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MAJ – Pour moi, c’est terminé les «like» sur Facebook et les «favorite» sur Twitter !

15 septembre 2014

Pourquoi ? C’est simple… Parce que les deux actions, semblables, vont à l’encontre de la philosophie qui est à la base du Web social soit celle du PARTAGE et de la conversation. On parle beaucoup, ces temps-ci de l’économie du partage qui est le rejeton du Web 2.0 mais au contraire de cette nouvelle économie,  auparavant le partage ne se faisait pas au niveau des actions mais au niveau des idées.

Les blogues, les médias et réseaux sociaux sont nés de ce besoin d’exprimer et de partager des opinions et des idées. Dans le cas des blogues, cette philosophie impliquait qu’il ne fallait pas seulement publier SON texte mais aussi aller voir ceux des autres et de les commenter et ce, pour avoir la réciproque sur le sien. Une communauté qui converse et qui partage. C’est ce que j’enseigne toujours à mes étudiants en communication interactive. Le mot le dit d’ailleurs…

Sont ensuite arrivés Facebook et Twitter qui ont agi comme de formidables moyens de partager et de commenter à la puissance 10 ce que nous écrivions sur nos blogues. Commentaires et partage par le biais du RT étaient toujours de mise. Mais subtilement, ils sont devenus de formidables haut-parleurs… Et Facebook a introduit le «like», suivi plus tard par les autres plates-formes dont LinkedIn et surtout Twitter avec son «favorite». On parle ou on crie et tout ce qu’on obtient c’est un pouce levé éteignoir.

Ce qui a tout changé… Nous sommes passés d’une société que nous voulions plus inclusive et faite de nombreuses communautés de partage avec le blogue comme ancrage à une société où les communautés ont éclaté au profit de l’individu qui comptabilise les «like» comme mesure de succès. Mais que valent pour moi 200 likes et je-ne-sais-pas-combien de favoris ? Pas ce qu’on croit. C’est trop facile de peser sur un bouton et de s’en tirer ainsi, de penser qu’on partage. On partage quoi au juste ? Le fait qu’on aime ? Oui et après ? Si on aime, ça vaut la peine d’être partagé non ? Et si on favorise sur Twitter, ça vaut la peine de retweeter non ? Et je ne parle même pas des «like» forcés pour participer à un concours… Que valent-ils ? C’est de l’engagement ça ?

Cliquer sur ces boutons, c’est couper court à la conversation, c’est briser la chaine du partage.  Tout ce pour quoi nous militions pour entre 2004 et 2007. C’est en 2006 que j’ai commencé ce blogue et je considère que c’est toujours la bonne façon de faire valoir ses idées et de les partager et de respecter les autres en écoutant ce qu’ils ont à dire et si ça me parle, de commenter et de le partager avec les autres; ça c’est de l’engagement. C’est moins facile, moins centré sur l’égo mais pour moi c’est plus authentique…

Cliquer sur les boutons «like» ou «favorite» c’est aussi éviter toute forme de controverse ou de débat, éviter la polémique ou le choc des idées. C’est s’en aller vers une société toute lisse, je dirais même policée et qui permet aux algorithmes de mieux vous tirer le portrait pour consommation future…

Oh! En passant, vous avez remarqué sur mon blogue ??? Il y a de ces boutons qui servent à partager mes billets. Un seul ne le fait pas et c’est… Oui, Facebook ! J’ai des «J’aime» mais aucun partage… Comme je l’ai déjà écrit, c’est plus facile de cliquer j’aime que d’aller faire un commentaire en bas. Ou quand l’article est republié sur Facebook par le biais de NetworkedBlogs ou par ma propre intervention, d’y faire là aussi un commentaire ou même un partage…

C’est pour ces raisons que ce billet de Elan Morgan, dite Schmutzie, m’a tant «parlé» et qu’il ma fait prendre conscience de la futilité du «like». Sentiment corroboré à la lecture d’un autre billet du pote Fred Cavazza sur un sujet semblable. Donc, depuis quelques jours déjà, je n’utilise plus ces boutons. Plus de « like» ou de «favorite» mais beaucoup de partager, de RT, de commenter…

Et sur Facebook, je commente, je partage et j’utilise de plus en plus le message direct, même s’il n’est pas public et même si j’ai entendu entre les branches que cette fonctionnalité serait appelée à disparaître. Du moins, il permet de converser en temps réel et surtout d’apprécier d’une façon beaucoup plus conviviale avec le magasin d’auto-collants humoristiques (ci-haut).

Et sur Twitter, j’évite en autant que faire se peut la petite étoile, même si celle-ci permet de créer une catégorie à part, les favoris, qui peut être ensuite consultée aussi bien sur Twitter que dans un agrégateur comme TweetDeck. D’ailleurs, qui va consulter cet onglet chez un de ses abonnés ?

Et j’aimerais que nos blogues puissent avoir la possibilité d’offrir un tel magasin dans la mesure où la personne vient commenter notre dernier billet. Ce serait un peu comme à la petite école que plusieurs d’entre vous n’ont pas connue… La maîtresse d’école (i.e. l’enseignante) nous mettait des anges et des étoiles quand on avait bien écrit dans nos cahiers, clairement, sans fautes et avec une belle écriture sans gribouillages…

MAJ

Ce billet a généré une avalanche de commentaires sur le mur Facebook de l’ami Frédéric Harper. Je retranscris l’intégralité car s’y est développée une intéressante conversation :

J’abonde dans le sens de Claude -> Pour moi, c’est terminé les «like» sur Facebook et les «favorite» sur Twitter !via @emergent007 ‪#‎in‬

  • Benoît Chamontin Tu as plus de réglages sur Facebook que sur Twitter pour maitriser l’aspect « public » de cela malgré tout
  • Frédéric Harper Je ne comprends pas ton commentaire. Tu veux dire maîtriser la visibilité de tes commentaires?
  • Benoît Chamontin Frédéric Harper je veux dire autant tu ne maitrisera pas le fait que tes favoris apparaissent sur Twitter dans la timeline d’autres… autant sur Facebook tu peux mieux maitriser la visibilité de tes likes (et tu vois aussi la visibilité du statut sur lequel tu mets ton commentaire ou like)
  • Benoît Chamontin Après je dirais ça dépend les like et commentaires. Parfois que cela soit public ne me dérange pas mais d’autres je fais attention à la visibilité
  • Frédéric Harper Ok, merci d’avoir éclairé ma lanterne
  • Alexis Cornellier Où se trouve la réflexion d’emergent007?
  • Frédéric Harper Bizarre, le lien à sauté: http://emergenceweb.com/…/pour-moi-cest-termine-les…/

    emergenceweb.com
    Pourquoi ? C’est simple… Parce que les deux actions, semblables, vont à l’encont…Afficher la suite
  • Benoît Chamontin ah ben forcément Frédéric mes commentaires allaient donc sur ton statut sans le lien  (bravo Alexis)
  • Claude Malaison Sauté ???
  • Alexis Cornellier En gros, les outils comme facebook et twitter nous on rendus paresseux intellectuellement et démagogue?
    23 h · J’aime · 1
  • Claude Malaison Et en détail aussi, oui
  • Frédéric Harper Claude Malaison: c’est mal écrit, mais je voulais dire que le lien à disparu de mon statut initial
  • Claude Malaison OK Frédéric. J’ai pincé une corde sensible semble-t-il. On verra la réaction dans le HuffPost Québec qui va publier le billet dans les prochains jours
  • Benoît Chamontin Encore une fois je pense que cela avec qui et le type de sujet. J’ai encore de grandes discussions et échanges avec des personnes avec qui je ne suis pas d’accord (ou pas totalement) publiquement que cela soit sur Facebook ou G+ (Twitter aussi mais c’e…Voir plus
  • Claude Malaison Benoît Je t’invite à venir commenter sur mon blogue ou sur celui de HuffPost… Ça enrichira la conversation
  • Renart Léveillé Perso, mon impression, d’après mon expérience, c’est qu’une infime minorité clique sur « J’aime » et « Favori », encore moins partagent et retweetent, encore moins discutent… Et ça tombe que ce sont majoritairement ceux qui sont impliqués depuis longtemps sur les blogues/médias sociaux…

    Promouvoir d’arrêter ces interactions, même si elles sont décevantes dans un sens, ça me semble contre-productif…
    22 h · J’aime · 2
  • Claude Malaison Renart Depuis que j’ai arrêté, j’ai noté une nette amélioration des interactions sur les divers comptes et sur mon blogue. Plus de commentaires mais surtout beaucoup plus de partages, ce qui me met en contact beaucoup plus direct avec mes amis(e)/followers. Exemple ce commentaire
    22 h · J’aime · 1
  • Claude Malaison Et cette discussion sur le mur de Frédéric presque sans pouces levés…
    22 h · J’aime · 1
  • Renart Léveillé Ce que j’essaye de dire, dans le fond, c’est qu’à défaut de conversation, j’aime bien avoir des preuves que je ne parle tout à fait dans le vide!
  • Claude Malaison À ne pas avoir de conversation, tu écriras bientôt dans le vide
  • Renart Léveillé C’est difficile pour moi de juger de ça, étant donné que j’ai commencé récemment à écrire pour un média plus trad, donc ç’a des répercussions à la hausse. Mais bon, je ne comprends pas à la base comment il pourrait y avoir un lien entre un et l’autre. Perso, « J’aime » seulement quand je n’ai pas d’inspiration pour laisser un commentaire.
  • Sylvain Grand’Maison Si on choisit de ne plus « liker » pour plus commenter, soit! Mais comme d’autres l’on dit: si on n’a rien à ajouter, qu’on est simplement d’accord ou qu’on veut juste donner une petite tape dans le dos, le like a son utilité. Surtout que ce ne sont pas …Voir plus
    20 h · Modifié · J’aime · 4
  • Bibitte Électrique C’est ton point de vue Claude et tu as tes raisons mais en ce qui me concerne , j ‘aime bien me prévaloir du choix d’aimer ,de commenter et de partager.Et pour moi,toutes ces actions quelque soient leurs motivations se valent.
  • Renart Léveillé Je vous conseille fortement la lecture de ce billet, particulièrement la troisième partie, où il est question des médias sociaux et de l’opinion :

    http://actualites.sympatico.ca/…/facebook-medias-sociaux
  • Bibitte Électrique J’ajouterai que souvent aimé un commentaire est un acte de bienséance ,d’appréciation envers la personne qui a pris le temps de répondre ,commenter.On fait avec ce qu’on a quand on ne dispose pas d’autant de signes non verbaux que dans les interactions sociales.
    20 h · J’aime · 3
  • Claude Malaison Juste un mot vaut mieux qu’un pouce levé car le like n’a pas été conçu pour la bienséance mais pour créer un lien avec l’algorithme de Facebook. Qui a lu mon billet et surtout qui a lu celui de Elan Morgan ?https://medium.com/…/i-quit-liking-things-on-facebook…

    medium.com
    a hopeful look at what happens when you quit the Like
  • Renart Léveillé Au-delà de la technique, il y a des gens…
    18 h · J’aime · 1
  • Claude Malaison Justement…
  • Claude Malaison Belle conversation ce soir, non ? Au lieu d’avoir 23 j’aime au statut initial de Frédéric
    18 h · J’aime · 1
  • Bibitte Électrique Rien à voir.Cette conversation,je l’ai aussi sur bien d’autres statuts comme je peux aimer un statut avec 2,25,50 autres avec peu de commentaires ou plusieurs.
  • Renart Léveillé J’abonde dans le sens de Bibitte, le nombre de commentaires n’est pas disproportionnel au nombre de « J’aime »…
    18 h · J’aime · 1
  • Claude Malaison Heureux de voir que vous vous entendez sur ce point mais je persiste et signe, comme dans mon billet
  • Marika Laforest Je viens faire ma terre à terre : mon favori sur Twitter sert à lire plus tard, comme un signet dans un navigateur web. Pour le reste, je commente, je like, je share et je statute! Comme ça me tente sans « objectif ». (et une chance que FB ne dit pas : Marika a cliqué sur le lien X ou la photo Y, j’inonderais vos fils!)
    17 h · J’aime · 4
  • Renart Léveillé Et aussi, il est plus facile de spéculer sur un « J’aime » que sur l’absence de…
    17 h · J’aime · 1
  • Marie-Julie Gagnon Je viens de « liker » plein de commentaires. C’est ma façon de dire « je suis d’accord »! Comme Marika, je commente régulièrement un peu partout ET je like tout plein aussi. Cela dit, l’époque où les gens commentaient plus sur les blogues (plutôt que sur Facebook) me manque… Mais tant qu’à ça, ben des affaires me manquent, à commencer par la spontanéité. Qui publie encore « à chaud »? (Mais c’est un autre débat…)
    16 h · Modifié · J’aime · 3
  • Renart Léveillé Le « J’aime », enfin ici, c’est un peu comme les bonjours gratuits qu’on ne retrouve pas en ville comparativement à la campagne…
  • Marie-Julie Gagnon Renart Je like effectivement parfois pour dire « contente d’avoir de tes nouvelles ».
    7 h · J’aime · 2
  • Renart Léveillé Ou : 

    – merci d’avoir laissé un commentaire….Voir plus
    7 h · J’aime · 1
  • Marie-Julie Gagnon Bref: je ne comprends pas qu’on soit contre quelque chose de positif. Quand on like un de mes trucs, c’est comme un « bonus de bonne humeur » dans ma journée. De plus, la majorité des « likeurs » n’auraient pas pris la peine de commenter anyway. Ils composent cette majorité de lecteurs silencieux. Donc, encore une fois, des bonus!
    7 h · J’aime · 2
  • Renart Léveillé J’en ai oublié un très important, pour ce qui est des statuts qu’on ne devrait logiquement pas aimer :

    – Merci de me partager cette information.
  • Renart Léveillé Et encore, quand quelqu’un partage mes trucs :

    – Merci de partager.
    Et vous? Vous en pensez quoi ? N’hésitez pas à commenter ici ou sur le mur de Fred 😉

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5 Commentaires

  • Répondre Daniel Carriere 15 septembre 2014 - 19 h 30 min

    Bien entendu on peut voir le Like comme une forme d’approbation sociale, simple et efficace. Un peu comme une foule qui applaudit rapidement en poursuivant son parcours empressé vers chacun sa destination (mais où ?). Donc effectivement, cette facilité lorsqu’elle est surutilisée, ne présente guère d’intérêt car elle n’enrichit pas la conversation… Ce qui vas à l’encontre du principe de réseau « social ». Difficile à dire, mais une chose est certaine, ceux qui, d’entre nous, préférons écrire que liker, ont plus tendance à se lier d’amitié … On peut alors constater, parfois par notre frustration à ne rien recevoir d’autre qu’un Like, l’effet inhibant de ce bouton de la facilité.

  • Répondre Philippe Billard 16 septembre 2014 - 3 h 06 min

    Bonjour,

    Voici mon petit avis sur la question après lecture attentive de votre article et sans avoir mis de « j’aime » ;). Je pense juste que le « j’aime » est un partage ET un appel à la conversation en soi. Ce n’est pas juste un « j’aime » qui incrémente un compteur, c’est un « j’aime » qui est vivant, parce qu’il est mentionné sur la page de celui qui aime, parce qu’il contient la force de celui qui aime (si Obama like un de vos posts, ce n’est pas pareil que si c’est moi), et parce que cliquer sur « j’aime », c’est comme l’écrire, sauf que c’est plus rapide. Enfin, certaines publications apportent un petit plaisir mais toutes ne nécessitent pas forcément débats, commentaires, ou envolées lyriques. Parfois, on a juste envie d’être primal : j’aime un point c’est tout.

    Au final, votre billet me semble assez anachronique. Ne plus cliquer sur « j’aime » ou sur « favorite », c’est un peu comme chercher à revenir à l’argentique en photo ou essayer de faire écrire les gens sur du papier à lettre. Tout cela a vécu, il faut prendre en compte les nouvelles forces en présence, ce qui marche, ce qui ne marche pas, et surtout bien se rendre compte que ce n’est pas parce qu’on supprime le j’aime que les gens tout à coup vont se mettre à davantage partager ou à communiquer. Ils vont juste moins le faire…

    Bien amicalement,

    Philippe

  • Répondre Frédéric Harper 16 septembre 2014 - 16 h 47 min

    Étrangement (ou non) j’ai fait la même réflexion dernièrement. On est devenu des exhibitionnistes: on fait de la « communication » à sens unique! Toutefois, c’est devenu un (mauvais) réflexe qui est difficile à détrôner…

  • Répondre émergenceweb : blogue » «Like» sur Facebook. J’ai pincé une corde sensible ? 19 septembre 2014 - 12 h 19 min

    […] à l’interaction sur les réseaux sociaux. Et comme la réaction était forte sur mon blogue (voir la mise à jour), j’ai décidé de vérifier si elle le serait autant sur un autre blogue, moins «niché», […]

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