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Claude Malaison

Blogues Communication interactive Real-Time Web

La conversation a quitté la Blogosphère. Doit-elle revenir?

16 février 2010

L’idée pour ce billet m’est venue d’un coup à la lecture de ce tweet publié hier par l’ami Mario Asselin:

Alors, nos chers amis journalistes dont madame Chantal Hébert en seraient à réfléchir sur l’ouverture ou pas des commentaires sur  leur blogue. (????) Question qui dans les faits, revient toujours et encore, et surtout en provenance de l’élite bien-pensante qui historiquement, a eu le contrôle sur les moyens de diffusion de la parole, de l’écrit et plus tard de l’image, donc de la connaissance…

Mais à mon avis, en 2010, nous n’en sommes déjà plus à se poser cette question sur les commentaires dans les blogues car vous remarquerez que ces derniers se font de plus en plus rares. En effet, les commentateurs quittent de plus en plus la Blogosphère . La rétroaction que nous avons désormais de notre lectorat s’exprime ailleurs et autrement. Où et comment ?

Dans la grande rivière de la micro-conversation (ou micro-blogging) et par le nombre de «re-tweets» ou RT d’un billet mais aussi par les quelques mots qui accompagnent cette recommandation. Car il s’agit bien de recommandations. Si quelqu’un prend le temps de recommander votre billet c’est du moins qu’il l’apprécie ou encore qu’il trouve le contenu pertinent, ou que ce dernier sert  à faire avancer la réflexion collective sur un sujet donné.

Depuis le début des blogues, les lecteurs pouvaient devenir commentateurs et participer à un débat communautaire sur une idée soumise dans le billet. Maintenant, avec le Web en temps réel, il deviennent des passeurs, des relayeurs d’information et élargissent non pas seulement les débats possibles mais aussi la communauté et le fameux accès «sérendipitique» à la connaissance.

Ce billet s’inscrit dans la lignée de mes billets publiés sur la miniaturisation de conversations où je me demandais, entre autres, si la conversation avait quitté la blogosphère pour la micro-blogosphère. Après avoir écrit ces lignes, je comprends que les deux sont et doivent être complémentaires. Les billets de blogues ou encore les articles dans les médias traditionnels ou Web, fournissent les contenus. Twitter et compagnie fournissent maintenant la communauté et la conversation. Il suffit maintenant d’allier les deux, donc, oui de fermer les commentaires mais à la place, ouvrir sur nos blogues un flux en temps réel à la suite de chaque billet, et de relier ce petit ruisseau à la grande rivière, ce que font de plus en plus de réseaux et médias sociaux (Facebook, LinkedIn, SocialText, etc.).  Mais pas encore les blogues…

Communication interactive Real-Time Web

MAJ: Jusqu’où ira la miniaturisation des conversations ? (acte 4) Google Buzz…

9 février 2010

Et ça continue… C’est au tour de Google de s’y mettre en de proposer aux Internautes une fonctionnalité de micro-conversation intégrée à son service de messagerie Gmail. Le nouveau-né du Web en temps réel se nomme tout simplement Buzz et sera offert graduellement à tous les usagers de Gmail dans une tentative évidente d’endiguer le lent déclin de ce service au profit des flux de conversations en temps réel, les plus populaires étant Twitter d’ailleurs inséré dans d’autres plates-formes comme ci-dessous dans Linkedin ou encore  dans… Google Wave. Parions qu’on verra sous peu apparaître aussi Buzz dans Wave. Mais il ne faut pas oublier aussi le flux de Facebook et et celui de FriendFeed. Pas de soucis pour Facebook pour le moment.

Par contre, pour FriendFeed, récemment acquis par Facebook,  l’avenir se couvre de nuages, du moins si l’on se fie aux propos de ReadWriteWeb, propos cependant mis en doute par Chris Pirillo sur son blogue . Et dire qu’entre les branches on entend parler de mobilisation chez Google autour d’un nouveau plan d’attaque Web 2.0, champ de compétition un peu dédaigné jusqu’ici mais aussi d’une possible réponse au iPad. Décidément, le géant de Mountain View ne chôme pas…

MAJ

Et que dire des possibilités qu’offre Buzz pour les entreprises. En conjonction avec Wave, pariez sur une stratégie concertée pour attaquer le monopole de Microsoft dans les entreprises avec SharePoint comme le fait Larry Dignan dans ZDNet.

Communication interactive Entreprise 2.0 Gestion des organisations Réseaux professionnels internes

Qui a besoin d’un gestionnaire de communauté? De plus en plus d’entreprises…

6 février 2010

De plus en plus dans les blogues, les sites Web spécialisés en nouvelles technologies ou encore dans les rapports des firmes de vigie technologique à la Gartner ou Forrester, on peut lire billets et analyses sur un des phénomènes de l’heure. Certains vont même jusqu’à parler d’une des principales tendances pour 2010. De quoi je parle ?

Rien de moins que du besoin de gérer ou encadrer les communautés Web générées par les réseaux sociaux ou l’usage de ces réseaux par les employés d’une entreprise, que ce soit par un code d’éthique ou règles d’utilisation (Nos voisins du Sud parlent de Rules of Engagement) et par l’embauche d’une personne pour les faire respecter. Et pas seulement pour cela car le rôle des nouveaux gestionnaires de communauté(s) est multiple. Comme le démontre ce petit tableau que j’ai concocté,  il ou elle a beaucoup de pain sur la planche.

Comme on peut le constater dans ce tableau, le gestionnaire a un profil on ne peut plus hybride (Vous vous souvenez de mon billet sur l’université des hybrides). Comme pour les responsables des intranets d’entreprise, on trouve parmi les gestionnaires de communauté des personnes, comme le souligne l’amie Josée Plamondon dans un de ses billets «dont le parcours professionnel a permis de rassembler des compétences en marketing, en rédaction ou en communication avec la clientèle et en technologies Web. Il semble, effectivement, que ce soit leur profil de généraliste qui fasse le succès professionnel de plusieurs gestionnaires». Je rajouterais des compétences en communication point et aussi en RH.

Quant à ses responsabilités, j’en identifie plusieurs dont trois principales soit d’une part, de bien identifier les super-utilisateurs afin de s’appuyer sur eux pour gérer la croissance des groupes et des communautés, surtout à l’interne mais aussi pour les impliquer dans l’animation même des communautés. On parle donc d’un gestionnaire et non plus d’un simple animateur.

La complexité dépend également de l’entreprise. Cette dernière pourra avoir une simple communauté externe mais dans beaucoup de cas, créer une communauté 2.0 a un effet d’entraînement à l’externe comme à l’interne. Dans bien des cas, les employés sont déjà membres de communautés, que ce soit sur Facebook, LinkedIn, Twitter, Flickr et autres. Pour le gestionnaire de communauté, il est primordial d’engager un dialogue, une conversation avec ces derniers, sur ces plates-formes et ainsi découvrir qui ils sont et où ils se situent sur l’échelle des technographies sociales de Forrester. Voir ci-dessous :

Et comme l’ont fait les responsables chez IBM, il faut choisir sur cette échelle, les «early adopters» identifiés comme  créateurs ou critiques en faire des super-utilisateurs, créer un wiki interne et demander à tous de participer à la création des «Social Computing Guidelines». Ce faisant, il deviendra plus facile pour le gestionnaire d’assumer sa seconde responsabilité, soit de faire respecter le nouveau code d’éthique ou règles d’engagement.

Mais par-dessus tout, le rôle crucial du gestionnaire-animateur est de créer et de générer réseaux et communautés. Rôle essentiel quand on implante une plate-forme de réseau social ou professionnel. Pour faire lever «la pâte», il est essentiel que le gestionnaire connaisse les techniques d’animation et de réseautage et qu’il crée et motive dès le départ son réseau de super-utilisateurs.

Le gestionnaire pourra aussi s’appuyer sur l’expérience d’une foule d’entreprises, dont IBM, car il existe de plus en plus de documentation sur le sujet comme le répertoire de 114 politiques différentes mises en place dans les entreprises américaines et intitulé: Social Media Governance. Ou encore ce «Guide to Online Community Management» publié par ReadWriteWeb et le blogue de Connie Bensen, elle-même gestionnaire de communauté et conférencière au prochain webcom-Montréal le 26 mai. Et comme ils sont des spécialistes de communautés, ils doivent prêcher par l’exemple. Les «managers» français ont ainsi créé une communauté sur Twitter à l’initiative de Luc Legay.

Comme vous êtes en mesure de le remarquer, je n’ai donné comme références que des sources américaines ou françaises, mis à part Josée. À quand une communauté québécoise de gestionnaires de communautés?

Communication interactive Événements Real-Time Web

À quand le forum de Davos sur le Web temps réel? Maintenant!

27 janvier 2010

Peut-être jamais, compte-tenu de la nature de la bête, allais-je écrire avant de tomber sur cette adresse sur le site officiel de la conférence : http://www.livestream.com/worldeconomicforum Enfin, le temps réel a rejoint cette conférence avec Livestream, mais aussi Twitter, @davos et #WEF et aussi sur Facebook et ainsi, nous sommes les témoins des temps forts de cette réunion au sommet des leaders mondiaux pas seulement politiques mais aussi économiques et technologiques. En effet, plusieurs représentants du Web, qu’il soit 2.0 ou autre, y sont. Des noms tels que Tim Berners-Lee, Niklas Zennstrom ou Loïc LeMeur

Nous ne verrons pas les réunions privées, mais merci à YouTube  d’offrir un peu l’équivalent,  en temps différé grâce aux vidéos captées sur téléphone par des participants et qui, nous permettent d’avoir des petites capsules intéressantes de ce qui s’y passe. Des capsules comme celle-ci mettant en scène Tim Berners-Lee.

Mais il y a aussi une antenne officielle de YouTube sur place qui permet aux internautes de poser des questions à plusieurs leaders mondiaux qui viendront répondre aux questions soumises et votées par ces derniers. Comment ça fonctionne? Facile, regarder ce clip:

En passant, le gars avec les lunettes, c’est pas Bono?

Mais ce n’est pas tout. YouTube (Google) offrait aussi un autre service 2.0 sur place. Il s’agit de : The Davos Debates 2010: Your Pitch To The World.

De toutes les propositions soumises à ce «concours» une a été retenue le 4 janvier dernier et la personne choisie est sur place aujourd’hui pour s’adresser aux leaders mondiaux. Bon je vous laisse pour écouter Nicolas Sarkozy…

Blogues Communication interactive Médias sociaux

Jusqu’où ira la miniaturisation des conversations ? (acte 3)

17 janvier 2010

Je continue sur ma série de billets amorcés en avril 2008 sur le sujet du micro-blogging et son influence sur les autres médias sociaux dont les blogues. D’aucuns auront remarqué que les billets se font plus rares sur mon blogue et les raisons en sont multiples mais une d’entre elles est évidemment ma migration vers le micro-blogue, Twitter et le Web en temps réel.

Un dessin assez révélateur fait par les amis de chez Awak’iT en France

J’avais presque oublié à quel point mes habitudes sur Twitter et compagnie ont profondément influencé mon rythme et mon style rédactionnel. Il a fallu une conversation avec Tara Hunt pour le réaliser car elle aussi a délaissé son blogue au point de ne publier qu’un ou deux billets par mois, avouait-elle.  Au moins, lui  disais-je, je publie environ une fois par semaine parfois plus.

Une fois par semaine, vous vous rendez compte ? Moi qui publiais à tous les jours et des fois plusieurs billets par jour et en plus sur d’autres blogues… Bien sûr, il y a le travail qui influence le rythme mais j’ai toujours soutenu que dans des situations comme la mienne (assez âgé pour ne plus avoir d’obligations familiales), il est possible de trouver le temps. Tout est question d’organisation. Alors…

Alors c’est que le micro-blogging m’offre le temps réel, voilà, l’aveu est fait! Il m’offre la communication, la conversation, l’échange d’information, l’implication sociale, le journalisme citoyen, la messagerie instantanée et que sais-je encore ! Mais pas la réflexion et l’analyse. Drôle que j’écrive cela car on a dit la même chose des journaux et magazines en opposition à la télé et à la radio avant et maintenant en opposition aux médias sociaux.

Pour la réflexion et l’analyse, je vais donc privilégier mon blogue et essayer de publier plus fréquemment. Mais encore là, une autre question se pose: que va-t-il advenir de ma communauté sur la blogosphère, déjà que je perds MyBloLog sous peu ? Et les commentaires sur ce blogue et les miens sur les autres? Comme se demande Hubert Guillaud, la conversation a-t-elle déjà quitté la Blogosphère ? Sa réponse comme la mienne est OUI en grande partie.

Et la conversation se retrouve sur Facebook, Twitter, Identi.ca, Skype, UStream et autres plates-formes du Real-Time Web et donne des moments émouvants et historiques comme ce fut le cas pour Mumbai, pour les élections en Iran, le tremblement de terre à Haiti mais aussi des moments moins glorieux comme ce fut le cas pour la mort de Lhasa De Sela.

Mais bon, comme le dit l’amie Michelle Blanc, le flux des conversations du Web en temps réel et surtout de Twitter et Facebook est une rivière et pour l’instant il fait bon s’y abreuver, son eau n’étant pas encore polluée. Mais pour combien de temps ? Et qu’arrivera-t-il après ? Jusqu’où ira cette miniaturisation en temps réel ? En Chine c’est certain. D’ailleurs, lisez cet article écrit par Lara Ferrar sur CNN Tech.

Note: Bonne question à poser pour le prochain Yulbiz-Montréal qui aura lieu le 26 janvier prochain au Café Méliès : «La conversation a-t-elle quitté la Blogosphère?».  Retour aux sources et premier événement de l’année. Alors aussi retour de la question du mois et posée en RTW sur Twitter? Pourquoi pas…

Communication interactive Internet of Things Real-Time Web Réalité virtuelle Web 3.0

L’Internet des choses: en sommes-nous réellement rendus là?

11 janvier 2010

Une des tendances de 2010, telle qu’identifiée par ReadWriteWeb, devrait être «The Internet of Things». Comme pour la réalité augmentée, on fonde beaucoup d’espoirs sur l’intégration du Web dans les objets de consommation courante, tels que téléphones, frigos, tables, murs, etc.

Mais en sommes-nous réellement rendus là? Pour les téléphones intelligents, oui mais pour le reste… Je prends pour exemple Microsoft Surface, la table-ordinateur tactile qui devait révolutionner le  Web et les ordinateurs en 2007. Surface a fait sa première apparition en octobre 2006, à New York, plus précisément au Javits Convention Center où se déroulait l’évènement Wired TechFest,

Ce qui m’avait le plus impressionné, c’était cette table tactile (voir le montage ci-dessus). J’avais eu une démo de la part d’un représentant de Microsoft sur la fameuse table qui est, en fait un ordinateur qui permet de travailler, entre autres, avec Google Earth en 3D. Je n’en avais pas parlé sur ce blogue mais avais intégré une photo de la présentation dans une de mes conférences sur le futur du Web.

Le projet d’ordinateur de table de Microsoft a finalement abouti commercialement en mai 2007 avec le lancement de Microsoft Surface. Ce lancement n’a pas eu la couverture des médias traditionnels ou sociaux qu’ont eu le iPhone,  Chrome ou le Nexus One de Google. Presque passé sous silence, sauf pour ce rare reportage vidéo dans popularmechanics.com il était voué, semble-t-il, à sombrer dans l’oubli.

Destiné en tout premier lieu aux entreprises comme les casinos et hôtels de luxe, il offrait tout un potentiel d’autres utilisations qui ne se sont jamais concrétisées. Mais le concept a refait «surface» en 2008 avec le «Magic Wall» à l’intention des analystes à la télé.

Vous vous rappelez CNN et les élections américaines?

Et comme pour l’entreprise 2.0, ce n’est pas Microsoft qui se positionne comme le leader mondial dans le domaine de l’Internet «des choses» mais bien IBM, comme le souligne ce billet de RRW mais aussi une petite entreprise britannique du nom exotique de Pachube qui fait non seulement dans l’Internet of Things mais aussi dans le Real-Time Web!

Comme on le voit, il n’y a qu’une poignée de joueurs dans ce futur marché qui s’annonce comme fort juteux. De là, la présence de deux «majors» et l’intérêt marqué de plusieurs autres comme Google mais le verrons-nous éclore en 2010? Pas certain…

Cloud Computing Communication interactive Entreprise 2.0 Ideagoras Innovation

Bonne Année 2010! Quelques billets…

31 décembre 2009

Comme je l’ai écrit dans le billet précédent, je n’aime pas les listes mais en écrivant ledit billet, je me suis rendu compte que je référais beaucoup à des billets écrits au cours de la dernière année. Comme écrit, je ne veux pas faire ici un décompte de mes 10 meilleurs billets de la dernière année.

google

Le décompte du Jour de l’An de Google au moment d’écrire ces lignes

Je veux simplement vous offrir en guise de cadeau du Nouvel An ceux qui, selon moi m’ont apporté le plus de satisfaction de les avoir écrits et publiés.

Et comme vous le constatez, il n’y a pas de catégorisation, de numérotation ou d’ordre chronologique mais j’ai quand même un préféré:

Capital humain: arrêtez, je n’en peux plus…

Et dans le désordre:

Communautés 2.0 en entreprise: trois niveaux personnalisés!
Google Wave: un écosystème qui risque de faire des ravages…
Quel est ce tabou dont on n’ose parler sur la place publique?
Les idéagoras ont une étonnante attractivité pour l’entreprise: ses retraités!
L’entreprise 2.0: Gartner et son Hype Cycle confirment la progression
Web 3.0. O’Reilly réplique avec le Web Squared…

Ma série de trois billets sur les élections en Iran dont celui-ci:

Suis-je banni du moteur de recherche de Twitter pour cause de viralité excessive?

Et encore et toujours dans le désordre:

La grande fracture de l’humanité annonce la singularité et le retour des nomades !
Kleenex, bacs à sable ou saucissons pour l’entreprise 2.0 ?

Cloud computing, guerre de données et un faible pour Gina…
Les «ideagoras» d’entreprise : Dématérialiser pour innover !

En terminant, je vous souhaite à tous et à toutes une merveilleuse année Web 2.0- 2010, avec plein de billets, de tweets, de statuts, de rencontres virtuelles et réelles, de conférences réelles ou sur Ustream et d’intégration de stratégies du Web 2.0 dans vos entreprises, de surf sur le Web avec votre Nexus ou iPhone et plein d’amis avec vous pour partager les dernières secondes de 2009 en levant un verre de champagne!

Cloud Computing Communication interactive Entrepôts de données Entreprise 2.0 Études Internet Ideagoras Mémoire d'entreprise Real-Time Web Web sémantique

Le Web en 2010: le vertige des listes et trois tendances lourdes!

30 décembre 2009

Je dois vous avouer que j’ai régulièrement le vertige, surtout en hauteur mais aussi à l’approche du Nouvel An… En cette période de l’année, je ressens un sentiment bizarre qui a été identifié hier par l’amie Suzanne Lortie. Elle en a même fait le sujet de son dernier billet sur son blogue: Le vertige des listes

Un vertige face à un véritable fléau qui afflige régulièrement les médias aussi bien traditionnels que Web mais aussi les blogues, les statuts Facebook et Twitter, surtout en cette période de fin d’année où les bilans sont chose courante. D’ici au début de 2010, on ne verra que ça : top ten IPO candidates for 2010 chez TechCrunch, 10 ways social media will change 2009 ou encore Top 10 YouTube Videos of All Time chez ReadWriteWeb et ainsi de suite.

Je dois avouer qu’il serait aisé de tomber dans cette facilité et de faire mon propre décompte de mes dix meilleurs billets de 2009 ou encore de faire mon appréciation des dix moments marquants du Web 2.0 en 2009 ou encore mieux faire de la prospective et de parler des 10 technologies qui marqueront la prochaine décennie!

Facile et payant. En effet, ces classements, listes et décomptes vous valent habituellement une excellente couverture sur Twitter comme le démontrent les 2 626 tweets faits à date sur ces prédictions de RWW. Et que dire du trafic encore plus important généré sur l’article certes, mais aussi sur l’ensemble du blogue par le biais des liens fournis sur les articles similaires.

Bref, vous le comprendrez, je n’aime pas cette sensation de vertige des listes, de catégorisation, de tout vouloir mettre dans des cases, même si les listes peuvent parfois être utiles comme elles l’ont été au tout début de leur apparition sur Twitter.

Tendances 2010

Mais j’aime bien, à chaque fin d’année, faire un tour de tous les blogues que je suis régulièrement (eh oui, «listés» dans mon Netvibes) question de faire un peu de veille sur ce que seront les grands courants ou tendances lourdes qui vont influencer le Web au cours de la prochaine année mais aussi au cours des suivantes car les grands courants de fond sont souvent mouvants, changent de forme ou de direction.

Ainsi, plusieurs blogues maintiennent que 2010 sera l’année des gestionnaires de communauté. Certes, plus il y aura de communautés 2.0 sur le Web mais aussi dans l’entreprise, plus il y aura besoin de personnes pour les gérer et les animer. Donc, oui, on en verra de plus en plus, regroupés dans des listes ou communautés comme celle de Luc Legay.

1) L’Internet des données

Mais ce ne sera pas le grand courant de fond. Pour le trouver, il ne faut pas aller très loin. J’en parle régulièrement sur ce blogue : Les données. Et en cela, ReadWriteWeb confirme dans son analyse de la première de cinq grandes tendances pour 2010.

ReadWriteWeb’s Top 5 Web Trends of 2009:

1. Structured Data
2. The Real-Time Web
3. Personalization
4. Mobile Web & Augmented Reality
5. Internet of Things

Eh oui, encore une liste… Les «Structured data» ou encore «linked data», le crédo de Tim Berners-Lee, seront à l’avant-scène tout comme le Web Squared ou Web². En effet, avant de parler de Web 3.0, de Web sémantique ou de Web 3D, certains dont Tim O’Reilly, ont vu 2010 et les prochaines années comme des années de transition et ont théorisé sur cette dernière. Pour en savoir plus, je vous reporte à CE BILLET que j’ai commis plus tôt cette année.

Mais il est tout aussi important pour l’évolution du Web d’être capables de mettre en place une infrastructure matérielle et logicielle robuste et sécuritaire. Où iront toutes les données que nous générons, individus comme entreprises? Ces données gérées et entreposées sont-elles sûres, protégées ? Le Cloud Computing est-il à l’abri des «hackers»? Qu’arrriverait-il aux données en cas de sinistre, de faillite ou de vente de l’hébergeur?  Le «nuage» sera-t-il à l’origine d’une cyber-guerre?

Voilà une foule de questions qui seront à l’avant-scène et je vous conseille de lire l’excellente analyse faite par la MIT Technology Review et intitulée «Security in the Ether». Vous y trouverez plusieurs réponses. C’est et de loin, le meilleur article sur le sujet depuis des lunes…

2) Real-Time Web et Web mobile

Et je souscris à l’analyse faite par RWW sur le Real-Time Web et le Web mobile et ce n’est pas pour rien que nous étions plus de 2 300 réunis à LeWeb09 en décembre pour entendre les ténors du Web, dont Evan Williams, nous parler de Skype, Twitter ou UStream mais aussi de Square, de géolocalisation et de la popularité croissante de Foursquare ou Gowalla. Ce qui devrait logiquement déboucher sur l’Internet of Things mais la réalité augmentée elle, devra attendre, n’en déplaise à certain(e)s…

3) L’expertise des retraités

Et n’en déplaise à d’autres, 2010 sera aussi l’année où l’on verra coexister en entreprise quatre  générations différentes d’employés et  en 2015 l’arrivée d’une cinquième et cela est aussi une tendance lourde… Eh oui, fallait bien que je traite aussi de l’entreprise 2.0. Donc, finie l’utopie de la retraite à 55 ans! Fini aussi l’illusion que les générations Y et NetGen allaient balayer les BabyBoomers et leurs prédécesseurs.

Le Harvard Business Review a ainsi relevé les cinq générations qui devraient se côtoyer dans les entreprises:

  • Traditionalistes, nés avant 1946
  • Baby Boomers, nés entre 1946 et 1964
  • Gen X, nés entre 1965 et 1976
  • Millennials (Gen Y), nés entre 1977 et 1997
  • Gen 2020 (Gen C ou encore NetGen), nés après 1997

Un peu tiré par les cheveux pour la première et la dernière, vous dites? Regardez bien ce diagramme publié avec le HBR:

Les projections ici voient une décroissance constante des BabyBoomers. Rien de moins certain. Beaucoup d’entre eux reviennent au travail, leur revenu de retraite se révélant insuffisant alors que dans bien d’autres cas, c’est la caisse de retraite de l’entreprise qui est épuisée ou réutilisée à d’autres fins.

Bien des gouvernements sont en train de revoir leur politique de gestion des fonds publics de retraite et songent à mettre en place, comme en France, des incitatifs pour les entreprises à récupérer les savoirs de leurs retraités, comme je mentionnais dans ce billet.

D’ailleurs, le HBR note:

«In 1986, when the youngest Baby Boomers entered the workforce, the percentage of knowledge necessary to retain in your mind to perform well on the job was about 75 percent (according to research by Robert Kelley). For the other 25 percent, you accessed documentation, usually by looking something up in a manual. In 2009, only about 10 percent of knowledge necessary to perform well on the job is retained — meaning a myriad of other sources must be relied upon.»

Pour 90% des savoirs et des expertises nécessaires pour bien accomplir son travail, il faut avoir recours à d’autre chose que sa propre mémoire. De là l’importance de créer la mémoire d’entreprise™ et les retraités ont un rôle important à jouer dans cette construction.

Plusieurs entreprises comme IBM (ci-dessus) et sites publics comme YourEncore proposent déjà aux retraités de troquer leurs expertise contre des $$$ sonnants et trébuchants et favorisent aussi le transfert d’expertise entre les jeunes travailleurs et leurs aînés à la retraite. Ce phénomène  de création de communautés «idéagoriennes», soyez-en certains, va s’accélérer à partir de 2010!

Blogues Communication interactive Événements

Joyeux Noël à tous et toutes et bon anniversaire Philippe!

24 décembre 2009

Un dernier et court billet avant Noël pour vous souhaiter à tous et toutes un Joyeux Noël mais aussi pour souligner demain le quatrième anniversaire du blogue de l’ami Philippe Martin, plus de 700 billets et plus de 2 000 commentaires plus loin.

Et curieusement, ce matin, en allant visiter son blogue, j’ai trouvé deux pépites d’or relatives au Yulbiz. Deux vidéos d’archives sur des éditions qui remontent aux tout débuts. Alors, faites comme moi et régalez-vous. Quatre ans, ça passe vite et les gens changent…

Un premier clip tourné en juin 2006:


YULBIZ_2006-06
envoyé par pmartin.

Et celui-ci du 30 janvier 2007:

Événements LeWebParis

MAJ: LeWeb 09: un Logorama 1.0 dans une conférence 2.0…

22 décembre 2009

Un dernier billet sur la conférence LeWeb 09 qui s’est déroulée à Paris les 9 et 10 décembre derniers. Lors des deux jours, nous avons eu droit, lors des pauses, à la diffusion sur les écrans géants du court-métrage d’animation intitulé Logorama. Il s’agit là d’un exemple évocateur de la créativité française dans ce domaine qui est en pré-nomination aux Oscars 2010.

Film

Tous les logos de toutes les marques et société y passent avec comme scénario de base, un film d’action avec prise d’otages. Les références culturelles sont légion en particulier aux films d’action américains. Un vrai petit bijou que nous aurions aimé présenter à nos lecteurs sur nos blogues et tous ceux et celles qui nous suivent sur Twitter.

Mais quand vous cherchez pour trouver le film sur le Web et en particulier sur YouTube, voici ce qui vous attend: «Cette vidéo n’est plus disponible suite à une réclamation pour atteinte aux droits d’auteur soumise par Autour de minuit production». Faut expliquer que le film a été rendu disponible en deux parties sur YouTube, ce qui a eu l’heure de déplaire royalement aux producteurs…  Une réaction 1.0 digne des «majors» américains. Le fait que le film soit diffusé à la conférence de Loïc mais pas disponible sur le Web en a d’ailleurs surpris plus d’un sur place…

Autour de Minuit, c’est la boîte qui a produit le film et qui refuse sa diffusion sur le Web. En effet, sur le site du film, aucun extrait n’est rendu disponible pour les fans qui pourraient ensuite le viraliser. Mais en cherchant bien, il existe toujours un court extrait de disponible (pour combien de temps encore) sur Vimeo:

Et aussi cette dernière avec les créateurs du film et membres du collectif  H5 soit Ludovic Houplain, Hervé de Crécy et François Alaux:

Ces derniers parlent «des ressorts de ce défi graphique : six années de recherche et de travail pour concevoir ces quelques minutes d’images uniquement composées de logos, le temps de se réapproprier les signes graphiques qui envahissent nos villes, de faire vivres ces « intouchables », qui, détournés de la marque, trouvent une nouvelle fonction ou dévoilent une personnalité inattendue».

Il existe aussi d’autres entrevues des trois compères, notamment sur Wikio/DailyMotion.

J’ai été très impressionné par ce court-métrage mais pas par ses producteurs 1.0. Et j’ai aussi été accroché par la musique qui l’accompagne. Deux «tounes», soit «Good Morning Life» de Dean Martin et «I don’t wanna set the world on fire» des Ink Spots, le genre de refrains qui vous restent dans la tête pour longtemps, vous savez du style de ceux que vous fredonnez encore et encore…

MAJ

Si vous lisez les commentaires, vous verrez que l’équipe de Autour de minuit a tenté de défendre l’indéfendable sur l’autel des Oscars. Eh bien, il semble que mon intervention ait porté remué le cénacle des films d’animation et je ne suis pas le seul car Charles Nouyrit avait aussi publié un billet où il proposait la version entière, disponible sur le Web. Voulu par les producteurs ou encore copie pirate qui risquait de disparaitre ? En effet, il disparut du Web pour quelques années car la sortie officielle date, si l’on se fie au site de la compagnie, du 5 octobre 2011. Presque deux ans plus tard…

Communication interactive Événements Identité numérique LeWebParis Real-Time Web

LeWeb09: Il n’est jamais trop tard pour bien faire…

21 décembre 2009

Il n’est jamais trop tard pour bien faire… Je ne sais plus qui a inventé cette maxime mais je la reprends à mon compte ce matin en me disant qu’il faut absolument que je me bouge un peu et termine ma série de billets sur le conférence LeWeb09, conférence qui s’est tenue à Paris les 9 et 10 décembre derniers.

Pourtant ce ne sont pas les sujets à chronique qui ont manqué lors de la seconde journée. Oui, je vous ai entretenu de Violet Blue mais il y a aussi eu Tony Hsieh, le fondateur de Zappos qui est venu parler des formes et niveaux de bonheur.

Happiness

Quand on sait que Zappos est régulièrement citée aux USA comme LA compagnie où il fait bon travailler, votée aussi bien par l’interne que l’externe, on de prend à tendre l’oreille à ses propos.

Aussi à ceux de celui que j’ai failli encore manquer cette année. Encore car il m’était passé sous le nez l’an dernier. J’avais préféré faire du réseautage et cela a bien failli arriver cette année également. C’est le rire général de la foule qui m’a ramené à ma table de travail. Car Yossi Vardi sait faire rire.

Cet investisseur/entrepreneur, comme il se présente, devait nous présenter le Web émotionnel. À la place, il nous a présenté «The Next Big Thing», soit selon lui, le FTTG ou si vous préférez, «Fiber to the Grave». Hilarant. Je vous laisse apprécier:

Après environ cinq minutes, juste après la diapo sur le «Swine Flu» vous me voyez retourner à mon siège.

Bref, une présentation tout aussi hors des cadres sérieux mais traitant tout de même d’un autre tabou de notre société: la mort mais telle que revue par lui sur le Web.

Après Vardi le «funny», des propos lourds…

Je devais ensuite enchaîner, comme promis, avec une autre femme remarquable et qui a tenu des propos tout aussi dérangeants que ceux de Violet Blue, sinon même plus, et sur un autre grand tabou de notre société numérique soit la violence sur le Web. Je parle de la sociologue étatsunienne Danah Boyd.

Danah Boyd

Comme elle le dit elle-même dans sa présentation, cela fait un peu bizarre d’intervenir tout de suite après Vardi le «funny» avec des propos très lourds de sens. Pour vous donner une bonne idée de l’importance du contenu qu’elle a livré, je vous retranscris quelques-unes des notes prises «live» par la collègue- blogueuse Stephanie Booth. En passant, comme je l’ai noté sur Twitter, Danah Boyd a été la seule à parler d’études de cas à la conférence LeWeb. Stephanie l’a relevé dans ses notes:

How do we get a sense of our norms? Not through our audience, but through the people we follow. What we see gives us our sense of going on, rather than who sees us.

We’re not on the same internet as the average teen.

Three case studies about visibility and what we see. Assumptions about what people see/do online that need questioning.

1. College admissions

MySpace, early on, college admissions officer calls danah about this young man who wrote a beautiful essay about wanting to leave the gang world, but his MySpace seemed to tell a different story. Interesting question: why do they lie to college admissions officers, and put the truth online? They’re not lying, just different ways of describing oneself in different parts of our lives to survive. Gang profile on MySpace to survive. Interesting: admissions officer assumes he is lying! Two different context, neither the kid or the officer knows how to deal with it.

2. Parental access

MySpace girl invited her dad to be her friend, but dad saw she took a test “what drug are you?” — cocaine. He did the good thing, talked to her. Asked her. “Dad, just one of these quizzes!” Having the conversation, opening up. Dad made the decision not to make assumptions based on what he saw, but to start conversations.

3. Violence

Young woman in Colorado murders her mother. American press: “girl with MySpace kills mother”. On her profile, detailed descriptions of how her mother abused her. It was documented but nobody did anything. Heartbreaking.

Just because it’s visible doesn’t mean people will see it or do anything about it.

We can be very visible, but nobody is looking. What does it mean to be public? Who is looking, and why are they looking?

Those who are looking are those who hold power over those observed. “If it’s public, I’m allowed to look!” => great conversations around privacy. Surveillance.

Privacy is used often to justify why we aren’t looking at things. Last 3 years: shift about how we think about domestic violence. 60s: didn’t exist. Can do what you want at home. Now: right to safety in private space. We use privacy to deal with when people are hurt in public spaces.

Lots of kids crying out for help online.

Transparency, visibility: the best and the worst is made available.

Bullying: lots of parents are afraid of technology because they fear it creates new dangers or situations. Data shows that bullying is not more present today than before, but it is much more visible.

Challenge: we can see when kids are hurt. Parents who don’t understand the technology blame the technology, when the technology is just making the problem visible. Call to action.

Looking at the darker side of youth-generated content. But there is nobody to turn to. Legal? Easy to get the police involved, but not about social services, etc?

et ensuite vous laisse avec sa présentation en vidéo.

Après ce moment fort, est venu la conférence de Tim Ferriss, qui est venu parler de comment monter une stratégie Web d’utilisation des médias et acteurs sociaux autour de la publication d’un livre.

La monarchie et le star système…

Intéressant mais un peu noyé dans l’expectative de la prochaine conférencière. Les français ont beau le nier mais ils aiment le star système et la monarchie.

Vous auriez du voir sur place, le frénésie qui s’est lentement emparée de la foule juste avant et lors de la présentation de la reine Raina de Jordanie. Précédée des services secrets et de ses conseillers rapprochés cette femme remarquablement belle et intelligente a livré un discours non moins remarquable.

blogueurs

Frénésie de photographes, dont l’ami Benoit Descary

Queen Raina of Jordan

Pour une reine, celle de Jordanie…

Je lève mon chapeau à celui ou celle qui a aidé à le préparer. Le discours a été taillé sur mesure pour les blogueurs et surtout les twitteurs sur place, avec plein de courtes citations «punchées» comme celles-ci:

# Social Media are still LifeStreaming not LifeChanging #QueenRaina #leweb

Can the Real-Time Web bring Real-World change #QueenRaina – Great quote for Twitter #leweb

We are Digital Darwins ??? @QueenRania #LeWeb

Comme je le note dans la seconde citation, c’est pensé pour être retwitté. La reine Raina n’est pas la seule à maintenant utiliser ce genre de phrase dans un discours ou une présentation à une conférence couverte par des blogueurs et twitteurs. J’ai vu le phénomène naître il y a un an au moins, à la conférence Enterprise 2.0 de Boston et l’ai vu aussi à webcom-Montréal et à Challenge your World avec Guy Kawasaki en novembre dernier.

Vous voulez faire un succès de votre conférence et augmenter votre visibilité sur le Web? Arrangez-vous pour la parsemer de ces courtes phrases-punch qui vont constituer du bon matériel à twitter et à retwitter. Cela, la Reine l’a compris comme d’ailleurs Gary Vaynerchuck, LA rock star de cette conférence.

Ce dernier a fait tout un «show» et volé la vedette à Loïc en affirmant qu’il ne referait plus de conférence à Paris à moins qu’on lui permette de la faire entièrement en Q&A. Et de renoter à Loïc: «C’est une conférence 2.0 ou pas?». Petit scénario qu’ils avaient probablement préparé mais qui a bien plu à une foule pendue à ses propos.

Pour le reste, je dois avouer que j’ai raté les deux panels de la fin, me disant que je pourrais les revoir sur Ustream. Et pour ce qui est du bilan, du grand résumé de ma quatrième participation à cette conférence, vous devrez me lire sur le blogue d’AHCOM d’ici à jeudi, date où je prendrai comme bien d’entre vous congé de blogue pour la période des Fêtes, à moins que…

Blogues Communication interactive Événements LeWebParis

LeWeb 09: Violet Blue, des propos qui dérangent…

12 décembre 2009

Disruptive… Vous connaissez ce terme anglais? On pourrait traduire de multiples façons, telles que incommodant, perturbant ou dérangeant… Déranger, c’est ce que j’aime dans une conférence, quand le ou la conférencière réussit à déstabiliser son auditoire et la force à réfléchir, se poser des questions, réagir, parfois même violemment.

Violet Blue

C’est ce qui est arrivé à la conférence LeWeb 09 en deuxième journée. Enfin des contenus solides, des prestations originales! Et au lieu de vous les présenter par ordre chronologique, laissez-moi  vous présenter celle qui a le plus bousculé les blogueurs et twitteurs à l’écoute, celle que l’on présente volontiers comme la sexologue 2.0 la plus intellectuelle aux USA: Violet Blue.

Dans un récent billet, je vous l’avais présentée ainsi en citant le texte de présentation de la conférence:

« Violet Blue is omnipresent on the Web. » –Forbes

« America’s leading (very) public intellectual sexologist, Violet Blue. » –The Institute for Ethics and Emerging Technologies

« Violet Blue is the leading sex educator for the Internet generation. » –Webnation

Loïc en a rajouté une couche en parlant de ses nombreuses apparitions à l’émission d’Oprah Winfrey. Juste cela me laissait un peu perplexe. Mais quel contenu original et justement dérangeant…

Traiter de sexe 2 et même 3.0,  de gadgets techno et robots esclaves sexuels, d’amour humain-machine n’est pas une mince affaire. Venant d’une toute petite femme toute vêtue de noir et portant lunettes et qui débite ses propos, parfois crus tout en lisant partiellement son texte comme une prof. d’université a eu l’heure de déplaire à bien des gens, pour la majorité des hommes comme elle note elle-même sur son blogue:

«My criticism came exclusively from men. On Twitter and a blog or two (comments), they called me ugly and ‘not sexy’ and ‘boring’, said my talk was the ‘worst’ (and said things about my sex life), called me ‘a waste of skin’, and I gained a new male troll, who is still harassing me.»

C’est qu’elle a aussi traité de la place de la femme, de l’hypersexualistion et de  l’empowerment  de ces dernières par la maîtrise des technologies et de l’effacement du rôle traditionnel du mâle, remplacé pas les machines…Et vlan dans la gueule!

De quoi provoquer, surtout en France mais je crois aussi en Europe car les commentaires hargneux lus sur Twitter au fil de la conférence n’originaient pas que des mâles de l’Hexagone, comme elle le note encore avec justesse: «Still, I managed to upset and generally disrupt the thought patterns of conservative European businessmen. I was also treated totally bizarrely by LeWeb itself.»

Bref, j’ai adoré cette présentation complètement atypique même si elle n’est pas aussi «glamour» que certains l’auraient imaginé. Pour moi, elle va contre la pensée unique qui prévaut aussi bien dans la société que dans l’entreprise. Sortir des sentiers battus, quoi!

Pour vous faire votre propre idée sur le personnage, car sur scène elle est un personnage quelque peu différent de la femme timide et attachante que j’ai rencontré dans les couloirs de la conférence, je vous laisse avec la vidéo de sa prestation. Vous noterez comme moi, le climat de réserve et de gêne qui s’est installé dès les premières minutes…

Je vous laisse aussi avec CE LIEN qui va sur le billet qu’elle a écrit sur son blogue, 24 heures après sa conférence et dont j’ai cité des extraits.

J’enchaîne demain avec un billet sur une autre femme remarquable et qui a tenu des propos tout aussi dérangeants sinon même plus, sur les grands tabous de notre société numérique. Je parle de la sociologue étatsunienne Danah Boyd.