment peut-on faire ça? Avoir une seule technologie.

    Je crois que l’écosystème de ses systèmes informatiques d’une entreprise doit être ouvert à tous les concepts. C’est du cas par cas. Par exemple, je ne conseillerais jamais de prendre un SaaS pour son système de mission (ERP par exemple). Toutefois, je crois qu’on peut toutefois le faire héberger en cloud computing en contrôlant la licence et l’évolution.

    Le SaaS est très intéressant quand on veut doter d’un outil qui n’est pas dans son domaine d’affaires. J’ai intégré récemment CakeMail avec son API chez un client et je connais peu d’entreprises qui se spécialisent dans l’envoi promotionnel. Toutefois, plusieurs entreprises le font.

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