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Claude Malaison

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L’entreprise 2.0, dans tous ses états en 2009 ?

25 mai 2009

Le premier bouquin collectif que j’ai commis et 2004, avec la complicité de Michel Germain et huit autres auteurs s’intitulait :«L’intranet dans tous ses états» et visait à dresser alors, le portrait de l’évolution fulgurante de cet outil de communication technologique, né presque dix ans plus tôt, des officines des départements Si/Ti des grandes entreprises et ministères gouvernementaux. L’intranet 1.0 a vécu, prospéré puis décliné.

En 2005, on a commencé à entendre parler de Web 2.0, de collaboration et de wikis… Dans les milieux spécialisés de l’intranet de l’entreprise, on parlait toujours d’optimisation de l’engin de recherche, d’installation de portails d’entreprise, de personnalisation, de CMS et de Single Sing On… Mais aussi d’intégration des trois Nets soit l’Internet, l’intranet et les extranets…Ce fut donc le sujet du second bouquin collectif, avec en sous titre : nouvelle dynamique d’entreprise.

Puis sont venues 2006 et 2007, les années de percée mondiale du Web 2.0. En 2007, surtout, la prise de conscience que ce phénomène ne serait pas passager et allait affecter aussi bien le Web public que le Web d’entreprise. C’est alors que nous avons mis sur pied webcom-Montréal et publié le troisième bouquin collectif :«Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires».

Toutes les firmes de vigie technologique le disaient, de Gartner à Forrester : 2008-2009 devaient être  les années fastes pour l’intégration des stratégies et technologies du Web 2.0 en entreprise, ce qu’on a alors nommé l’entreprise 2.0. Il n’en a pas été ainsi, crise économique oblige, même si certains avaient pris un bon départ avant qu’elle ne frappe. Qui ? Les USA bien entendu mais aussi la France et l’Angleterre. Comme je l’ai dit dans des billets précédents, la Canada a perdu l’avance ou du moins sa place au cours des dernières années, surtout ici au Québec.

Alors que nous réserve la deuxième moitié de 2009 et surtout 2010 ?

Ce questionnement vient tout droit de mes derniers billets qui montrent une adoption plus lente que prévue et surtout une poussée marquée de la vidéo et du crowdsourcing, et non comme on le croit, des réseaux sociaux et du micro-blogging. Tout droit aussi d’un billet écrit par Dion Hinchcliffe et d’une table ronde en Web télé sur l’intranet réalisée en France par TechToc.TV et mettant en scène mes vieux amis Michel Germain et Vincent Berthelot.

D’une part, Hinchcliffe part de la même étude qui m’a servi à publier deux des billets de la dernière semaine et ses conclusions, loin d’être contraires aux miennes, sont interprétées différemment. Mais pour faire une histoire courte, il clame haut et fort que 2009, sera l’année du «grand virage» et ainsi il intitule son billet paru récemment sur ZDNet :«The year of the Shifit to Enterprise 2.0».

Et que dit-il essentiellement ?

# Nearly one in two businesses will make use of Enterprise 2.0 software in 2009.
# Business use of social networking has rough parity with personal use, while a quarter of people are not planning to use the tools at all.
# Concerns about the security issues with social computing is high, around 80%.

# At least 50 percent of organizations will use wikis as important work collaboration toos in 2009.
# Management of content types like SMS/text messages, blogs and wikis are largely off the corporate radar in 75% of organizations.

Dans mes titres, j’ai été moins catégorique car tout en notant la percée de la vidéo et du Crowdsourcing mais aussi la persistante utilisation des wikis comme outils de collaboration en train de remplacer le courriel, j’ai aussi noté que les entreprises demeuraient très attachées à leurs pratiques 1.0, surtout chez les professionnels des Si/Ti, ce que ne relève pas Hinchcliffe, pourtant un ardent défenseur des SaaS et du Cloud Computing, qui, à mon avis, sont la future base technologique de l’entreprise 2.0.

Donc, je ne partage pas l’enthousiasme de Hinchcliffe sur la grande percée en 2009. Je la vois plus en 2010, avec la reprise économique mais aussi et surtout avec une maitrise plus grande aussi bien de l’oeuvre que de l’ouvrage. Nous n’en sommes qu’au début des meilleures pratiques en entreprise et aussi aux premières études de cas. Et surtout, peu de RSI

Donc, l’entreprise est-elle 2.0 ou 1.0 ? Son intranet est-il toujours 1.0 ?

Ce qui m’amène à la récente table ronde de TechToc.TV intitulée :«Qu’est-ce qui justifie le passage de l’Intranet 1.0 au 2.0 ?». D’entrée de jeu, Michel Germain a essayé de faire la différence en un intranet et l’entreprise elle-même ou du moins, c’est ce que je crois car il a insisté sur l’intranet et non l’entreprise. Pour lui, un intranet 1.0 est un intranet informationnel et surtout qui souffre d’une recherche déficiente et d’une infobésité chronique. À ce titre, il se réfère au graphique de Gartner sur les phases de développement de l’intranet :

Il pose ensuite comme comme postulat que l’intranet 2.0 pose ses assises sur la collaboration, la personnalisation et une meilleure recherche, donc beaucoup dans la phase 2 du graphique. Dans ce contexte, je le comprends de parler alors d’intranet 2.0. Par contre, vous voyez que j’identifie l’entreprise 2.0 dans les phases 3 et 4 du graphique.

Vincent, pour sa part, amalgame intranet 2.0 et entreprise 2.0, soit l’implantation d’une nouvelle stratégie collaborative, sociale et manégériale en entreprise, basée sur une nouvelle gamme d’outils issus du Web 2.0 et qui vont des blogues au réseaux sociaux en passant par les wikis, fils RSS, idéagoras, Web télé etc. Bref, voici le teneur de leurs propos recueillis par Frédéric Bascunana, le maitre de plateau. En passant, il n’y a qu’en France et aux USA où on peut avoir ce genre de site avec une programmation 2.0. À quand au Québec Christian ?

Grande différence d’approche de l’intranet 2.0. mais l’approche de l’ami Vincent a plus d’échos de ce côté de l’Atlantique. J’en veux pour preuve le travail de l’ami Chris McGrath avec sa suite logicielle Web 2.0. Voyez comment il la positionnait jusqu’à tout récemment :

En terminant, je tiens à vous souligner le fait que nous serons, Michelle Blanc et moi-même sur le plateau de TechTocTV afin de discuter :«Entreprise et marketing 2.0 état des lieux entre le Quebec et la France». Nous enregistrerons le 6 juin.

Communication interactive Identité numérique LifeLogs Web 3.0

CV 2.0, ePortfolios et Lifelogs. Vous voyez le lien ?

20 mai 2009

Je suis actuellement à la conférence Infopresse sur communications et les ressources humaines et qui va traiter, en particulier de recrutement. L’ami Mathyas Gabor va être le seul à parler de recrutement grâce aux réseaux sociaux, ou recrutement 2.0. Ici, les participants sont massivement des RH et un peu des communications et n’ont guère d’expérience en Web 2.0. Mais il sont ici pout apprendre… C’est un autre exemple du retard du Québec en matière de Web 2.0 ou encore d’entreprise 2.0. Le week-end dernier, je «twittais» allègrement sur le cas de ce Guatémaltèque qui a été arrêté pour avoir twitté sur l’affaire impliquant la mort d’un avocat. Une des personnes qui m’a «retwitté» est une française avec pseudo @Turone. Intrigué, je suis allé voir son profil et bing !

Ce dernier renvoie en URL à cette adresse : http://www.doyoubuzz.com/raphaelle-ridarch. Vous connaissez DoYouBuzz.com ? C’est une «srart-up»-communauté française, créée en 2008 par Ludovic Simon et qui se spécialise dans le CV 2.0. Et là, on est loin du méga Monster.com, un peu pataud…  Avec la communauté buzzienne, nous sommes dans le léger, le dynamique mais aussi le cool avec un format de CV qui doit (et qui à mon avis le fait) plaire à tous les nomades et natifs du numérique.

La communauté du Buzz est aussi bien appuyée par des partenaires de E-recrutement et cabinets de recrutement tels qu’Altaïde, des copains Jacques Froissant et Phil Jeudy, de Météjob, New_Net_Talent et de Pixojob, tous plus rigolos l’un que l’autre mais intéressants parce que certains s’adressent en particulier aux nouveaux métiers du Web.

Quel lien avec le Québec ? Facile… Essayez de trouver un site du genre ici !  J’ai essayé et tapé CV 2.0, Québec dans Google. Une seule référence vers Emploi-Québec qui propose quoi ? Un autre site français soit : easy-cv.com. Faudrait que l’ami Olivier Zara et son entreprise Axiopole déménagent au Québec pour sauver l’honneur, eux qui sont basés à Halifax… Oui, oui, vous avez bien lu : Halifax ! Olivier, qui fait habituellement dans l’intelligence collective, a lancé l’an dernier, son propre produit CV | 2.0.

En fait, au Québec il y a bien UN site mais ce n’est pas du même genre… Il s’agit, en fait, d’une plate-forme qui vise à aider les entreprises dans leurs efforts de recrutement, un peu comme le font LinkedIn, avec LinkedIn Recruiter ou encore Facebook et aussi nous partenaires de tout à l’heure. Nous sommes dans le E – recrutement ou le recrumenent 2.0. Il s’agit de Standout Jobs.com. Voici comment les fondateurs se présentent et présentent leur produit : «Standout Jobs, Inc. is a startup based in Montreal, QC Canada that makes a top-rated Recruitment Communication Platform to power companies online recruiting efforts. Standout Jobs was founded by Benjamin Yoskovitz (CEO), Fred Ngo (CTO) and Austin Hill (Chairman & Angel Investor) in February 2007»

Mais je me pose aussi une autre question existentielle. Tous ces sites sont-ils voués à plus ou moins long terme au même sort que le CV papier ?

Car les nomades et les natifs du numérique risquent d’être attirés par des présentations encore plus «flyées»… Comme celle d’Anthony Roussel sur Twitter ou encore celle de Samantha Slade. Cette dernière est une des pionnières dans ce que certains nomment l’univers des ePortfolios et qui déboucheront bientôt sur les LifeLogs. Et rendus à ce point, nous serons dans le Web 3.0 et même plus…

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Entreprise 2.0 : le frein de la monoculture du logiciel propriétaire…

19 mai 2009

À la suite de mon billet sur l’entreprise 2.0 et le retard du Québec en cette matière, Nicolas Roberge a  laissé un commentaire fort à propos et auquel je voulais répondre également en commentaire. Mais je voulais y intégrer un autre tableau/image de l’étude réalisée par Forrester. Alors, aussi bien y aller de ce billet en lieu et place…

Donc, voici d’une part son commentaire :

Superbe analyse! J’ai particulièrement aimé le passage qui explique que les entreprises et gouvernements ont fait la plupart de ses investissements internet avant 2001. Toutefois, avec la venue du SOA (architecture orientée services), il y avait façon de faire évoluer ces mêmes solutions morceau par morceau, soit sans jeter le bébé avec l’eau du bain. Toutes les technologies sont en mesure de travailler ensemble et d’offrir des solutions intégrées de grande envergure. La monoculture dans l’industrie des TIC au Québec nuit beaucoup à son développement.

L’éclatement d’internet de cette décennie est largement attribuable au logiciel libre qui a réduit les frais reliés au développement d’infrastructures d’envergure.

Et d’une autre, ma réponse :

Nicolas, tu as raison quand tu parles du logiciel libre mais, car il y a un mais,  aussi bien au Québec qu’ailleurs en Amérique du Nord nous avons, comme tu le dis si bien,  une monoculture du logiciel propriétaire et de l’informatique traditionnelle. Cette culture Ti est loin de vouloir changer, si on se fie à cet autre tableau de l’étude de Forrester à laquelle je référais dans le précédent billet.

En effet, si la réduction des coûts des Ti est la principale préoccupation en cette période de récession, l’usage du logiciel libre pour réduire ces coûts est loin dans les priorités. Un maigre 10% des entreprises considèrent très important d’étendre leur usage du logiciel libre alors que 34% disent que ce n’est pas important et je gagerais bien une de mes chemises que dans le 10% on retrouve beaucoup de répondants européens… Et ce n’est pas tout. Le reste du tableau est encore plus navrant…

Pas important non plus de réduire le nombre de vendeurs majeurs de logiciels avec lesquels les entreprises font affaires, pas important non plus d’externaliser les applications et encore moins important de prioriser la dématérialisation de ces mêmes applications. Bref, le Cloud Computing vient en dernier dans les priorités.

Et pourtant aussi bien le logiciel libre que le SaaS et le Cloud Computing sont des solutions à la préoccupation majeure qui est la réduction des coûts des Ti en entreprise. Bref, reste encore beaucoup de chemin à faire avant que la monoculture informatique traditionnelle change. Et sans ce changement, l’entreprise ne pourra pas vraiment se dire ou être 2.0 !

Ce que confirme d’ailleurs un des «gourous» du Web et de l’entreprise 2.0  aux USA, soit Dion Hinchcliffe, que j’ai rencontré l’an dernier à la conférence Enterprise 2.0 à Boston. Ce dernier a publié, à la fin janvier, un billet très intéressant sur ZDNet.com, billet intitulé :« Using Web 2,0 to reinvent your business for the economic downturn». Et sa recommandation no 1 : Move to lower-cost online/SaaS versions of enterprise applications.

En fait, les voici toutes :

  1. Move to lower-cost online/SaaS versions of enterprise applications.
  2. Use Enterprise 2.0 to capture the knowledge and know-how of employees.
  3. Strategically move IT infrastructure to the cloud.
  4. Embrace new low-cost models for production such as crowdsourcing.
  5. Lower customer service costs by pro-active use of online customer communities.
  6. Reduce application development and integration time/expenditures with new platforms and techniques.
  7. Open your supply chain to partners on the Web
  8. Overhauling and reinventing paper and digital workflow.
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Entreprise 2.0 : combler le retard au Québec passe par webcom et les idéagoras !

16 mai 2009

Intéressante coïncidence cette semaine. Je suis interviewé le lendemain de webcom-Montréal par Renaud-Édouard Baraud de l’Atelier.fr. Il est question de faire le bilan de cette édition de la conférence et de marquer le chemin parcouru depuis ses débuts à l’automne 2006. À cette occasion, nous avions accueilli 60 personnes contre 575 mercredi dernier, dont 33 conférenciers qui, pour plus du tiers, provenaient de l’étranger…

Une partie de la grande salle à l’OACI qui qui a accueilli les participants à webcom le 13 mai
Photo de Frédéric Harper

Et à l’automne 2006, peu de gens avaient entendu parler de Web 2.0 et encore moins d’entreprise 2.0. La première conférence avait donc servi à faire découvrir le phénomène. Ce qui n’est plus le cas maintenant. Les participants qui s’inscrivent, veulent maintenant entendre parler de meilleures pratiques et d’études de cas concrets. Quelle différence et quel chemin parcouru depuis…

La place du Québec dans la mouvance Web 2.0

Ce qui nous a amenés à discuter de la place du Québec dans la mouvance Web 2.0. À webcom, Renaud avait posé la question à Michelle Blanc qui avait répondu que nous avions deux ans de retard…  En réponse, donc, je précise que pour ce qui est de l’intégration des technologies et stratégies du Web 2.0 en entreprise, ce que l’on appelle communément l’Entreprise 2.0, le Québec a un retard d’environ 18 mois sur nos Voisins du Sud et de 12 mois sur l’Europe, dont la France, un retard qui tend à se combler grâce, entre autres, à webcom. Cela, je l’ai dit à plusieurs reprises depuis mon billet sur le Québec immobile et la grande noirceur en décembre 2006.

Ce retard s’explique de multiples façons. C’est autant économique que technologique mais c’est aussi culturel. Pour résumer, les entreprises québécoises se sont assises sur leurs investissements intranet faits entre 1995 et 2001, soit avant l’éclatement de la Bulle technologique. Ces investissements ont été importants puisqu’ici, on a privilégié les solutions 1.0, dites «propriétaires». Parlez-en à Cyrille Béraud qui poursuit le gouvernement du Québec.

On a aussi privilégié l’intégration aux architectures technologiques issues de l’informatique des années 70 et 80 et donc intégré des solutions lourdes, complexes et coûteuses soit les IBM, Microsoft et SAP de ce monde. Culturel aussi car au Québec, on a mis l’emphase sur l’information et les outils de travail, efficacité oblige pour suivre l’exemple de nos Voisins du Sud d et de l’Ouest, alors qu’en Europe et surtout en France, on a privilégié la collaboration et le eLearning.

MAJ

Et que dire du retard numérique et du manque de vision politique de nos élus, ce qui a généré l’initiative en faveur d’une politique du numérique au Québec… C’est d’ailleurs revenu au centre de l’actualité en ce long WE avec une série d’articles dans Le Devoir, dont celui-ci. J’ai donc réagi en commentaire et dirigé les lecteurs vers un billet que j’ai commis en juillet 2008 et intitulé : L’avenir du Québec passe-t-il par le numérique ? Réponse : OUI !

Bref, pour prendre connaissance de l’ensemble de mon propos en entrevue, je vous suggère de consulter le site de l’Atelier.fr.  L’entrevue n’y est pas encore mais ça ne devrait pas tarder. En passant, vous y retrouverez toute une série d’entrevues réalisées dans le cadre de webcom. Une très belle et bonne couverture…

De la pénétration du Web 2.0 en entreprise

Bref, coïncidence, ce matin je tombe sur un lien qui m’a été refilé par Carlos Diaz, le PDG et co-fondateur de Blue Kiwi. Un lien sur une étude faite par la firme américaine Forrester sur l’adoption des outils du Web 2.0 par les entreprises, aux USA et en Europe.

Pour Forrester, l’Amérique du Nord équivaut aux USA et quelques compagnies canadiennes de Toronto… Bref, on y voit que l’adoption y est presque similaire, à quelques mois près… C’est plutôt dans les outils que l’usage doit différer mais cette étude ne fait pas cette corrélation. à part le tableau ci-haut, toutes les autres données sont amalgamées… On les amalgame sur l’usage de 10 outils : blogues, wikis, fils RSS, micro-blogging, réseaux profesionnels, idéagoras, «mashups», podcasts, forums et mondes virtuels.

Des surprises….

Et sans surprise, Forrester constate que les grandes entreprises sont plus enclines à déployer ces outils que les PME et que les principaux usages anticipés sont pour le partage de connaissances, les communications corporatives et la gestion de projets. Mais ce qui surprend c’est qu’un très faible pourcentage d’employés utilisent ces outils quand il sont déployés : Un employé sur 10 utiliserait un blogue ou un wiki comparativement à quatre sur dix pour le portail intranet. 4/10 pour l’intranet ? Franchement j’aurais pensé à une proportion plus élevée…

Et une autre surprise m’attendait… L’an dernier, Forrester identifiait les wikis et les fils RSS comme les outils du Web 2.0 les plus utilisés dans les entreprises nord-américaines (voir mon billet sur les wikis). Ce que montre la tableau ci-haut c’est que les podcasts et les idéagoras ont fait une formidable poussée au cours de la dernière année. Les podcasts sont les précurseurs de la Web TV. Les idéagoras, pour leur part, sont générateurs d’innovation et l’outil parfait pour faire face à la crise économique. Reste à voir à quel usage on les emploie : à l’externe ou à l’interne ? Cela l’étude ne le dit pas…

J’ai gardé, comme pour les Smarties (les rouges), le meilleur pour le fin. Plusieurs fournisseurs de solutions Web 2.0 ou même Intranet 2.0 s’évertuent à reproduire le modèle développé par leurs prédécesseurs du 1.0 soit d’offrir à leurs clients potentiels des produits «tout-en-un», des produits qui offrent en un seul «logiciel» ou plate-forme, tous les outils mentionnés par Forrester. Pourtant, les entreprises, de leur côté, ont compris que les outils du Web 2.0 sont modulaires et donc, ont tendance à les implanter séparément, au fur et à mesure que les besoins émergent.

Le responsable de l’étude chez Forrester, Oliver Young, ne semble pas comprendre… Voici ce qu’il écrIt:

«Despite aggressive overall adoption rates, few firms expect to take a holistic approach to Enterprise 2.0 tools — they will deploy single point products instead of sets of tools (see Figure 2). The economics of Enterprise 2.0 are in favor of suites of tools, as end user value rises and prices fall with suites; however, few frms are thinking along these lines yet. Of those firms planning to use Enterprise 2.0 sofware in 2009, 54% will deploy just one or two tools. As a consequence, all the tools will see lower adoption than Enterprise 2.0 overall (see Figure 3).»

Finalement, si on se reporte une fois de plus à la figure 3, il est clair que le phénomène du micro-blogging ne trouve guère d’utilisateurs ou de promoteurs en entreprise, n’en déplaise à Laura Fitton ainsi qu’aux produits développés à cette fin tels que Yammer. Que Twitter ait connu une fulgurante croissance y est, à mon avis, pour quelque chose. En effet, que les vedettes de la télé ou du cinéma y gloussent de plaisir ne fait rien pour générer le sérieux nécessaire. Il faudra que les fonctionnalités soient intégrées dans un autre outil, tels que les réseaux professionnels, pour que leur emploi croisse dans les entreprises et vienne remplacer la messagerie instantanée.

Ce que je tiens à souligner en terminant, c’est l’importance du phénomène des idéagoras et de la Web TV. Ce sont, à mon avis, les deux outils qui domineront le Web 2,0 en entreprise au cours des prochains mois ! Déjà, certains fournisseurs de solutions Web 2.0, tels que Awak’iT ont compris…

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De la nature de mon «coming out» professionnel…

14 mai 2009

Voici la nature de mon «coming out», fait hier soir dans le cadre du Yulbiz-spécial organisé dans le cadre de webcom-Momtréal et repris dans un communiqué.de presse. En passant, je vous reviens demain avec le premier d’une série de billets sur le webcom et ses à-cotés…

CLAUDE MALAISON, LE PIONNIER DE L’ENTREPRISE 2.0,
ET DANY THIBAULT, SPÉCIALISTE EN ÉVÉNEMENTIEL, SE JOIGNENT
AU CABINET DE RELATIONS PUBLIQUES ALLARD HERVIEU COMMUNICATION

Montréal (Québec), le 14 mai 2009 – Allard Hervieu Communication est heureuse d’annoncer la nomination de deux conseillers d’expérience au sein de son équipe : Claude Malaison, un des leaders de la communication interactive et des médias sociaux au Québec, ainsi que Dany Thibault, spécialiste en événementiel.

« L’arrivée de Claude Malaison au sein de notre équipe, à titre de directeur principal, Entreprise 2.0, confirme notre désir d’offrir un service de relations publiques des plus complets avec des outils innovateurs et à la fine pointe, a affirmé Marie-Françoise Hervieu, associée principale chez Allard Hervieu Communication. Avec l’expertise de Claude Malaison et de Dany Thibault, notre offre de services aux entreprises se trouve doublement bonifiée du point de vue des communications internes et externes. »

Considéré comme l’un des pionniers de l’intranet au Québec et l’une des sommités mondiales  en ce qui  a trait à l’intégration des technologies du Web 2.0 en entreprise, Claude Malaison était, depuis 2005, le président d’ÉmergenceWeb.

« Mon expertise au sein du cabinet permettra d’aider nos clients à mettre en place de nouvelles stratégies Web et des outils novateurs tels que les blogues, wikis, réseaux sociaux et idéagoras, a expliqué Claude Malaison. La communication interactive vise à rendre plus efficaces et plus actuelles les communications internes et externes, avec l’utilisation de stratégies faisant appel aux outils interactifs et aux médias sociaux et c’est ce que je suis fier d’apporter à l’équipe. »

En plus de sa participation rédactionnelle active à différents blogues, Claude Malaison dirige une série d’ouvrages collectifs depuis 2002, dont L’intranet dans tous ses états, L’intégration des 3Nets et Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires. Il travaille activement depuis 10 ans à l’organisation de différentes conférences internationales, dont celle du webcom Montréal qui se déroule deux fois par année. Il donne de nombreuses conférences publiques, en entreprise et en milieu universitaire, au Québec, en France et aux États-Unis. Il est ex-président-fondateur de l’Association des professionnels en intranet (API), vice-président, Finances et secrétariat, de l’organisme Yulbiz.org et chargé de cours en Pratiques de la communication interne interactive à l’Université de Montréal.

Voilà pour le communiqué de presse. Vous remarquerez que sur le site Web de notre cabinet, il y a une petite note dans l’en-tête qui précise que nous sommes présentement en refonte 2.0. C’est là, un des premiers effets concrets de ma présence. Attendez-vous donc à un tout autre site d’ici quelques semaines.

Et pour me rejoindre au travail, utilisez cette nouvelle carte d’affaires;

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Mercredi soir prochain, je fais mon coming out !

8 mai 2009

Comme vous aurez pu le remarquer, je n’ai pas été très présent sur mon blogue au cours des derniers jours et je m’en excuse. Oui, oui… Je me sens un peu coupable de vous laisser en plan, sans nouvelles… Faut dire que l’organisation de la conférence webcom-Montréal monopolise beaucoup de mon temps mais il n’y a pas que cela.

En effet, j’aurai à vous annoncer, la semaine prochaine, d’importants changements aussi bien sur ce blogue que dans ma vie professionnelle. Et si vous ne voulez pas attendre à jeudi matin, je vous suggère d’assister à la soirée Yulbiz-webcom qui aura lieu mercredi soir à compter de 18h00 au Bar et Boeuf, situé au 500, rue McGill à Montréal.

C’est à cette occasion que je ferai mon «coming out»… N’en déplaise à l’amie Michelle Blanc, il ne sera nullement question de «Teddy Bear»… Bref, je vous laisse imaginer, ce que NOUS annoncerons en cette soirée très spéciale et qui viendra clôturer une conférence qui s’annonce comme un succès sans précédent. Eh, oui… Selon les rapports que je reçois, le webcom-Montréal, la mouture mai 2009 est si populaire que vous allez forcer le Producteur de l’évènement à changer ses plans de salle afin d’accueillir une foule record !

Bref, ce n’est pas rien… Et je dois convenir que je viens de relever un défi inégalé au niveau de la programmation et ai réuni, ici à Montréal, la meilleure brochette de conférenciers de l’histoire de webcom. Et nous n’avons plus aucun complexe avec les grandes conférences internationales, que ce soit Web 2.0 Expo ou Leweb09 de l’ami Loïc LeMeur à Paris ou encore KM World & Intranets en Californie, organisée par l’amie Jane Dysart.

La place de Montréal

Ce qui me fait le plus plaisir, c’est que webcom prend enfin la place qui lui revient. Celle de plus grande conférence nord-américaine ET francophone sur le Web et les nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC). Nous sommes dorénavant un incontournable, aussi bien pour les agences Web, de communication corporative ou de relations publiques mais aussi pour les «tecchies» avec le webcamp et surtout pour tous les professionnels des communications, des ressources humaines et des technologies quoi oeuvrent au sein des entreprises.

Si nous voulons un Québec numérique, un Québec au premier plan de la nouvelle économie du savoir, cela passe forcément par une prise de conscience collective autour des thèmes abordés à webcom.

En conclusion

Et c’est pour être cohérent avec cette vision d’un Québec du XXIe siècle, avec des entreprises stratégiques et performantes, que je ferai ce fameux coming out, et partagerai avec vous notre vision de l’entreprise québécoise 2.0. C’est donc un rendez-vous, le 13 mai à 18h00. Je vous y invite et espère vous y rencontrer en grand nombre !

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Conférences Web 2.0. Je suis chauvin, j’en conviens et rien à voir avec les Canadiens !

6 mai 2009

J’ai écrit un premier billet sur le sujet des conférences Web le 31 mars dernier. Le temps est venu de faire, ce que l’on appelle chez les Chinois, un «update» ou si vous préférez, dans la langue de Molière, une mise à jour…  Depuis ce temps, de l’eau a coulé sous les ponts, à Lille, Washington, Montréal et quelle autre ville ne sais-je, à travers le monde (plusieurs conférences dans la Silicon Valley. Tellement qu’en faire la liste serait fastidieux…)

Mais pourquoi revenir sur le sujet direz-vous ? Ah ! bonne question et je vous le donne en mille :  parce que nous nous apprêtons à vivre une expérience hors de l’ordinaire à Montréal. Chauvin le mec ? Que oui est ma réponse ! Je parle bien entendu de webcom-Montréal. Et j’en parlerai avec autant de passion jeudi à l’émission le Citoyen Numérique de Michel Dumais à CIBL. En attendant, voici reproduit, le communiqué que nous avons concocté et qui paraît aujourd’hui dans tous les médias du Québec :

«Montréal, le 6 mai 2009 – C’est sous le thème de l’innovation et de l’identité numérique qu’aura lieu, le 13 mai prochain, la sixième édition de la Conférence internationale webcom Montréal à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), à Montréal. Les conférenciers et participants y aborderont des thèmes d’actualité, comme l’identité numérique et l’innovation, mais aussi la valorisation d’entreprises et l’utilisation des outils du Web social comme moyen d’accroître la productivité des entreprises. webcom Montréal est la plus importante conférence francophone nord-américaine sur le Web et les nouvelles technologies de l’information et des communications.

Montréal accueillera plusieurs conférenciers locaux et internationaux dont Marc Canter, fondateur de Macromedia, Patrick Chanezon (Google), Allen Tom (Yahoo), Clara Shih (SalesForce), Jon Frederickson (Innocentive), Cyrille de Lasteyrie, Jessica Lipnack, Gabe McIntyre, Chris McGrath, Éric Blot, Charles Nouyrit, Hervé Fischer, Caroline Allard et plusieurs autres. En tout, plus de 30 conférenciers et leaders québécois de la communication d’entreprise, du marketing Web et du e-Commerce proposeront conférences, études de cas et tables rondes sur trois pistes concomitantes.

« webcom Montréal offre aux participants une foule d’occasions d’apprendre, d’échanger, de participer et de réseauter, a expliqué Michel Chioini, producteur de webcom Montréal. Nous offrons aussi un webcamp gratuit où tous les participants discutent de sujets qu’ils ont eux-mêmes proposés. »

Toute la journée et en direct sur le site de webcom Montréal, organisateurs, conférenciers, commanditaires et participants se succèderont au micro et à la caméra de Christian Aubry et de ses complices, afin d’échanger avec les internautes et de commenter la conférence en cours dans le cadre du webcom Live. Des miniconférences seront également proposées par des intervenants du Web situés en Europe et aux États-Unis. À souligner également, le retour de la formule de SpeedKeynoting gratuit de 15 h 30 à 18 h.

Avec une offre Wifi complète et gratuite, les organisateurs veulent aussi permettre à tous les participants de bloguer, microbloguer ou socialiser librement. Ils proposeront aussi les services de leurs cinq blogueurs officiels qui se partageront la tâche de rendre compte des conférences et autres événements sur leurs blogues personnels. Pour compléter le tout, les organisateurs capteront en vidéo toutes les conférences et les rendront disponibles gratuitement sur le site Web de la conférence au www.webcom-montreal.com.

À 18 h, tous les conférenciers et participants seront invités à se joindre aux membres du Yulbiz-Montréal, un regroupement de blogueurs d’affaires, pour l’événement Yulbiz-spécial qui sera suivi d’une soirée dînatoire organisée par webcom Montréal, où seront invités non seulement conférenciers et participants, mais toute la communauté québécoise du Web et des nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC). Le tout se tiendra au tout nouveau Bar et Bœuf, 500, rue McGill, coin Notre-Dame Ouest. Cette soirée est commanditée par Tourisme Montréal, w.illi.am/ et Allard Hervieu Communication.

À propos de webcom Montréal

webcom Montréal est la plus importante conférence francophone nord-américaine sur le Web et les nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC) et fait, en cela, le pont entre les plus importantes conférences au monde, organisées aux États-Unis et en Europe. webcom est le lieu de rencontre, d’échange et de réseautage et la source d’inspiration de plusieurs spécialistes du e-marketing, de stratégistes et communicateurs, décideurs et entrepreneurs. »

Voilà pour le communiqué… Permettez-moi d’y ajouter quelques informations supplémentaires et d’intérêt. Lors du «webcom-live», auquel vous pourrez participer sur place ou à distance, nous sommes en  train de planifier des présences virtuelles de conférenciers et de tables-rondes en provenance de Québec, New York et Paris… Du jamais vu !!!

Et vous avez noté dans le communiqué ? Le Yulbiz-spécial, qui habituellement se déroule le mardi soir, soit la soirée qui précède webcom, aura lieu cette fois-ci APRÈS la conférence et fera partie d’un méga-évènement qui veut regrouper tout le milieu québécois du Web et des nouvelles technologies. C’est un 6 à 8 mais aussi une soirée dinatoire et un méga-party avec DJ de renommée internationale. Ce sera une soirée privée au Bar et Boeuf, pas très loin du lieu de la conférence.  Ce sera le temps d’y rencontrer tout le gratin montréalais et les conférencier(ère)s du webcom.

Dernier point avant de passer aux autres conférences, je vous souligne que les inscriptions payantes et gratuites dépassent déjà les attentes des organisateurs. Si, comme le dit toujours Bernard Derome, la tendance se maintient, nous serons plus nombreux qu’en novembre. Alors, je dis à tous ceux et celles qui ne sont pas encore sur les rangs : inscrivez-vous vite à cette adresse, pour vivre cette expérience unique au Québec et au Canada. Il n’y a qu’à Boston, San Francisco ou Paris que vous pourrez vivre pareille expérience et encore…

Bon, puisque dans le communiqué, il est mentionné que webcom-Montréal fait le pont entre l’Europe et les USA, voyons ce qui nous attend sur ces deux «fronts»…

Euratechnologies accueille les Canadiens de Montréal

C’est de cette façon que notre hôte Lillois (eh oui en plein pays des Ch’tis) l’ami Jérôme Moles a tenu à faire l’annonce de notre présence, début juin à Lille. Je dis notre, parce que je ne serai pas seul. M’accompagneront les ami(e)s de longue date Philippe Martin et Michelle Blanc. Encore une nouvelle odyssée dans l’Hexagone pour trois des auteurs du collectif Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires.

Pour ma part, je compte aussi participer, comme conférencier, à la rencontre annuelle des responsables de communication interne à Paris, les 3 et 4 juin et le lendemain, je  devrais me retrouver à Lille et retrouver sur place, en plus de Philippe et Michelle, une foule de blogueurs et blogueuses, dont Éric Delcroix et Claire Leblond ainsi qu’une foule d’autres personnes intéressantes. En passant, nous participerons le 5 juin au soir, après nos conférences, à un Yulbiz-Lille. D’autres participations sont à prévoir mais laissons faire le destin…

De retour d’Europe, je me rendrai à Boston à titre de blogueur officiel de la conférence Enterprise 2.0, du 22 au 25 juin. J’ai fait un récent billet sur le sujet mais qu’il me soit permis de rajouter que l’organisation m’offre l’opportunité d’attribuer un billet gratuit pour cette conférence qui est, comme je l’ai déjà mentionné, la «grand’messe» de l’Entreprise 2.0. Alors, à qui la chance ?

Pour ce faire, dites-moi en commentaire, ce qui vous motive. Pourquoi voulez-vous être sur place à Boston en cette fin juin ? Et ne me dites surtout pas que c’est pour assister au dernier match de la finale de la Coupe Stanley entre les Bruins et les Hawks…


Entreprise 2.0 Études Internet Intranet wikis

Un blogue d’entreprise, c’est bien. Un réseau social aussi mais n’oubliez pas les wikis !

4 mai 2009

C’est en relisant le bouquin Wikinomics, de Don Tapscott, que l’idée m’est venue ou plutôt une série de questions… Pourquoi ne parle-t-on actuellement que des réseaux et médias sociaux, que des blogues, de Twitter, Facebook, LinkedIn, etc ? Pourquoi les wikis sont-ils presque tombés dans l’oubli ? Pourquoi seulement la conversation et pourquoi pas la collaboration ? Le Web 2.0 ne serait-il qu’un phénomène d’exposition de soi et à la limite, de participation ?

Ce qui expliquerait que bien peu d’initiatives wikis atteignent un large public, à l’exception de Wikipedia. Et pourtant, les wikis sont et de loin plus populaires que les blogues et les réseaux sociaux en entreprise. Ironique tout de même… Habituellement, les entreprises sont à la remorque de la société et du Web pour ce qui est de l’adoption des technologies du Web 2.0. Et pourtant, dans ce cas, c’est le contraire.

Que ce soit en Amérique du Nord ou en Europe, ce sont, en fait, les wikis et les fils RSS qui sont les principales technologies du Web 2.0 utilisées par les entreprises, comme le font foi ces deux graphiques, l’un de Forrester et l’autre publié par Jane McConell.

Ces derniers datent de 2007-2008 mais un sondage fait par Toby Ward, sur intranetblog.com donne une idée tout aussi cohérente de l’avance qu’ont les wikis sur les autres technologies en termes d’adoption par les entreprises.

L’étude de Ward indique aussi une autre réalité d’entreprise. Même si elles intègrent les wikis et les fils RSS, ces dernières en sont encore à l’ère des intranets 1.0, de la messagerie instantanée et des forums de discussion et si elles envisagent de passer à l’entreprise 2.0 en intégrant ses outils, 48 % d’entre elles le feront avec SharePoint !

Très intéressant… Et très nord-américain comme attitude. La majorité des entreprises ici, comme chez nos voisins du Sud, ont largement intégré les technologies du Web 1.0, technologies dites «propriétaires», dominées par les grands fournisseurs de produits «licenciés» que sont Microsoft, IBM, SAP et autres. Donc, avec de larges et coûteux investissements, pas question de laisser tomber ces dernières pour des solutions en code source ouvert ou l’intégration de logiciels libres…

Mais ça, c’est un autre débat…Mené, entre autres, par Cyrille Béraud, de Savoir-faire Linux , qui poursuit le gouvernement du Québec pour son prétendu favoritisme dans ses appels d’offres, envers Microsoft.

Les wikis, c’est du concret…

Pour en revenir aux wikis, leur utilisation en entreprise donne des résultats à la fois spectaculaires et très probants. Dans son bouquin, Tapscott parle de l’expérience de l’institution bancaire Dreadner Kleinwort Wasserstein, qui a introduit plusieurs pilotes de wikis en 2006. Après 6 mois le traffic dépassait celui de l’intranet. De plus, les usagers ont coupé de 75 % leur usage du courriel et l’entreprise a coupé de moitié le temps passé en réunions… À l’origine de ce projet, JP Rangaswani, CEO de l’année en 2003 et que j’ai rencontré à  LeWeb07 à Paris où il était un des rares conférenciers à parler du Web 2.0 en entreprise. J’avais donc publié ce billet.

Tout aussi efficace comme expérience mais bien plus spectaculaire, c’est ce qu’a fait la CIA avec son projet Intellipedia, mené de main de maître par Don Burke et Sean Dennehy et leur partenaire commercial, nul autre que Google…

Voici ce que j’en disais à la suite d’une présentation faite en juin 2008 à la conférence Enterprise 2.0 à Boston. Efficace et spectaculaire… Deux mots qu’on n’associe guère aux wikis et pourtant… Ces derniers sont aussi à la base du succès de SocialText, le principal fournisseur de wikis pour les entreprises, hors du giron des grands fournisseurs. Leur slogan est porté fièrement par son fondateur, Ross Mayfiled : «Do it the Wiki Way»…

Ci-haut, un montage que j’ai fait avec Ross, son Tshirt «Wiki Way» et leur ancienne page d’accueil, qui montre bien l’aspect pratique de l’utilisation des wikis par les entreprises. La nouvelle page d’accueil de leur site «parle» moins…

Un wiki comme CMS ?

J’aime aussi beaucoup le travail que fait ici au Québec, l’ami Marc Laporte dans le domaine du wiki libre. Marc est une figure internationale dans le domaine et offre une alternative bon marché pour les PME et organismes et associations qui n’ont pas de grosses architectures technologiques traditionnelles à protéger. Marc travaille dans le cadre du projet TikiWiki, projet qui est présenté ainsi :

«TikiWiki CMS/Groupware, is a powerful, multilingual wiki-based Content Management System (CMS). Tiki can be used to create a wide range of web applications, sites, portals, intranets and extranets…»

Le REPEX est une association québécoise que utilise TikiWiki comme CMS générateur de son site Web et d’espaces collaboratifs wikis pour les membres.

Pourquoi le wiki est-il moins glamour que le blogue ou le réseau social ? Peut-être parce qu’il fait un travail de terrain efficace. Celui de regrouper des équipes de travail, de générer des historiques de projet et de les archiver, qu’il permet de travailler sur un seul document au lieu de se perdre en versions, de réduire ainsi le nombre de courriels et comme pour TikiWiki, de remplacer les vieux et lourds CMS… Bref, des résultats concrets et quantifiables en termes de ROI.

En terminant, qu’il me soit permis de vous présenter une autre initiative wiki digne de mention, celle-là dans le milieu de l’éducation. Alors, voici un projet intéressant imaginé par un certain Jeremy, qui termine actuellement ses études de Doctorat à la  Georges Mason University et qui y est probablement chargé de cours.

Entreprise 2.0 Événements

La grande «messe» de l’entreprise 2.0 : I’m blog/attending !

29 avril 2009

Je viens tout juste de recevoir une nouvelle que j’attendais depuis un bon bout de temps… Je serai blogueur officiel à la conférence Enterprise 2.0, qui aura lieu à Boston du 22 au 25 juin prochains. Pour moi, c’est la plus importante conférence au monde sur l’intégration des technologies et usages du Web 2.0 en entreprise. Eh oui,  même devant webcom-Montréal, la conférence où je suis responsable de la programmation et du choix des conférenciers. C’est tout dire…

À Boston, c’est la réunion annuelle et internationale de tous ceux et celles qui oeuvrent professionnellement dans le domaine de l’entreprise 2.0. Et toute la crème des conférenciers s’y retrouve. Certains comme Andrew McAfee, Shaw Dahlen, Clara Shih, Jessica Lipnack, Rishi Chandra, Lee Bryant, Thomas Vander Wal et Laura Fitton, y ont déjà figuré avant de passer par Montréal et s’y retrouveront encore, que ce soit comme conférenciers ou seulement comme participants. En passant, j’ai bien hâte de serrer la pince à Stowe Boyd, Bill Ives, Gil Yehuda, Oliver Marks, Mike Axlerod et bien d’autres. À noter que plusieurs amis blogueurs québécois y seront également dont Pascal Veilleux, Xavier Aucompte et possiblement Jérôme Paradis et Kim Vallée.

Comme pour webcom, l’organisation fait un usage intensif des outils Web 2.0 : Blogues, compte Twitter et #hashtags, communautés de participants et celle-ci pour les blogueurs (voir l’image ci-dessous), bannières à intégrer dans les blogues (exemple ci-dessus) et beaucoup de gratuités dont le Enterprise2Open, l’équivalent du webcamp à Montréal.

Et aussi, la possibilité de visionner mais pas «d’embedder» les conférences dans les jours ou semaines qui suivent l’évènement. Voici donc un lien qui vous amènera à une de celles-ci mettant en vedette Jessica Lipnack, qui sera à webcom le 13 mai et Stowe Boyd, qui devrait y venir en novembre.

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Une autre particularité webcom qu’elle n’a pas, c’est un équivalent du webcom-live sur UStream. Donc, voici un bref aperçu de ce que sera cette année cette conférence, qui en bien des points ressemble à webcom, sauf sa spécificité Entreprise 2.0 et le fait qu’elle dure quatre jours et a lieu une seule fois par année. Je reproduis ci-dessous des extraits des propos (en anglais) de mon collègue et vis-à-vis Steve Wylie :

«The Enterprise 2.0 Conference spans four days with highly engaging workshops, keynotes and breakout sessions. The program is rich with customer examples of Enterprise 2.0 being applied in business today with tangible benefits.

Our conference program is built collaboratively starting with you-the Enterprise 2.0 Community. We welcome you to take part in this exciting process. There are many ways to contribute including following and joining the conversation on the Enterprise 2.0 Blog or joining one of our social networks on Facebook or Twitter to discuss and debate the issues.

Here’s an overview of just some of what we’ll cover at this year’s conference:

Workshops: Immerse yourself in half and full-day instructor-led sessions on the foundational topics for Enterprise 2.0. This year’s program is expanding to include the following:

Keynotes: The keynote agenda will once again feature the leading examples of Enterprise 2.0 in action. True pioneers will walk through the challenges and opportunities around driving internal change at some of the leading companies in the world. Confirmed keynote speakers include:

Shawn Dahlen
Social Media Program Manager, Lockheed Martin IS&GS CIO Office

Christopher Keohane
Social Media Program Product Manager, Lockheed Martin IS&GS – CIO – Architecture Service

Andrew McAfee
Harvard Business School

Conference Sessions: Breakout sessions span three days and cover critical topics in Enterprise 2.0. The program is broken out into six tracks including:

Launch Pad: This event is an opportunity for developers, product managers and entrepreneurs to compete for a chance to present to the Enterprise 2.0 community, where one of four finalists will be named Launch Pad winner.

Starting in the weeks prior to the conference, companies will be given the chance to pitch their best ideas and new products. Beginning with a new “twitter round,” contestants will first describe their idea or product in 140 characters or less. Through the power of the collective intelligence of the greater Enterprise 2.0 community we will select the most interesting, desired, wild, crazy, or cool tools and technologies out there to move on to the next round where contestants will be able to submit a short video describing their idea or product. The final rounds will be held live, on the main stage at the Enterprise 2.0 Conference.

Evening in the Cloud: Register for one of several packages to attend this interactive “customer visit,” focusing on three theoretical ways to move some or all of your legacy apps into the cloud:

Moving the code for existing platforms like .NET, Sharepoint, Java, etc into cloud-based utilities run by vendors of the original technology: a Java utility run by Sun, a .Net utility run by Microsoft, even a Python utility run by Google (Google App Engine)

Moving existing applications from behind the firewall into cloud-based hosting environments like Amazon’s EC2

Re-writing the existing applications to run on platforms as services (PaaS): Salesforce.com’s Force.com, Bungee’s Bungee Connect, Google App Engine, or one of the Rails-cloud providers such as Joyent, RightScale, Brightbox or Heroku.»

En termes de couverture, je vous promets des billets sur ce blogue, bien entendu, au gré des moments libres, mais une couverture intensive sur Twitter que vous pourrez suivre sur #e2conf. Aussi des entrevues en profondeur avec certains conférenciers et conférencières. Leur identité ? Je vous en reparle dans un autre billet.


Communication interactive Événements NTIC

Poussée de fièvre 2.0 dans l’industrie de l’auto ?

23 avril 2009

Comme je l’ai écrit dans mon dernier billet, je m’attendais, hier, à entendre parler de tribus lors de la conférence de Seth Godin à la journée Infopresse360. Il a abordé le sujet mais curieusement ce n’est pas cela qui a retenu mon attention. Ce qui m’a le plus surpris hier c’est que tous les conférenciers ou presque parlent d’automobile… Ce qui m’a fait twitter la réflexion suivante : Curious, everybody’s talking about cars today, even Godin #IPconfSG

Et pas seulement les conférenciers…

Au repas du midi, j’étais assis à côté de l’ami Martin Aubut, anciennement de Canoe. Martin est maintenant avec l’agence Palm + Havas. Et sur quel compte travaille-t-il actuellement ? Je vous le donne en mille sur celui de Volkswagen… Et comme Martin est un spécialiste des communautés, attendez-vous à ce que le constructeur allemand arrive bientôt avec une campagne communautaire. En fait, c’est déjà commencé, humblement dans leur cas, avec un blogue et vidéos YouTube sur le diesel propre…

Coïncidences ? Peut-être mais alors pourquoi dites-moi, je reçois également un courriel de l’agence de relations publiques Morin qui m’annonce le « 33 clés »: Un jeu de fiction immersif et interactif permettant de remporter une MAZDA3 2010 ? Et pourquoi Mazda me suit dorénavant sur Twitter ? Et pourquoi en cette même journée j’apprends que Ford va se servir de 100 blogueurs pour mousser sa nouvelle Fiesta ?

C’est tout simplement qu’en cette période de crise économique, l’industrie automobile semble avoir découvert les vertus et bienfaits des campagnes marketing Web 2.0. Le marketing Web, ce n’est pas ma tasse de thé, donc j’en parle ou j’en écris rarement mais là, je ne pouvais pas passer à côté. Trop de signes, trop de coïncidences…

Hier à la conférence, Tony Chapman a montré ce que son agence, Capital C, était en train de faire pour le Nissan Cube : Du contenu et une campagne générée par les utilisateurs, un concours de personnalisation avec une voiture à la clé à un des 500 finalistes, appelés hypercubistes, ayant «crowdsourcé» la meilleure idée. Une belle étude de cas ! Intéressante aussi celle de Mazda et son concours basé sur les jeux immersifs et interactifs (aussi connus sous le nom de Alternative Reality Games ou ARG). Ce qui me met un peu mal à l’aise, c’est ce que font les agences avec les blogueurs.

Dois-je être inconfortable ou au contraire applaudir leur utilisation comme dans le cas de Ford qui cible directement ces derniers comme vecteurs de promotion de sa nouvelle Fiesta ? Même genre de «social media push» que les autres avec un concours intitulé «Fiesta Movement» qui a attiré 4 000 participants. Comme pour les autres campagnes on procède ensuite à des éliminatoires où la communauté doit décider qui seront les 100 finalistes. Les heureux élus ne seront pas d’un tirage final pour gagner une Fiesta comme pour Nissan, non… Les 100 auront une Fiesta à leur disposition pour six mois et auront à bloguer leur « expérience » !

Et que dire de Mazda ? Voici comment on décrit la campagne dans le communiqué/courriel :

«33 clés propose aux Québécois une série d’aventures bien réelles aux côtés de personnages colorés et déterminés à libérer l’humanité de l’emprise d’une organisation dominatrice connue sous le nom de la Croix-Verte. Les joueurs, qui vivront une expérience multimédia de classe mondiale, auront à participer à des missions inspirées de la vie réelle, notamment en relevant des défis à couper le souffle, tout en cherchant à résoudre une multitude de problèmes. Le but de l’exercice ? Trouver les 33 clés cachées un peu partout au Québec, dont l’une permettra de déverrouiller la MAZDA3 2010 personnalisée appelée L’Âme qui sera remise au gagnant du concours, le 18 mai prochain»

Ce communiqué/courriel a eu son effet puisque j’écris ces lignes mais aussi parce que l’ami Geoffroi Garon l’a aussi reproduit sur son blogue. Bref… Ce que je trouve de plus intéressant dans tout cela c’est cette réaction d’une industrie frappée de plein fouet par la crise économique. Ceux qui osent innover, faire différemment et surtout avec l’aide des NTIC, ont à mon avis, les meilleures chances de sortir en leaders de cette crise. Donc, si l’on se fie à cette poussée de fièvre 2.0, attendez-vous à voir Nissan, Mazda, Volkswagen et Ford dans le lot !

Événements

Demain Tribes avec Seth Godin, aujourd’hui Twibes…

21 avril 2009

Demain, je vais être un de ceux et celles qui vont assister à la conférence de Seth Godin lors de la Journée Infopresse360, au Centre Mont-Royal. J’y vais parce qu’il va parler de «Saisir les nouvelles opportunités d’affaires» mais aussi parce qu’il est l’auteur du bouquin que je viens de lire et que j’aime bien «Tribes». La tribu… C’est un concept qui se rapproche du nomadisme.

Depuis les tout débuts de l’Humanité, les nomades se sont rarement déplacés seuls. Ils l’ont fait en groupe et ont ainsi créé la tribu. Seth Godin parle de multiples tribus mais surtout des chefs de tribus et se pose la question sur qui seront les leaders des tribus virtuelles.

Source Renée Wathelet

Demain, avec cette conférence et si possible avec une conversation avec l’auteur, je veux voir et surtout comprendre quel lien il faut faire entre ces leaders de tribus virtuelles et les Digital Nomads, identifiés dans le nouveau bouquin de Don Tapscott intitulé «Growing up digital» et par leur propre définition sur leur site créé par Dell donc, jusqu’à quel point ces derniers ne sont pas en train de se regrouper en tribus réelles ou virtuelles et créer une nouvelle forme de leadership basé sur d’autres caractéristiques que le pouvoir et la hiérarchie..

Parlant de tribus virtuelles, elles ont atteint Twitter… On peut désormais créer sa propre Twibe ! Ainsi j’ai créé ma Twibe Enterprise2-0

Cloud Computing Entreprise 2.0 Innovation Mémoire d'entreprise

Après les professions de foi, vient inévitablement le doute…

18 avril 2009

J’ai vu ce phénomène du temps du Web 1.0 dans la seconde moitié des années 90. Eh bien, je constate que plus ça change, plus c’est pareil. Le Web 2.0 promis comme phénomène social, vague de fond qui va révolutionner la société et les entreprises… Le «Power to the people», la Longue Traine, la collaboration et l’horizontalisation des organisations….

Que d’espoirs et de promesses… Mais n’est-ce que cela ? C’est ce doute qui est en train de s’immiscer dans la communauté Web. Il y a le doute car il y a maintenant des voix discordantes. Au-delà de la profession de foi, on commence à voir des résultats sur le terrain et ces résultats ne sont pas toujours probants.

Les professions de foi

D’un côté, il y a toujours des études qui tendent à conclure en la pertinence et l’efficacité de ce changement de paradigme, aussi bien sur le Web public, à preuve ce billet paru dans Mashable cette semaine et intitulé  :«The Web in Numbers : The Rise of Social Media» mais aussi pour les entreprises, ce que l’on nomme l’Entreprise 2.0.

Hier, l’ami Jon Husband a publié un billet sur les résultats d’une étude sponsorisée par IBM, qui a sondé la faune manégériale australienne et qui est intitulée: «Enterprise Social Network Strategy», publiée fin 2008 et dont je reproduis, comme lui, certaines citations, trois en fait :

“The whole organisation is about collaboration. So the area of social networks is really critical for us, particularly if we want to provide a seamless service delivery to the client.”

“The credit crunch has been a good thing. In good times it takes organisations a long time to look at new things but in times of difficult business we are more ready to see that we need to consider change. The way we market our products is going to be different.”

“For Gen Y, social networking is much more open than traditional computing. Look at gaming. They have a collective mindset – achieving common goals is more important to them. They either win together or they don’t win. ”

Le rapport peut être téléchargé gratuitement à : rossdawsonblog.com/Enterprise_Social_Network_Strategy_Report.pdf

Des citation typiques de tout de que vous pouvez entendre des conférenciers «évangélistes» qui sillonnent la planète pour propager la bonne parole 2.0. Et dans l’autre étude, des chiffres qui montrent bien la pénétration phénoménale du Web 2.0. Donc il s’agirait bien d’une vague de fond irréversible…

Comme je m’intéresse aussi au Cloud Computing, je constate que le phénomène est semblable. L’enthousiasme débridé au début avec promesse que cette nouvelle informatique va régler tous les péchés TI du monde… Ce qui fait que des compagnies d’investissement comme Austin Ventures, qui présentement, devraient être frileuses, annoncent un investissement de 50 millions $ dans une entreprise avec comme but d’offrir le SaaS. Et comme pour le Web 2,0, l’offre explose comme les applications possibles.

Et inévitablement, le doute

On a ainsi commencé à parler de «private clouds» et de «public clouds» et même «d’inter clouds», ce qui a fait sourciller David Smith, analyste sénior chez Gartner, un vieux de la vieille qui a publié les premiers rapports sur les intranets en 1996.

Smith n’est pas le seul à se poser des questions et à faire des recoupements avec la situation qui prévalait dans le temps de la Bulle... Que ce soit sur le Cloud Computing ou encore sur l’Entreprise 2.0 d’autres voix se font maintenant entendre. J’en veux pour preuve cet article paru dans la section technologie du NYTimes et intitulé : «When Cloud Computing Doesn’t Make Sense». Assez clair non ?

On y affirme que le Cloud Computing n’est pas viable pour toutes les entreprises et qu’au contraire, il peut être néfaste et coûteux. Même chose pour l’Entreprise 2.0, même si personnellement, je continue à croire que ce paradigme va transformer les organisations en termes de hiérarchie, d’innovation et de mémoire. Il faut cependant admettre que certains soulèvent des interrogations très pertinentes sur ce qui a toujours été le tendon d’Achille des NTIC en entreprise : le ROI ou RSI.

La dernière prise de bec à ce sujet, si je peux l’appeler ainsi, est venue de Dennis Howlett en réponse à Dion Hinchcliffe, le tout rapporté sur le blogue de FastCompany par une autre grosse pointure du Web 2.0, soit Joe McKendrick. Voici une partie de la diatribe :

«Dennis published a rebuttal to Dion’s post, arguing that there aren’t enough examples out there yet of E2.0 delivering results. And, he adds, the bean-counters and the corner-office folks are in no mood these days for funky new theories and applications:

“… the most serious problem with the analysis is its reliance on
‘jam tomorrow’ as an inducement to feed the trend. It is all very well saying that something is emergent but that cuts little ice in the C-suite where the current focus is on cost reduction – usually of the order of 20%.”

Plus, enterprise collaboration is a dream that’s been chased for decades now, Dennis adds. “Getting a department on board, let alone an enterprise, can be  mind numbing, thankless task. I spend most of my life in the ‘knowledge’ industries but even there it can be like pulling hen’s teeth.”

And how do you measure the ROI? “Where’s the ROI in email? Unlike others, I believe that IS measurable,” Dennis adds. “You can’t quite say the same for blogs except in retrospect.»

Et ce n’est pas la première attaque du genre. Déjà je rapportais, le 17 juin 2007 l’escarmouche entre Andrew McAfee, dit «le père» de l’Entreprise 2.0 et Thomas Davenport, un gourou du KM 1.0 qui a ensuite tourné en bataille rangée le 11 janvier 2008 lors d’un webinar-débat.

J’en concluais alors : «Mais tous deux passent à côté du vrai enjeu pour l’entreprise de demain, 2.0 ou pas 2.0… Davenport et McAfee sont de la génération du BabyBoom et n’anticipent pas ou n’ont pas voulu anticiper, dans ce débat, l’aspect fondamental du changement organisationnel que les générations 2.0 et 3D (la génération Y et la NetGen) vont imposer à l’entreprise : leurs valeurs, leur mode de vie, leur façon de voir le travail, leur façon de collaborer et leurs outils pour le faire. La vieille hiérarchie n’a qu’à bien se tenir car une autre et à la veille de naître et Jon Husband en parle depuis déjà quelques années : la Wirearchy. Une relation à l’autorité beaucoup plus inclusive, moins autoritaire, plus participative et non directive. Une entreprise plus horizontale que verticale et branchée non seulement sur les technologies mais sur la créativité de ce que l’on appelle encore aujourd’hui et de façon très 1.0, son «capital humain».

Quand la poussière retombera

Qu’il y ait des pour, des contres et des dubitatifs est sain et alimente un débat nécessaire sur l’évolution du Web, que ce soit dans sa partie sociale et publique ou encore dans sa partie privée et entreprise, le fameux «intra». La poussière a été levée et tous, nous essayons d’y voir clair, d’anticiper ce qui sera en mesure de permettre à nos clients corporatifs de tirer leur épingle du jeu dans une nouvelle économie et une nouvelle société qui émergent dans une naissance tumultueuse ponctuée de multiples contractions.

Dans pareil contexte, il y aura toujours le doute et l’évanescent ROI, mais une fois la poussière retombée, il y aura forcément transformation. D’une part, de la société, de ses institutions politiques et économiques et d’autre part des entreprises et de leurs formes d’organisation, que ce soit en termes de hiérarchie, d’innovation et de mémoire…