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Person of the year

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MAJ – Hastings et Zuckerberg, personnalités de l’année… Et Assange ?

15 décembre 2010

Logiquement, ce billet devrait être celui de mon bilan de la conférence LeWeb, qui a eu lieu à Paris, les 8 et 9 décembre derniers. Pourtant, un sujet tout autre s’est imposé lors du vol de retour vendredi dernier. Dans l’avion, je suis tombé sur deux magazines américains, soit Fortune et Time. L’un titrait sur la « 2010 business person of the year » avec comme photo de couverture le CEO de Netflix, Reed Hastings, tandis que l’autre titrait « Do you want to know a secret » avec comme photo de couverture Julian Assange de Wikileaks. Un excellent papier d’ailleurs sur les grands enjeux du secret.

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Bon, je me suis dit que le palmarès ne serait pas le même que dans un magazine d’affaires comme Fortune, lorsque Time dévoilerait SA personne de l’année et je croyait dur comme fer que le reportage sur Assange, datant du 13 décembre, servirait d’introduction à sa future nomination comme personne de l’année. Je me suis trompé…

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Le magazine Time vient de nommer Mark Zuckerberg comme SA personnalité de l’année 2010. Dans Fortune, le jeune milliardaire et fondateur de Facebook est arrivé quatrième dans le décompte des 50 personnalités business de l’année. Oh, en passant, parmi les 25 premiers, douze sont du domaine des nouvelles technologies, soit 50% de la représentation. Dans les cinq premiers, on en retrouve trois: Hastings en premier, Steve Jobs en troisième et Zuckerberg en quatrième.

Les autres ?

6e = Robin Li, Baidu
7e = Larry Ellison, Oracle
10e = Jeff Bezos, Amazon
11e = Eric Schmidt, Google
12e = Mark Pincus, Zynga
15e = Sam Palmisano, IBM
18e = Marc Benioff, Salesforce
19e = Marc Andreessen, Andreessen Horowitz
23e = Dick Costolo, Twitter

Pour en revenir à la personnalité de l’année, le choix de Fortune peut paraître bizarre avec Reed Hastings de Netflix. De l’aveu même des rédacteurs de Fortune, il n’aurait jamais dû se retrouver en premier et faire la couverture mais qu’on le veuille ou pas, les actions sont en hausse de plus de 200 % ce qui en fait aussi le « stock of the year ». Mais surtout, Netflix est en train de devenir plus qu’un simple phénomène mais une véritable révolution dans la distribution et bientôt qui sait dans la production de films en streaming sur Internet.

Va pour ce choix mais Zuckerberg comme personnalité TIME de 2010 ? Selon eux, ce dernier a mis en contact plus de 500 millions de personnes et ainsi créé le troisième plus important pays du monde ??? Oui mais… Car il y a un mais. En termes d’impact, je crois que Julien Assange et Wikileaks en ont eu beaucoup plus et soulèvent beaucoup plus de questions, de réactions, de prises de position. Wikileaks pose des questions sur la liberté de la presse, sur la convergence entre la presse traditionnelle et les nouveaux médias Web, sur ce qui est ou devrait être secret, et encore plus sur l’avenir d’Internet et la volonté des puissants de baîllonner notre liberté personnelle et collective…

On verra pour les autres publications qui font aussi ce genre de nominations mais pour ce qui est de TIME, il en est plusieurs à penser que leur comité de sélection s’est couché devant des pressions « officieuses »: De dire l’ami Philippe Martin sur son mur Facebook: « je pense plutôt qu’ils ont reçu d’énormes pressions pour ne pas nommer Assange allant contre le vote du public, c’est politique ».

Philippe a raison.  Je crois qu’Assange méritait le titre. On donne bien le Nobel à un dissident chinois qui milite pour les droits de la personne. Là, on ne dérange que le gouvernement Chinois et c’est voulu. Mais nommer Assange personnalité de l’année dérange trop de monde et ce n’est pas voulu !

MAJ 1

Selon ce que rapporte lesaffaires.com, Assange était en avance dans le vote populaire pour le titre de personnalité TIME de l’année mais ce vote aurait été « modéré » par un comité restreint d’experts ainsi que par les journalistes du magazine. Puis-je rajouter : « désireux de ne pas trop déplaire au gouvernement des USA qui en a fait son ennemi public numéro 1″…

MAJ 2

En fait, Assange a gagné le vote des lecteurs du TIME avec 382, 020 votes, loin devant le Premier ministre du Turquie Recep Tayyip Erdogan. Ironique non ? Pour les résultats, consultez le reportage du TIME.

MAJ 3

Et je ne peux qu’être d’accord avec le commentaire de Michelle Sullivan sur son babillard Facebook: « Sorry Mark, I don’t agree with Time Magazine’s choice for person of the year. And don’t tell me Time is incapable of making controversial choices – Hitler was named Time’s Man of the Year for 1938 in January 1939, only months before WWII was declared by the Allies. He had already annexed Austria by then, and Kristallnacht had taken place. I don’t care about the movie. Zuckerberg was so 2009″.

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En France, vous savez, le journal Libération a annoncé dernièrement qu’il accueillait sur ses serveurs une version miroir du site Wikileaks. Libération continue dans la même veine en publiant aujourd’hui un texte qui va dans le même sens que ce billet et titre: Entre Assange et Zuckerberg, Time choisit le moins dérangeant. Voici d’ailleurs reproduit le lead de leur texte : »On attendait Julian Assange, le porte-parole emprisonné de WikiLeaks, et c’est le visage de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, qui s’affiche à la une du magazine américain Time pour sa rituelle « personnalité de l’année ». Un choix « soft » plutôt qu’un choix « hard », pour un magazine qui a pu se montrer plus audacieux par le passé« .


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Votre blogue est-il en train de devenir un bien de consommation ?

29 novembre 2010

En décembre 2006, j’ai commis un billet intitulé: La déferlante sociale… En relation avec le phénomène croissant du contenu généré par les utilisateurs qui faisait, comme je le notais, que le défunt magazine Business 2.0, dans son édition de juillet 2006, avait nommé comme personne la plus influente de l’année dans le domaine des nouvelles technologies, non pas Bill Gates ou Steeve Jobs mais VOUS en tant que producteurs de contenus. Pour ne pas être en reste, la magazine Time faisait de même pour sa personnalité de l’année 2007.

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Une déferlante est une vague et dans le billet, je parlais même de Tsunami. Mais toute vague ou Tsunami finissent par mourir une heure, un jour, un an plus tard, faute d’énergie cynétique…

En sera-t-il de même pour le Web 2.0, pour tous les adeptes et/ou usagers du Web social  et en particulier pour les blogueurs ??? On serait tentés de le croire, du moins pour une partie de ceux qu’on appelle les ¨Early Adopters » dont font partie plusieurs blogueurs. Les temps ont bien changé en seulement trois ans mais trois ans sur le Web, c’est une éternité… Les blogueurs publient de moins en moins sur leur plate-forme préférée, faute en partie à la facilité des flux Twitter et Facebook. Les conversations, comme les monologues se miniaturisent

Plusieurs d’entre vous ont probablement vu passer la référence justement sur Twitter dans les derniers jours: Forrester publiait une mise à jour de sa fameuse échelle des technographies sociales et notait: ¨The story behind the data is pretty clear. The initial wave of consumers using social technologies in the US has halted¨.  Finie la première vague. Point barre…

techno ladder

Et c’est vrai… Le nombre de Early Adopters, personnifiés chez Forrester par les Creators et les Conversationalists a plafonné et pas seulement aux USA. Même chose ici au Québec comme en Europe. Personne n’est à la traîne des autres. Le phénomène est global. Et le nombre de ¨suiveux¨ ou Joiners et Spectators a augmenté, merci à Facebook et Twitter. Faut-il en déduire les flux en temps réel vont tuer à petit feu la conversation sur le Web ou du moins l’opinion et l’analyse commentée et la conversation argumentée et même sujette à de longues polémiques ?

On serait portés à croire que oui. Je ne suis pas le seul à avoir remarqué et écrit que les commentaires sur les blogues se faisaient de plus en plus rares. Les ¨suiveux¨, spectateurs ou consommateurs sont de plus en plus nombreux et pourtant le nombre de blogues augmente : plus de 300 millions dans la Blogosphère… Contradiction ?. Ou assistons-nous au retour du « broadcast », du « one to many » ? À 300 millions vous allez me dire que c’est plutôt du « many to many » mais n’oubliez pas que ce dernier concept nécessite et doit nécessairement générer conversation  et collaboration. Mais les chiffres de Forrester nous indiquent que malgré le nombre, la conversation reste l’affaire de 23% d’individus, soit de 300 millions sur presque deux milliards dInternautes, exactement le ratio des créateurs…

internatstats

Le blogue : une affaire de spécialistes ?

Actuellement, le Web en temps réel règne en maître avec les Twitter et cie. mais arrive aussi la montée en puissance de la géolocalisation et du Web mobile soutenu par ses appareils physiques allant du iPod, au iPhone, au iPad et quoi d’autre encore ? Le Microsoft Surface, le Magic Wall, et surtout une foule d’applications de réalité augmentée. O’Reilly parle de Web Squared alors que d’autre voient poindre l’Internet des objets.

Comme le dit Chris Anderson dans son nouvel essai, le Web est en train de se métamorphoser en bien de consommation par le biais d’applications comme Flipboard. Plus de 70 % des contenus proviennent maintenant de ces applications de plus en plus mobiles. Les Internautes prennent lentement mais sûrement l’habitude de consommer les contenus payants mais très abordables Web. On paie ses chansons, ses magazines, ses livres ou ses nouvelles. Pourquoi pas les blogues ?

La multiplication des sources de contenus devait favoriser l’éclosion des créateurs libres, des contenus gratuits et des logiciels libres. Mais c’est à se demander si le Web en temps réel, les interactions sociales dans les communautés virtuelles mais surtout les applications et les appareils mobiles ne favoriseront pas le retour des spécialistes de création et de gestion de contenus tels les gestionnaires de communautés, les curateurs de contenus et les blogueurs professionnels.

Lors du dernier Podcamp Montréal, j’ai réalisé grâce à l’exposé de l’ami Benoit Descary que toute la Galaxie Sociale 2.0 ne peut avoir de raison d’être que si le blogue sert de fondation, non seulement à notre identité numérique mais aussi à la conversation globale qui a créé le Web social et qui, comme dans une toile d’araignée, sert encore de liant essentiel à la survie de cette toile…

Quel sera donc l’avenir du blogue dans un monde de communautés virtuelles, de rivières d’information, d’applications mobiles, d’Internet des objets ? Et surtout de consommateurs de contenus ? Sera-t-il encore l’expression d’une individualité et d’une expertise mise gratuitement et pour leur plus grand bien à la disposition d’une ou de plusieurs communautés humaines ? Sera-t-il encore cet élément essentiel de notre identité numérique ? Ou deviendra-t-il un autre médium à la carte à consommer sur son iPad ? Vous, vous en pensez quoi ?