Je l’ai déjà écrit aussi bien sur ce blogue que sur Twitter… Je n’aime pas les listes, genre 10 meilleurs ou encore les inévitables prédictions de fin d’année. Toutefois, je n’ai pas pu m’empêcher de traduire et de commenter celles faites par Antone Gonsalves pour ReadWriteWeb, une publication qui, avec ZDNet donne de très bons billets et analyses du Web et de ses tendances pendant toute l’année.
Source: ReadWriteWeb
Voici la traduction en gras italique et mes commentaires en caractères normaux de la première partie de ces prédictions. La suite demain :
«En 2012, la croissance et l’innovation en Ti a été centrée sur les appareils mobiles, les services de cloud computing, réseaux sociaux et le Big Data. L’année 2013 est susceptible de voir l’adoption s’accélérer dans tous ces domaines, de nombreuses sociétés passant des tests et de l’expérimentation à la phase de déploiement. Ce qui suit sont en fait les prévisions 2013 pour quelques-unes des nouvelles technologies en entreprise avec la plus forte croissance. Si 2012 vous a semblé être une année tumultueuse, attachez vos ceintures avec de la broche. L’année qui vient va être tout aussi sinon plus cahoteuse».
Vous remarquerez que l’auteur fait ses prédictions de façon «sécuritaire», s’attachant à traiter de six grand secteurs technologiques qui ont déjà un certain impact dans les enterprises mais qui selon lui, devraient bousculer les us et coutumes des gens des Ti. Les changer ? Pas si facile…
1. Big Data
«La première place va au Big Data. En 2013, les entreprises vont continuer à dépenser beaucoup plus sur les bases de données et des outils d’intelligence d’affaires pour stimuler l’innovation et d’accroître l’efficacité opérationnelle. Les technologies traitant le Big Data auront le plus d’impact dans le secteur financier ainsi que la recherche médicale et scientifique. Les autres entreprises souhaitant déployer l’analyse d’affaires et la visualisation de données se tourneront vers ces secteurs pour des exemples ou modèles à suivre..
International Data Corp définit le Big Data comme nouvelle génération «technologies et architectures, conçues pour extraire la valeur économique de très grands volumes et d’une grande variété de données, permettant de les capturer, de les forer et/ou analyser à très grande vitesse». En 2010, les entreprises ont dépensé 3,2 milliards US$ à travers le monde en matière de technologie Big Data.
En 2015, les dépenses en grosses données (Big Data) atteindront 16,9 milliards US$, ce qui représente un taux de croissance annuel composé de 40%, soit environ 7 fois le taux de croissance de l’ensemble du marché de l’information et des technologies de la communication selon IDC. Parce que la croissance sera supérieure à l’offre d’emplois à l’interne, les entreprises devront se tourner vers les fournisseurs de services d’infonuagique (cloud computing), ce qui devrait permettre de soulager la charge de travail des équipes informatiques à l’interne.
Alors que les logiciels et les services devraient constituer la majorité des dépenses en Big Data, les entreprises, au contraire vont dépenser beaucoup plus et à un rythme plus rapide en infrastructures. Les dépenses de stockage seront les plus importantes jusqu’en 2015 avec un taux de croissance annuel composé de plus de 61%, selon IDC.»
Ici, quand il est question de stockage, je ne peux qu’être d’accord. Le volume de données produites par chaque employé au sein d’une entreprise croît de façon exponentielle avec les nouveaux outils de production et de publication d’informations et de données. Une entreprise de plus de 5 000 employés et même les plus petites ne pourront plus se payer des centres de traitement et d’entreposage de leurs données encore longtemps. Vous imaginez les coûts de ces monstres en termes de pieds de plancher en ville, en termes de coûts énergétiques, en termes de coûts d’entretien et de maintenance ? Des fortunes que les entreprises devront économiser en cette période économique trouble.
La solution: l’infonuagique qui repose en grande partie sur l’entreposage, la gestion et la sécurisation des données d’entreprise par une tierce partie. Et le premier maillon, c’est l’entreposage, ce qui comprend toutes les infrastructures dont la bande passante, l’électricité pour le chauffage/climatisation et pour faire tourner les serveurs, l’accès et la sécurisation d’immenses entrepôts, construits de toutes pièces dans des déserts ou dans des plaines arctiques ou encore de nouvelle génération plus verte et même dans des conteneurs flottants !
Tout cela, on en parle comme la tendance 2013 mais on en parlait en 2007-2008 et à cette époque Microsoft avait permis un reportage intéressant réalisé par J. Nicholas Hoover, d’InformationWeek sur la construction d’un méga-bébé de 550 millions $. Plus d’un demi-milliard investi dans les montagnes à l’ouest de San Antonio au Texas, donnant ainsi de l’emploi à près de 1 000 personnes sur presque deux ans. (Et vlan dans les dents au gouvernement du Québec qui a refusé à Google de venir en construire un au Québec).
Des classes comme pour les porte-avions
Dans son reportage, on apprenait aussi deux autres informations intéressantes sinon fascinantes. D’une part que Microsoft veut être le plus «vert» possible et a demandé à son contracteur de sauver tous les arbres du site mais qu’il va dévorer des quantités énormes d’énergie et d’eau (pour le refroidissement). L’énergie proviendra des filières nucléaire et éolienne. D’autre part, on y apprend également que Microsoft a en chantier entre 40 et 50 de ces méga-centres et que comme pour les porte-avions américains, ils sont identifiés selon des «classes» .
Source : InformationWeek
Celui de San Antonio est de la classe «Quincy», la plus vieille et la plus traditionnelle dans son design. La classe «Chicago» sera la prochaine et la plus gigantesque avec des centres faits d’immenses containers remplis de serveurs, (comme dans la vidéo de Google) prêts à être démantelés et déplacés au besoin. des entrepôts mobiles, quoi…
Lors de la conférence Web 2.0 à San Francisco, le CEO de Sun, Jonahtan Schwartz avait aussi parlé de l’importance que prendrait l’économie d’énergie, donc la virage vert mais pas seulement pour les arbres épargnés. Surtout en consommation d’énergie. Microsoft y pense déjà et prévoit ainsi une nouvelle classe d’entrepôts, soit la classe «Dublin» dont le focus sera entièrement sur les économies d’énergie. Et comme pour les porte-avions, Microsoft entend bien annoncer prochainement d’autres constructions, d’autres classes de centres et le démantèlement des plus vieux et plus énergivores…
Bref. ce n’est pas pour rien qu’InformationWeek, faisait récemment sa UNE sur le Big Storage. Ce n’est pas juste à des fins personnelles que Google, Microsoft, Amazon, SalesForce, Sun ou IBM, se font une lutte planétaire en ce domaine. Ce n’est pas pour rien que la NSA, aux USA se construit un méga-centre d’une capacité de 1 000 Pétabytes (voir ci-dessous).
Et ce n’est pas pour rien qu’ici au Québec Telus fait figure de leader dans le domaine après avoir annoncé en 2011 le construction d’un centre de données de 65 millions CAN$. Donc OUI au Big Data en 2013 mais aussi au Big Storage…
Demain, la seconde partie traitant des cinq autres tendances soit :
2. Software-Defined Networking
3. In-Memory Computing
4. Les technologies sociales mènent la collaboration d’entreprise
5. Windows 8 ne suscite pas l’engouement espéré
6. La ludification l’emporte
Je vous avertis tout de suite, les numéro 2 et 3 sont intimement liées à la première soit le Big Data et sa corollaire l’infonuagique. Des trois autres, je traite régulièrement de l’avancée de la collaboration dans le concept d’entreprise dite sociale et plus récemment de ludification. Et c’est un secret de Polichinelle que oui, Windows 8 n’atteindra pas les attentes et que beaucoup d’entreprises se tournent actuellement vers d’autres solutions bureautiques et SaaS telles que la suite Google ou encore Zoho.
2 Commentaires
[…] en détails avec les commentaires du traducteur : – 1ere partie : https://emergenceweb.com/blog/2012/12/six-tendances-ti-qui-vont-bousculer-les-entreprises-en-2013-pre… – 2eme partie : […]
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