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Réseaux sociaux

Après un an d’inactivité, je quitte Twitter/X pour de bon!

15 août 2024
twitter

C’est fait! J’ai quitté ce matin Twitter/X après 17 ans de publications, de commentaires, d’expériences, de couverture en direct et pendant plusieurs jours d’événements planétaires comme les attentats à Mumbai et les premières manifestations en Iran (voir mes billets sur ces sujets ICI et ICI).

Des couvertures qui en leur temps (2008-2009) ont fait école aussi bien à la conférence webcom-Montréal que dans mes cours à l’Université de Montréal. Un autre souvenir du petit oiseau bleu a été ma rencontre en 2010 à San Francisco avec John Adams/@netik et Del Harvey/@delbius et ma visite chez eux soit chez Twitter.

La raison de mon départ

Tous ces mots et souvenirs pour en arriver à la raison de mon départ. Elle a un nom : Elon Musk. Sa prise de contrôle sauvage de Twitter et de sa transformation en un X de désinformation m’ont profondément écoeuré. Moi qui publiait justement sur la propreté nécessaire de chaque compte Twitter avec le billet intitulé :«Twitter, Trump et le ménage de la toilette».

J’ai attendu pendant un an avant de poser le geste fatidique en espérant… En espérant quoi au juste? Que Musk soit un bon gestionnaire de réseau social? Tout le contraire. Voici une capture d’écran prise sur l’autre réseau. Sur celui où j’interagis maintenant et qui a pour nom Threads.

Twitter et X

On y cite l’article de Isabelle Hachey de LaPresse où elle parle qu’elle n’achètera jamais de Tesla mais c’est ce bout de texte où elle parle de Musk et X qui me parle :

«Bien planqué derrière son écran, l’homme le plus riche de la planète s’amuse à attiser les tensions qui couvent à l’autre bout du monde. Lorsque les rues s’enflamment, il ne trouve rien de mieux à faire que de jeter de l’huile sur le feu. On l’a vu lors des émeutes raciales au Royaume-Uni, alimentées par une désinformation que Musk a lui-même largement contribué à faire circuler sur X.

Lui se décrit au contraire comme un « absolutiste de la liberté d’expression ». C’est même pour protéger cette liberté si fragile qu’il affirme avoir acquis Twitter.

Deux ans plus tard, le réseau social, rebaptisé X, a achevé sa conversion en gigantesque foutoir où fleurissent les fausses nouvelles, les théories du complot et les discours d’extrême droite non seulement décomplexés, mais fiers de l’être.»

L’exode ou Xode vers Threads

Et la dame publie son texte sur quel réseau social? Eh oui, Threads… C’est d’ailleurs un mouvement qu’on observe actuellement sur cette plateforme. Il y a depuis quelques jours, un important exode des journalistes et des médias de X vers Threads avec pour mot-clic @JournalismThreads. Par exemple, demain par protestation en Angleterre, on prévoit un Xode :

Xode

Vous avez toujours un compte mais vous vous demandez comment faire pour quitter? C’est simple. Vous allez dans la colonne de gauche. Vous cliquez sur Plus. Ensuite sur Paramètres et enfin sur Désactiver le compte. Notez que vous pouvez restaurer votre compte X jusqu’à 30 jours après sa désactivation. Après ce délai c’est Bye Elon!

 

Blogues Web politique

Sommes-nous des Twitter-bourgeois ou même des Web-bourgeois ????

22 novembre 2011

AVERTISSEMENT:

Ce billet peut offenser certaines personnes. Comme il est mentionné à la télé, «Viewer discretion is advised»…

Après ma récente sortie sur Yulbiz et la place des blogues dans un contexte d’affaires, et surtout après les réactions que ce billet a suscitées, je me pose cette question en titre. Pourquoi? Eh bien parce que depuis, j’ai regardé l’ensemble de mes inrteractions sociales sur le Web pour m’apercevoir que je me suis assigi et surtout que je ne suis pas la seul à l’avoir fait. Quand je regarde mes flux Twitter, Facebook, Google+, etc., je les trouve bien calmes par rapport à 2007-2008.

pirate

Les réseaux sociaux sont-ils toujours les vecteurs de changement qu’ils étaient ? Probablement dans les économies et les pays émergents (j’aime ce mot)  comme en Asie ou au Moyen-Orient où ils ont eu un rôle «instrumental» dans la révolte et l’indignation de la population face à une classe dirigeante corrompue et dépassée par l’éclosion d’un  mouvement civil et populaire.

De là ma question: nous qui avons été aux avant-postes des premiers soubresauts de la prise de parole ciotoyenne, que nous est-il arrivé ? Nous sommes bien coîts devant ce qui se passe actuellement dans le monde. Face à la foule des indignés en Espagne, en Libye, en Égypte (bis), à Wall Street ou à la Place Victoria (sic…) à Montréal. Nous qui avons tweeté en direct la protestation du peuple Iranien face à la fraude massive des dernières élections, avons pourtant élu des gouvernements rétrogrades et autoritaires à l’inverse de la démocratie participative que présupposait le 2.0. Je me souviens à San Francisco de la grande messe O »Reilly à la conférence Web 2.0 Expo où le prêtre officiant. i.e. Tim O’Reilly nous disait que nous étions les privilégiés d’un mouvement planétaire… Le sommes-nous vraiment ?

Nous sommes bien tranquilles dans nos niches d’affaires à ne pas prendre position et à simplement«retweeter», «liker» ou partager sur Facebook… Cela me rappelle avec douleur la murale scandaleuse de Jordi Bonnet au Grand Théâtre de Québec inaugurée en 1970: «Vous êtes pas tannés de mourir bande de caves, c’est assez!». À bas le Web bourgeois !!!

Je dis cela en passant…

Blogues Communication interactive Médias sociaux

Jusqu’où ira la miniaturisation des conversations ? (acte 3)

17 janvier 2010

Je continue sur ma série de billets amorcés en avril 2008 sur le sujet du micro-blogging et son influence sur les autres médias sociaux dont les blogues. D’aucuns auront remarqué que les billets se font plus rares sur mon blogue et les raisons en sont multiples mais une d’entre elles est évidemment ma migration vers le micro-blogue, Twitter et le Web en temps réel.

Un dessin assez révélateur fait par les amis de chez Awak’iT en France

J’avais presque oublié à quel point mes habitudes sur Twitter et compagnie ont profondément influencé mon rythme et mon style rédactionnel. Il a fallu une conversation avec Tara Hunt pour le réaliser car elle aussi a délaissé son blogue au point de ne publier qu’un ou deux billets par mois, avouait-elle.  Au moins, lui  disais-je, je publie environ une fois par semaine parfois plus.

Une fois par semaine, vous vous rendez compte ? Moi qui publiais à tous les jours et des fois plusieurs billets par jour et en plus sur d’autres blogues… Bien sûr, il y a le travail qui influence le rythme mais j’ai toujours soutenu que dans des situations comme la mienne (assez âgé pour ne plus avoir d’obligations familiales), il est possible de trouver le temps. Tout est question d’organisation. Alors…

Alors c’est que le micro-blogging m’offre le temps réel, voilà, l’aveu est fait! Il m’offre la communication, la conversation, l’échange d’information, l’implication sociale, le journalisme citoyen, la messagerie instantanée et que sais-je encore ! Mais pas la réflexion et l’analyse. Drôle que j’écrive cela car on a dit la même chose des journaux et magazines en opposition à la télé et à la radio avant et maintenant en opposition aux médias sociaux.

Pour la réflexion et l’analyse, je vais donc privilégier mon blogue et essayer de publier plus fréquemment. Mais encore là, une autre question se pose: que va-t-il advenir de ma communauté sur la blogosphère, déjà que je perds MyBloLog sous peu ? Et les commentaires sur ce blogue et les miens sur les autres? Comme se demande Hubert Guillaud, la conversation a-t-elle déjà quitté la Blogosphère ? Sa réponse comme la mienne est OUI en grande partie.

Et la conversation se retrouve sur Facebook, Twitter, Identi.ca, Skype, UStream et autres plates-formes du Real-Time Web et donne des moments émouvants et historiques comme ce fut le cas pour Mumbai, pour les élections en Iran, le tremblement de terre à Haiti mais aussi des moments moins glorieux comme ce fut le cas pour la mort de Lhasa De Sela.

Mais bon, comme le dit l’amie Michelle Blanc, le flux des conversations du Web en temps réel et surtout de Twitter et Facebook est une rivière et pour l’instant il fait bon s’y abreuver, son eau n’étant pas encore polluée. Mais pour combien de temps ? Et qu’arrivera-t-il après ? Jusqu’où ira cette miniaturisation en temps réel ? En Chine c’est certain. D’ailleurs, lisez cet article écrit par Lara Ferrar sur CNN Tech.

Note: Bonne question à poser pour le prochain Yulbiz-Montréal qui aura lieu le 26 janvier prochain au Café Méliès : «La conversation a-t-elle quitté la Blogosphère?».  Retour aux sources et premier événement de l’année. Alors aussi retour de la question du mois et posée en RTW sur Twitter? Pourquoi pas…

Cloud Computing Communication interactive Entreprise 2.0 Ideagoras Innovation

Bonne Année 2010! Quelques billets…

31 décembre 2009

Comme je l’ai écrit dans le billet précédent, je n’aime pas les listes mais en écrivant ledit billet, je me suis rendu compte que je référais beaucoup à des billets écrits au cours de la dernière année. Comme écrit, je ne veux pas faire ici un décompte de mes 10 meilleurs billets de la dernière année.

google

Le décompte du Jour de l’An de Google au moment d’écrire ces lignes

Je veux simplement vous offrir en guise de cadeau du Nouvel An ceux qui, selon moi m’ont apporté le plus de satisfaction de les avoir écrits et publiés.

Et comme vous le constatez, il n’y a pas de catégorisation, de numérotation ou d’ordre chronologique mais j’ai quand même un préféré:

Capital humain: arrêtez, je n’en peux plus…

Et dans le désordre:

Communautés 2.0 en entreprise: trois niveaux personnalisés!
Google Wave: un écosystème qui risque de faire des ravages…
Quel est ce tabou dont on n’ose parler sur la place publique?
Les idéagoras ont une étonnante attractivité pour l’entreprise: ses retraités!
L’entreprise 2.0: Gartner et son Hype Cycle confirment la progression
Web 3.0. O’Reilly réplique avec le Web Squared…

Ma série de trois billets sur les élections en Iran dont celui-ci:

Suis-je banni du moteur de recherche de Twitter pour cause de viralité excessive?

Et encore et toujours dans le désordre:

La grande fracture de l’humanité annonce la singularité et le retour des nomades !
Kleenex, bacs à sable ou saucissons pour l’entreprise 2.0 ?

Cloud computing, guerre de données et un faible pour Gina…
Les «ideagoras» d’entreprise : Dématérialiser pour innover !

En terminant, je vous souhaite à tous et à toutes une merveilleuse année Web 2.0- 2010, avec plein de billets, de tweets, de statuts, de rencontres virtuelles et réelles, de conférences réelles ou sur Ustream et d’intégration de stratégies du Web 2.0 dans vos entreprises, de surf sur le Web avec votre Nexus ou iPhone et plein d’amis avec vous pour partager les dernières secondes de 2009 en levant un verre de champagne!

Entreprise 2.0

MAJ – Twitter: la vie d’un «power user» n’est pas que parsemée de roses…

14 août 2009

Vous me connaissez… Je parle souvent de Mémoire d’entreprise™ . et de dématérialisation des données dans le nuage Web, soit le Cloud Computing, Eh bien là, je viens de me faire avoir… En effet, j’ai perdu la mémoire…

Subitement, sans crier gare, Twitter a effacé plus de deux ans et 8 000 tweets de mon historique! Volatilisées toutes ces merveilleuses et aussi dramatiques expériences vécues. Celles, entre autres, de Mumbai, de l’Iran et du #nomaintenance deTwitter. Disparus les week-ends DJ et les décomptes Rock&Blues, oubliés tous les scoops sur les médias traditionnels. Bref, en désespoir de cause, j’ai fait appel à l’unique personne sur Twitter qui avait pu résoudre mon premier traumatisme, soit ma disparition de l’engin de recherche et des #hashtags parce que j’avais commis deux tweets semblables et ainsi été mis au ban pour spamming: @delbius Suddenly lost 8 000 tweets… Can you help? Thanks..

Ne reste plus qu’à remettre mon twittersort entre ses mains. En attendant, il me reste au moins la mémoire de mon blogue, en priant qu’elle ne flanche pas aussi. Il y a au moins les billets sur Mumbai ICI et aussi sur l’Iran ICI. La vie d’un «power user» n’est pas que parsemée de roses. Il y a aussi les épines…

MAJ : Et pour ajouter l’insulte à l’injure, Twitter a planté à 12h55 ce midi. Plus de son plus d’images en plein tribut à Woodstock. M… Point positif, ça exerce ma patience…

Événements Médias sociaux

Quand Twitter fait la révolution ! #iranelection (2)

21 juin 2009

À la fin de mon long WE de veille et de micro-intervention dans le cadre de la contestation des résultats de l’élection présidentielle en Iran, je me suis retrouvé, le lundi soir et surtout le mardi matin 16 juin devant un choix cruel… En effet, en quatre jours, #iranelection est devenu tellement populaire sur Twitter et dans les médias que des dizaines de milliers d’usagers se sont mis à participer. Rien de mal jusque là… C’est la grande démocratie 2.0!

Sauf qu’en ouvrant les portes à la masse des utilisateurs, se sont produit plusieurs phénomènes inédits. De un, les néophytes n’ont pas été capables de faire la différence entre les informations validées et les messages de désinformation et de deux, justement, sont arrivés en scène les Basij Twitter et ces derniers, facilement reconnaissables par leur entrée récente sur Twitter, leur nombre peu élevé de  «followers », répandaient ainsi des faussetés :

Desinformation going on : #IranElection HAS NOT been blocked. Stop RTing false hastags

@oxfordgirl: Look at tweets spreading alarm, all have bwteen 20-40 followers and been tweeting less than 24 hrs=gov agents #iranelection

Loin de tenter de bannir Twitter, le POUVOIR a tenté de s’en servir lui aussi. Il a mis des milliers de Basij et de fonctionnaires au travail. Le nombre de nouveau comptes Twitter a sensiblement augmenté au cours des derniers jours en Iran. Et les nouveaux à twitter pour la révolution et la démocratie sont tombés dans le panneau. C’est là, la limite du journalisme citoyen, des twitters d’occasion, sans expérience de la couverture « live »de pareils évènements. Les prévenir équivaut presque à prêcher dans le désert… En est résulté ma décision de quitter le flux #iranelection .

Oh! Je ne leur jette pas la pierre. L’enfer est pavé de bonnes intentions… Et je ne peux que penser que cela nous ramène au débat entre les médias traditionnels et leur éthique journalistique et les médias sociaux. À des débats comme celui que nous avons eu récemment au 3e mardis de Montréal avec les journalistes en grève de Rue Frontenac et en particulier le conférencier et journaliste «dit» techno Jean-François Codère.

En fait, il n’y a pas de noir et de blanc en cette matière mais plein de zones de gris… Où commence et où finit la manipulation des médias, qu’ils soient traditionnels ou sociaux? Quel est le meilleur garant de la liberté d’expression ou de la liberté tout court? Les deux se font manipuler mais le nombre aurait-il raison cette fois? La rue (pas Frontenac) aura-t-elle raison des officines du pouvoir? C’est aux Iraniens de décider de leur sort… Comment pourrait-il en être autrement?

Je ne peux donc m’empêcher de noter le cynisme des médias traditionnels et de leurs porte-parole face à ce qui se passe là-bas et à une possible révolution. « La révolution Twitter n’aura pas lieu », titrent Scholars & Rogues, avec comme tête de proue la journaliste washingtonienne bien connue et habituée des conférences de presse de la Maison-Blanche, Helen Thomas. C’est ce qu’ils disent de leur Amérique mais ne pensent pas le moindrement que le monde ne se limite pas à eux.. Mais les USA sont multiples et donc, permettent aussi ce genre de billet: « We Will Never See Iranians The same Way Again ». Deux USA, deux visions du monde différentes. L’une cynique. l’autre pleine d’espoir et d’empathie. N’est-ce pas là ce qui a fait élire Barrack Obama ?

Sauf qu’il ne faut pas être totalement naifs au point de penser que ce qui se passe en Iran est uniquement une révolution verte ou rose, du peuple, par le peuple et pour le peuple. Il y a une lutte de pouvoir sous-jacente comme dans toute révolution. Celle-ci met en scène des acteurs connus: les Ayatollahs. Mais aujourd’hui, la rue semble échapper à leur contrôle… Le contrôle de l’information, la répression, la pensée unique, le dogmatisme et l’extrémisme. Qui aura le fin mot de l’Histoire?

Communication interactive Événements Médias sociaux

Quand Twitter fait la révolution ! #iranelection

21 juin 2009

Voici le premier d’une série de billets sur la saga Twitter en relation avec les évènements qui se sont déroulés et se déroulent toujours en Iran. Pourquoi parler d’un tel sujet dans ce blogue de niche techno ? Simplement que je vais y analyser encore le phénomène qu’est Twitter et de son influence grandissante dans le monde et en particulier de celui des mass médias, mais aussi vous parler de ses dérives…

Après les 54 heures de couverture « live » des attentats terroristes à Mumbai en novembre dernier, je ne m’attendais pas à être aspiré aussi rapidement dans la couverture micro-journalistique d’une autre crise internationale. Le semaine dernière, donc, comme bien des gens, j’ai reçu les résultats du vote iranien à la présidence avec étonnement. Les sondages laissaient entrevoir la victoire des modérés au premier sinon au second tour… Et voilà que les radicaux et leur homme de paille Ahmadinejad l’emportent avec presque 70% des voix d’une participation record de plus de 80% des votants!

Le lendemain du vote, commence sur Twitter et autres médias sociaux, ce qui va devenir un raz-de-marée bien différent. Tout doucement, on commence à vois apparaître sur Twitter, dans les sujets les plus « trendys », celui de #iranelection. Il montera ainsi pour occuper la première place pendant une semaine, n’étant déclassé qu’en ce dimanche par celui de la fête des pères ou #Happy Fathers Day. Au début, il n’y a sur ce sujet que les Iraniens eux-mêmes et les réguliers sur Twitter, ceux que l’on appelle les « power twitters ». Ceux qui se retrouvent parmi les deux millions d’utilisateurs réguliers sur les 30 millions d’usagers.

J’entre donc dans le flux, un peu de la même manière que Mumbai, soit en tentant d’identifier les sources crédibles. Encore une fois, les médias traditionnels ne sont pas au rendez-vous en ce début de crise qui va prendre une ampleur internationale. Mais déjà les13 juin, un billet de ReadWriteWeb souligne cette absence avec un titre qui va encore ajouter à la popularité montante de la plateforme co-fondée par Biz Stone: « Dear CNN, Please Check Twitter for News Abour Iran ». CNN, qui a révolutionné les médias avec sa couverture de la guerre du Golfe, dans les années 90, en prendra plus que pour son grade en ces premiers jours. Son absence de réaction et de couverture avant l’arrivée en scène de la célèbre Christiane Amanpour sera sanctionné par un assassin #CNNFAIL.

Le billet de RWW sera le plus retwitté des premiers jours et son impact va être profond sur le cours des évènements car on parlera ensuite de «Révolution Twitter». Avec, entre autres, des citations de ce genre :

vetivergirl: The Revolution may not be Televised, But it sure as hell will be TWITTERIZED. #IranElection #Iran9

Donc, je cherche mes sources en ces premiers jours et en trouve légion en Iran même car dans les premiers jours, aucun problème à obtenir les coordonnées des principales sources d’information crédibles car elles sont là, retwittées. Mais contrairement à Mumbai, je ne me laisse pas entrainer dans la couverture en direct mais essaie plutôt de me faire un vrai portrait de la réalité. Qui a raison et qui a tort ? Les résultats des élections sont-ils légitimes ou non ? Quels sont les vrais chiffres, les vrais enjeux et surtout, je tiens à trouver une confirmation visuelle de ce qui se passe. Dans les premiers jours, il y aura peu de visuel, surtout sur YouTube qui éprouve des difficultés à retransmettre. On parlera même de censure… Mais finalement, des visuels commenceront à filtrer comme cette photo que j’ai intitulée

« The face of repression »

Et cette vidéo de la manifestation monstre du 15 juin, où plus d’un million de personnes se sont retrouvées dans la rue à Téhéran, tournée par un amateur et que j’ai intitulée:

« The Sound Of Freedom: Staggering footage, without commentary. What commentary do you need? »

À en croire plusieurs sources « internes », les iraniens ont la certitude qu’on leur a volé l’élection, que les résultats ont été truqués d’avance, etc. Bien des sources officielles en dehors d’Iran commencent aussi à penser la même chose mais certains soutiennent toujours le «Et si les résultats étaient bons?» …

L’entrée en scène des médias

Et c’est là que les médias font leur entrée… Tout d’abord les non traditionnels tels que le Huffington Post et The Atlantic avec Andrew Sullivan et son Daily Dish. Les deux vont être les premiers à changer leur couleur de base et adopter le vert en signe de solidarité avec les opposants au régime en Iran. Ce vert va être d’ailleurs être aussi adopté par bon nombre d’usagers de Twitter :

Donc, les deux vont lancer la couverture en  « live-blogging » mais ne seront pas les seuls. Il va aussi y avoir du côté francophone Mémoire Vive.TV de l’amie Natacha Quester-Séméon.

Au cours de ces premiers jours, la BBC sera une seules des chaînes traditionnelles à être présente, surtout avec sa chaîne en Persan mais aussi et curieusement par la présence sur place et sur Twitter d’un correspondant d’ABC, Jim Sciutto.

C’est ce petit groupe qui va donner le ton aux autres. Dans les heures et jours qui vont suivre, vont se multiplier les blogues en direct tels que celui du Monde.fr, de Libération.fr, du New York Times, du Guardian et le très «twitté» Boston Globe Big Picture.

La couverture dès les premiers jours de Huffington Post et le la BBC, captée sur Livestation

Toutes les sources d’information vont s’entendre sur un point: ce qui a débuté comme une simple contestation des résultats d’une élection est en train de se transformer en véritable révolution et en cela, Internet et surtout Twitter et Facebook auront joué et jouent toujours un rôle déterminant. Et quand le pouvoir tente de museler la liberté d’expression, il tente d’abord de museler les médias traditionnels et oublie pour un certain temps les médias sociaux. Ils ont aussi oublié que l’Iran était une nation de blogueurs:

IRAN: A Nation Of Bloggers from ayrakus on Vimeo.

Mais comme vous le lirez dans le billet suivant, LE pouvoir apprend vite…